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Le blogue de Jacques Gauthier

Devenir saint: petit mode d'emploi

Je vous présente mon essai : Devenir saint, petit mode d'emploi. Devenir saint, ce n'est pas atteindre un idéal de perfection, mais consenir joyeusement à ce que nous sommes et nous laisser transformer par Dieu. Pas de recettes dans ce livre, mais de nombreuses pistes, différentes pour chacun, qui peuvent nous aider à avancer généreusement sur ce chemin d’amour et de joie qu’est la sainteté. 

La sainteté est une question d'accueil et d'amour. Assise au seuil de nos maisons, elle frappe à la porte pour faire sa demeure en nous. Elle prend spécialement sa joie chez les exclus de la société, les blessés de la vie, les petits de vertus, les souffrants de partout. Qui pense la posséder lui échappe. On ne peut la saisir qu’avec des mains vides. Elle est comme Dieu, elle s’accueille, tout simplement, avec un cœur d’enfant qui s’en va confiant au souffle de l’Esprit.

DevenirSaint

Redécouvrir la sainteté 

La sainteté, c'est Dieu en nous et nous en lui. Elle n’est pas synonyme de canonisation et d'équilibre psychologique, mais d'amour de Dieu et des autres dans l'Esprit. Elle n’est pas réservée à quelques privilégiés qui mènent une vie extraordinaire, mais à nous qui avons l’impression de reculer sur le chemin. Nous montons en descendant, nous nous élevons en nous abaissant. Qu’on soit premier ou dernier, nous avons la sainteté chevillée au corps depuis le jour de notre baptême. Nous avons à la redécouvrir pour mieux la vivre au quotidien et faire de notre vie une œuvre d’amour. 

Mais comment devenir saint, me direz-vous ? Cette question, qui peut sembler d’un autre âge, me paraît capitale, même si nos sociétés sécularisées l’ignorent. Elle touche au sens de la vie et de la mort, à la quête personnelle et communautaire du bonheur et de la justice. Elle renvoie à une transcendance, que l’on appelle Dieu, qui est en nous et qui est plus que nous. 

Lors d’une conférence, j’avais demandé aux gens s’ils aspiraient à la sainteté. Personne n’avait répondu, comme si cette question faisait peur, leur rappelait un christianisme moralisateur, rigide, triste. On leur avait peut-être dit que désirer la sainteté, c’était de l’orgueil, alors que c’est plutôt « l’instinct de conservation de l’âme », comme l’écrivait le romancier Gilbert Cesbron. Pour eux, sainteté rimait avec austérité, auréole, canonisation, extase, mortification.

À l’école du pape François 

Et vous, que pensez-vous de la sainteté ? Vous la désirez peut-être un peu, sinon vous ne liriez pas cet article. Le pape François évoque ce désir de la sainteté dans son exhortation apostolique Gaudete et ExsultateDans la joie et l’allégresse. Au dernier paragraphe, il écrit : 

J’espère que ces pages seront utiles pour que toute l’Église se consacre à promouvoir le désir de la sainteté. Demandons à l’Esprit Saint d’infuser en nous un intense désir d’être saint pour la plus grande gloire de Dieu et aidons-nous les uns les autres dans cet effort. Ainsi, nous partagerons un bonheur que le monde ne pourra nous enlever. (no 177)

Pour François, la sainteté est un don de l’Esprit que l’on n’accueille pas seul, mais avec d’autres, et qui est lié au bonheur. C’est un cheminement spirituel, personnel et communautaire, « à faire deux à deux », comme dans un couple, où chacun peut être instrument du Christ pour la sanctification de l’autre. C’est la sainteté des gens ordinaires, celle de la classe moyenne, où nous marchons joyeux, sans nous prendre pour des héros et des stars.

Désirer être saint est un premier pas pour le devenir. Nous sommes appelés par Dieu à devenir ce que nous sommes, des saints et des saintes, car infiniment aimés de lui. La sainteté est notre vocation ultime, le désir profond de notre cœur, qui oriente notre vie et notre action. « N’aie pas peur de la sainteté », répète le pape François, dans la lignée de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Elle mène à notre visage intérieur où Dieu demeure.

Devenir saint 2

À la suite de Thérèse de Lisieux   

L’aventure de la sainteté n’est pas destinée à une élite, mais à tout le monde ; elle n’est pas hors de nous, mais en nous. Sommes-nous trop raisonnables ou craintifs pour nous priver d’une telle folie ? Ce chemin unique de croissance personnelle et communautaire débouche sur la vie éternelle, dans le sillage du Christ ressuscité. Au fond, disait Léon Bloy, dans la vie « il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints ». 

Alors, comment vivre la sainteté au quotidien? En suivant la petite voie de confiance et d’amour de Thérèse de Lisieux, qui est au cœur de l’Évangile. En vivant les cinq grands partages : parole, prière, pardon, pain, présence. Suivre ce parcours de conversion demande à revoir les images que nous nous faisons de la sainteté, et qui sont tributaires de nos conceptions de Dieu, toujours plus ou moins adéquates.  

Je vous souhaite bonne route sur ce chemin de la sainteté où nous pouvons changer le monde en y mettant plus d’amour, de compassion et de justice. On y arrive un pas à la fois, chacun à son rythme, selon son originalité, à la suite de Jésus.

Devenir saint. Petit mode d’emploi. Paris et Montréal. Éditions de l’Emmanuel et Novalis, 2020, 120 pages, 12€, 14,95$.

Première vidéo de 22 minutes de la retraite sur la sainteté dans ma chaîne YouTube:

 

L'appel universel à la sainteté
Rencontre avec Thérèse de Lisieux

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mercredi 3 juillet 2024

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