Enfants

Le saut de l’enfant

Une botte de foin, deux enfants, un chat, et le champ comme terrain de jeu. La fillette saute de joie, en équilibre, comme si elle voulait toucher le ciel menaçant. L’autre, plus terre à terre, lui dit : «Regarde». Elle n’entend pas, elle chante. Le chat hésite, le vent se lève : rester ou descendre. L’horizon n’est pas le même pour tous, mais un même rythme les unit : l’insouciance de l’enfance.

La gratuité du jeu

L’enfant trouve en lui le jeu, simplement. Il s’abandonne, fait confiance, s’émerveille, attend tout de la vie. Il communie à l’éternelle enfance de Dieu, dirait Claudel. Dans les Proverbes, la Sagesse joue devant Dieu à tout moment, «trouvant ses délices avec les fils des hommes» (Pr 8, 31). Un enfant n’en finit plus de naître en nous, donnons-lui sa part de fête, de poésie, de prière, de silence.

L’enfance spirituelle

Dans sa légèreté d’être, Thérèse de Lisieux prend l’ascenseur de l’amour que sont les bras de Jésus. Il nous dit que le Royaume de Dieu est pour ceux qui ressemblent aux enfants. Cet été, jouons avec nos enfants et petits-enfants, spontanément, pour la joie du Père. Et le soir venu, disons-lui cette prière : «Père, rends-moi tout petit pour que je saute jusqu’à ton cœur et que je m’endorme dans ton sourire». 

Pour la chronique "À notre image", dans Panorama, Paris, juillet-août 2016, p. 46-47.

J'ai écrit ce parcours méditatif à partir d'une photo d'Alain Laboile, sculpteur et photographe. Il a fait de sa petite famille son sujet de prédilection. Pour en savoir plus, consulter son site Web.