Ce livre sur Thérèse et les familles paraît au milieu de l’année que le pape François consacre à la famille, et qui se terminera à Rome le 26 juin 2022. Certes, sainte Thérèse (1873-1897), fêtée dans l’Église le 1er octobre, n’a rien écrit de spécifique sur les familles. Elle leur propose tout de même une parole d’espérance qui lui vient de son expérience au sein de sa propre famille, de son rôle d’éducatrice en tant que maîtresse des novices, de sa découverte de la petite voie de confiance et de sainteté offerte à tous.

Therese Familles

Le vrai de la vie

Thérèse Martin fut d’abord comblée d’amour dans une famille unie pour qui la sainteté se vivait au quotidien. Ses parents Louis et Zélie Martin, canonisés à Rome le 18 octobre 2015 par le pape François, ont entraîné leurs cinq filles sur les chemins de l’Évangile. Comme bien des couples et des familles, ils ont traversé ensemble des deuils et des épreuves qui les ont fait grandir. 

Thérèse part du « vrai de la vie » avec ses blessures pour aller vers Dieu et les autres. Ce réel thérésien n’est pas virtuel ; il se situe au cœur de la relation humaine. Il n’y pas de place chez Thérèse pour l’illusion, la simulation, la manipulation. Son parcours de foi l’a préparée à devenir une maîtresse de vie spirituelle pour notre temps où l’accueil des faiblesses et l’espérance en la miséricorde divine sont essentiels. Son enseignement, véritable « science de l’amour divin » (Jean-Paul II), trace tout un programme de vie pour les couples et les familles d’aujourd’hui, appelés à « supporter avec douceur » leurs imperfections. Elle peut nous inspirer les attitudes intérieures pour accueillir l’autre tel qu’il est, à commencer par les plus faibles de nos enfants, et à nous pardonner mutuellement. 

J’ai écrit ce livre à partir de la situation qui est la mienne : un mari qui noue des liens conjugaux avec son épouse depuis plus de quarante-deux ans, un père qui fait son possible en aimant du mieux qu’il peut ses quatre enfants et petits-enfants. Pour mon épouse et moi, le couple et la famille se fondent idéalement sur cette stabilité du lien, scellé dans le mariage chrétien comme une alliance indissoluble avec l’autre et le Christ. Nous le savons, ce lien d’alliance est très fragile, comme l’amour peut l’être, mais nous travaillons à ce qu’il dure, quoi qu’il arrive. Cet engagement demande de l’énergie et de la foi pour relever un tel défi. Pourtant, c’est possible, en plaçant le Christ au cœur de notre projet d’aimer, comme Thérèse nous y invite.

Plan du livre

Le livre est divisé en sept chapitres. Dans un premier temps, je propose une définition de la famille comme réalité sociologique et lieu théologique. Au deuxième chapitre, je parle brièvement du terreau où a grandi Thérèse, de ses parents et de ses sœurs, en montrant comment la famille Martin fut un lieu de la rencontre de Jésus. Au chapitre suivant, Thérèse nous ouvre son album de famille, l’Histoire d’une âme, qui l’a fait connaître dans le monde entier. Aux autres chapitres, il est question d’éduquer au désir et à la liberté, de promouvoir l’esprit de fraternité, de choisir la petite voie de la confiance, de s’abandonner à la miséricorde.

Au dernier chapitre, Thérèse exerce une maternité spirituelle en aidant chaque personne à être l’amour au cœur des familles, de l’Église, de la société. Cette mission ne s’accomplit pas sans affronter la nuit de la foi où Dieu nous semble absent, silencieux. Le cri de Jésus en croix résonne toujours aujourd’hui : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » 

Tout cela peut sembler loin des réalités que vivent les familles, mais les attitudes que Thérèse développe sont toujours actuelles : créer un contexte d’accueil et d’écoute, accorder la priorité au plus souffrant, assumer sa solitude tout en étant solidaire avec les membres de la famille, s’émerveiller des petites choses du quotidien, passer de la famille restreinte à la famille élargie.

Thérèse de Lisieux, docteure de l’Église, veut révéler aux familles une parole d’espérance et refléter, à partir de la beauté du Ressuscité, une lumière qui élargit le regard et nous fait « avancer au large » (Lc 5, 4-6). Elle peut nous aider à mettre en première page du livre familial que nous écrivons au jour le jour ce « vivre d’amour » avec le Christ, pour que nous devenions toujours plus « sel de la terre et lumière du monde » (Mt 5, 13-16). 

Jacques Gauthier, Thérèse de Lisieux, parole d’espérance pour les familles. Éditions des Béatitudes, 2021, 156 pages, 14€. Diffusé au Canada par les éd. Novalis au prix de 22,95$. 

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Vidéo de ma présentation du livre en 3 minutes dans ma chaîne YouTube.