Je vous partage une belle recension de Bernard Plessy à propos de mon livre La prière chrétienne. Guide pratique. C'est paru sur le site Aleteia du 7 mai 2017 sous le titre: Comment apprendre à prier simplement? C’est en priant qu’on apprend à prier La première édition de ce guide pratique écrit par Jacques Gauthier date de 2010. Il nous est rendu, dans la collection « Les clés du sacré », et c’est fort heureux, car le service qu’il peut rendre est inestimable : nous apprendre à prier. Rien n’est plus personnel que la prière, dira-t-on ! Comment prétendre l’enseigner, la diriger ? Jacques Gauthier part d’un constat très simple, qu’exprime un proverbe populaire : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en priant qu’on apprend à prier. Et comme son expérience personnelle est aussi intense que diverse (il nous en fait volontiers confidence), il se met au service de son lecteur (qui devient ami : le tutoiement vient spontanément) avec...
Le blogue de Jacques Gauthier
Fêté dans l’Église le 14 décembre, saint Jean de la Croix (1542-1591) est le docteur mystique par excellence. Il témoigne par sa vie et ses écrits que l’être humain est pleinement comblé par Dieu caché au centre de l’âme. Seuls la foi et l’amour, ces « deux conducteurs d’aveugle », écrit-il dans Le Cantique spirituel, « te mènent par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu ». (Sauf exception, les citations proviennent des Œuvres complètes, Cerf, 1990). Le poète espagnol présente les éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions, à travers quatre grands traités spirituels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, le Cantique spirituel, la Vive Flamme d’amour. Ses poèmes et ses paroles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile. « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour » (Lettre 47). Les...
Thérèse de Jésus (1515-1582), mieux connue sous le nom de Thérèse d’Avila, chercha Dieu dans le château intérieur de son âme en prenant la porte de l’oraison. « Nous pouvons considérer notre âme comme un château, fait d’un seul diamant ou d’un cristal parfaitement limpide, et dans lequel, il y a beaucoup d’appartements, comme dans le ciel il y a bien des demeures » (Le Château intérieur 1, 1). Docteur de l’Église depuis 1970, Thérèse n’a pas fini de nous livrer ses secrets. L’Église la considère comme la mère des spirituels. Nous célébrons sa mémoire liturgique le 15 octobre. S’entretenir avec Dieu Thérèse entre au carmel de l’Incarnation d’Avila à l’âge de 20 ans et découvre qu’en se recueillant, elle fixe son attention en Dieu qui la comble par son amour et sa paix. L’oraison devient le lieu de l’amitié et de l’intimité avec le Christ dont elle se sait aimée. Distraite par...
La Bible nous révèle que notre Dieu est un Dieu qui parle lorsque nous lisons les Écritures. Il s’est dit totalement dans le Christ, la Parole faite chair. Prier n’est donc pas faire le vide, mais communier au Verbe qui a habité parmi nous. Quand l’Église parle de méditation, elle se réfère surtout à une « rumination » de la parole de Dieu, à la lectio divina, expression monastique qui signifie une lecture priée du texte biblique. L’important est que la lecture se change en prière, en oraison. « Cherchez en lisant, et vous trouverez en méditant ; frappez en priant, et il vous sera ouvert par la contemplation » (Catéchisme de l’Église catholique, no 2654). L’accueil de la Parole Il y a un lien essentiel entre chacun des quatre degrés, vus comme une progression de l’âme vers Dieu. Par la lecture de la parole de Dieu, nous cherchons Dieu; par la méditation, nous « ruminons »...
La prière chrétienne est désir et rencontre, méditation et contemplation, connaissance de soi et de Dieu. Elle est un puissant moyen pour communier à l’amour de Dieu répandu en nous par son Esprit. La foi et l’amour nous guident mieux sur ces chemins de la prière que les méthodes ou les techniques extérieures à nous. Je dis souvent que la meilleure méthode est de ne pas en avoir, ou bien c'est celle qui libère le mieux la prière en nous. L’Esprit saura bien nous donner la prière qu’il nous faut si nous l’invoquons avec confiance, car nous ne savons pas prier comme il faut, nous dit saint Paul. « Viens, Esprit Saint »! Les chemins de l’Esprit Saint À l’article de mon blogue, Petit lexique à retenir, je signalais que Jésus n’a pas donné de méthode précise pour méditer et prier. Il nous a laissé une prière vocale, le Notre Père, et il...
L'"École de prière" existe depuis trois ans sur mon blogue. J'ai surtout parlé de l’oraison, appelée aussi prière contemplative, passant en revue les difficultés habituelles que nous rencontrons lorsque nous faisons oraison chaque jour : manque de temps, pas assez de silence, difficulté de se recueillir, distractions, sécheresse, ennui, impression de ne pas savoir prier, sentiment qu’il ne se passe rien, que Dieu est trop loin, tentation de découragement, manque de foi. J’ai suggéré quelques pistes pour nous aider à persévérer dans ce cœur à cœur avec le Seigneur. Un lecteur me faisait remarquer que l’expression « faire oraison » n’était pas tout à fait juste ; on se livre à l’oraison. En effet, nous ne faisons rien dans cette forme de prière silencieuse, sinon être là, offerts au Seigneur, dans une attention amoureuse à son mystère. « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 S 3, 9) ! Le temps que nous donnons à Dieu...
Deuxième partie de mon article consacré au bienheureux Charles de Foucauld, assassiné le 1er décembre 1916 devant son ermitage, béatifié à Rome le 13 novembre 2005. Nous sommes dans l'année du centenaire de sa mort. Pour lire la première partie sur le blogue, cliquez ici. Le dominicain Yves Congar a écrit qu’au début de l’ère atomique, Dieu a allumé deux phares : Thérèse de Lisieux et Charles de Foucauld. Ces témoins du Christ sont très actuels, surtout en cette Année sainte de la miséricorde qui commence le 8 décembre 2015. Ils se rejoignent par une identification humble à Jésus, un retour à l’Évangile dans les petites choses du quotidien, un souci des non-croyants et une vocation à l’amour universel. Si le grain de blé ne meurt De son vivant, Charles de Foucauld désirait s’entourer de compagnons partageant son idéal de vie chrétienne, d’autant plus que recevoir le prochain signifiait, pour lui, accueillir un membre du corps...
Assassiné le 1er décembre 1916 devant son ermitage du Sahara en Algérie, Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005 par Benoît XVI. L'Église célébre sa mémoire le 1er décembre. Différentes fraternités, associations et amis du bienheureux Charles de Foucauld prévoient plusieurs activités à l'occasion du centenaire de sa mort qui se déroule de novembre 2015 à décembre 2016. Première partie de l'article. Cet homme en quête d’absolu a été soldat, géographe, moine trappiste, linguiste, prêtre ermite, homme de prière. Il aura tenté la grande aventure de la sainteté et de la prière. Son père spirituel, l’abbé Huvelin, disait de lui : « Il fait de la religion un amour. » L’appel du désert sera toujours très fort en lui. Il deviendra le frère universel, établissant des ponts avec les musulmans, qu’il considérait comme ses amis. Chercher Dieu Né à Strasbourg le 15 septembre 1858, Charles de Foucauld se convertit à...
Dans la prière, il suffit simplement d’être là, parce que Dieu est toujours là. Le curé d’Ars s’exclamait souvent ainsi dans sa prière : « Il est là! Il est là! » Il y a une grâce à être là. Chaque instant qui passe peut être l’occasion de nous abandonner en toute confiance à la présence amoureuse de Dieu au-dedans de nous. Dieu nous aime au présent. Le passé ne nous trouble plus, on remet à Dieu notre avenir, ainsi nous ne désespérons pas. « Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants » (Ps 114, 9). Comment vivre de cette présence divine en nous. En y croyant, en la désirant, dans le bruit ou en silence, en marchant ou en travaillant. Nous nous arrêtons quelques secondes, nous faisons un acte de foi : « Seigneur, je crois que tu es présent au plus profond de mon être ». Ce peut...
En ce mois d’août 2015, la communauté œcuménique de Taizé célèbre le 75e anniversaire de leur fondation et le 10e anniversaire de la mort de leur fondateur, frère Roger, né en Suisse il y a cent ans, le 12 mai 1915. Victime d’une agression au couteau le 16 août 2005, le prieur de la communauté entrait dans la vie à 90 ans pendant la prière du soir, dans l’église de la Réconciliation, au milieu de quelque 2 500 jeunes de différentes nationalités. Il est mort comme il a vécu, en priant. Dans un livre écrit en collaboration avec Mère Teresa, il témoignait de la beauté de la prière : « Dans la beauté d’une prière commune, un voile se lève sur l’inexprimable de la foi, et l’indicible porte à l’adoration. Le regard mystique y voit des reflets du ciel sur la terre. » (La prière, fraîcheur d’une source, Bayard, 2003, p. 67) Fondateur...
À cause de son élévation vers le ciel, la montagne est considérée dans plusieurs traditions religieuses comme un lieu de paix qui rapproche de Dieu. Jésus lui-même se retirait sur les montagnes pour prier son Père. On retrouve quelques montagnes dans la Bible où se vit l'expérience de la rencontre de Dieu: Sinaï, appelé aussi Horeb; Sion qui désigne Jérusalem; les montagnes anonymes de la multiplication des pains chez Jean, des béatitudes chez Matthieu, et de la transfiguration, que la tradition identifie comme le Thabor. Cette montagne est une véritable oasis de paix qui surplombe la Galilée. J'ai eu la grâce de m'y rendre un jour lors d'un cours biblique en Israël et je n'oublierai jamais le calme qui y régnait. Vous avez peut-être déjà ressenti cette expérience de plénitude intérieure quand on prie, seul ou avec d’autres, sur la montagne. L'air devient plus frais à mesure que l'on monte, le...
La période estivale peut être un temps privilégié pour approfondir notre vie de prière, notre relation avec le Seigneur. Que nous soyons en vacances ou non, il faut souvent nous adapter à une spiritualité du grand air où règnent l’inconnu et l’imprévu. Mais la vie de foi et de prière n’est-elle pas cela aussi : ouverture à l’inconnu, rupture avec le train-train quotidien, attente de ce qui n’est pas encore, disponibilité à ce qui advient, abandon à l’inattendu de l’Esprit qui souffle où il veut dans l’instant présent. Désirer prier « Dieu donne la prière à celui qui prie », écrivait saint Jean Climaque. La question à se poser est celle-ci : la prière est-elle importante dans ma vie? Sinon, comment voulez-vous qu’elle le soit durant les vacances? Si vous ne priez pas durant l’année, il est fort probable qu’il en sera ainsi durant l’été. Et si vous ne donnez pas à la prière personnelle un espace...
L’adoration et la procession eucharistiques, surtout à l’occasion de la solennité du Corps et du Sang du Christ, appelée aussi Fête-Dieu, manifestent la présence du Christ au milieu de son peuple et expriment notre merci du don de sa vie. En Église Il y a plusieurs manières de se mettre en présence du Seigneur et de l’adorer : la simple visite au Saint Sacrement présent dans le tabernacle, l’adoration du Saint Sacrement exposé dans l’ostensoir pour une durée brève ou prolongée, l’adoration perpétuelle qui mobilise toute la communauté, la procession du Très Saint Sacrement dans certaines paroisses le jour de la Fête-Dieu ou lors d'un pèlerinage. Ces formes de dévotion eucharistique nous préparent à la célébration du mystère pascal, qu’est l’Eucharistie, et la prolonge. Elles renvoient à l’ensemble de la communion ecclésiale, puisque nous sommes les membres du corps du Christ. Benoît XVI le rappelait dans l’exhortation post-synodale sur l’Eucharistie, Le...
Tant de gens aujourd'hui cherchent Dieu au-dehors d'eux-mêmes. La jeune Élisabeth l'a trouvé tout au fond de son âme; telle fut sa joie. Elle a trouvé un sens à son existence en vivant en présence de la Trinité, qu’elle appelait ses Trois, à l’intérieur d’elle-même. Elle s’en ouvre au chanoine Angles alors qu’elle n’a que vingt ans. « C’est si bon, cette présence de Dieu! C’est là, tout au fond, dans le Ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. “Dieu en moi, moi en Lui”, oh! c’est ma vie!… J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds." (Les textes d'Élisabeth de la Trinité sont tirés des Oeuvres complètes, Cerf, 1991). Musicienne de Jésus Née à Avord près de Bourges le 18 juillet 1880, Élisabeth Catez a une enfance joyeuse. Elle se sent appelée par l’amour de Dieu dès l’âge de...
Dès que j'arrive à Paris, et que l'horaire me le permet, il me faut gravir la colline de Montmartre, comme si j'étais attiré par une pierre d'aimant. Au sommet de la butte, je prends quelques minutes pour admirer la ville et le quartier, puis je m’engouffre dans la basilique du Sacré-Cœur, poussé par une force intérieure. Je me recueille pendant une heure au moins pour une autre contemplation, l’adoration eucharistique. Je brode de l’éternel avec le temps qui passe. Je me sens bien petit sous le plafond de l’abside, décoré d’une superbe mosaïque, la plus grande de France, qui représente le Sacré-Coeur de Jésus ressuscité. Ses bras ouverts m’accueillent tel que je suis. Je ne résiste pas à ce cœur doux et humble. Les yeux fermés, je vois autrement. Conduit par l’Esprit Saint, je répète intérieurement et sans effort le nom de Jésus. Mes pensées se calment, le silence m’attend. Je suis...
"Mettons-nous en présence de Dieu et adorons-le". Qui n'a pas entendu cette formule, à l'église ou dans un groupe de prière, avant de réciter un chapelet ou une autre prière? Dieu ne nous est-il pas toujours présent? Oui, mais sommes-nous présents à sa présence? Se mettre en présence de Dieu veut dire : s’arrêter un moment, se recueillir, prendre conscience de sa présence en nous. Qu’importe si nous ne la ressentons pas lorsque nous prions, l’important est « d’être » en sa présence. C’est dans la foi profonde que nous rencontrons Dieu, au-delà de tout sentiment. Il réalise sa présence en nous, au présent. Un cœur qui écoute Si je me mets en présence de Dieu, ce n’est pas d’abord pour être bien dans ma peau, mais pour écouter ce que Dieu veut me dire. Cette écoute attentive se résume à un appel à aimer et à me laisser aimer au cœur même de...
Le 3 avril 2014, le pape François a fait tout un cadeau à l’Église canadienne et à sa population. Il a inscrit au catalogue des saints sœur Marie de l’Incarnation (1599-1672), fondatrice du couvent des Ursulines à Québec, et François de Laval (1623-1708), premier évêque canadien et fondateur du Séminaire de Québec. Ces canonisations dites «équipollentes», c’est-à-dire sans miracle et sans qu’une célébration formelle n’ait lieu, nous montrent que la vie de ces deux modèles d’évangélisateurs est en quelque sorte un miracle. Si François de Laval est considéré comme le père de l’Église canadienne, Marie de l’Incarnation en est la mère. La vie et les écrits de cette grande mystique continuent toujours d’attirer des gens. Certains se réunissent ici et là pour approfondir son message. Plusieurs pièces de théâtre, films et livres lui ont été consarcrés tout récemment. Née Marie Guyart, elle est devenue madame Martin, puis sœur Marie de l’Incarnation. Femme d’action...
"Les exemples des saints sont devant nos yeux". Jean-Paul II a fait cette confidence à la fin de sa Lettre apostolique pour l’année de l’Eucharistie 2005, Reste avec nous Seigneur. Il a été lui-même canonisé avec Jean XXIII le 27 avril 2014, 2e dimanche de Pâques, qu’il avait institué dimanche de la Miséricorde divine. La date de sa fête liturgique a été fixée le 22 octobre, jour anniversaire de l'inauguration de son pontificat. Un grand priant Jean-Paul II est mort comme il a vécu, en priant. C’est ce trait que je garde surtout de ce grand pasteur. Sa capacité de prière étonnait et sa grande intériorité pacifiait. Mon épouse et moi l’avons constaté lors d’une audience avec lui, quelques jours après la béatification de son amie mère Teresa en octobre 2003. C’était dans le cadre de notre 25e anniversaire de mariage et lui le 25e de son pontificat. Je lui avait remis mon...
Nous avons un chien à la maison qui s’appelle Tom. Lorsque je sors, il se couche au pied de la porte. Il reste là sans rien faire. Il veille le temps qu’il faut, même s’il s’endort. Je ne sais pas s’il s’ennuie, mais je l’entends gémir lorsque j’approche, comme s’il n’attendait que ce moment. Il se lève alors d’un bond, tout joyeux du retour de son maître. Il est totalement présent à cet instant de bonheur, c’est sa récompense. Comment ne pas penser à cette parole de Jésus : « Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller » (Luc 12, 37). L’attente fidèle de mon chien devant la porte m’apprend que l’essentiel dans l'oraison, appelée aussi prière contemplative, est de rester en présence de Dieu dans la confiance et l'espérance et de se laisser aimer par lui. Le Curé d’Ars disait que sa manière de lutter contre...
Heureux qui se lève tôt pour chercher la sagesse,il la trouve assise à sa porte. Heureux qui se consacre à l’inutile gratuité,il entre en vacances chez Dieu. Heureux qui prend le temps d’exister simplement,il croise l’Auteur du septième jour. Heureux qui plonge dans les racines de son être,il sent la source sourdre en lui. Heureux qui se reconnaît mendiant d’absolu,il nomme l’appétit de son cri. Heureux qui découvre son visage intérieur,il bascule dans la joie. Heureux qui regarde l’autre comme Dieu le voit,il devient ce qu’il contemple. Heureux qui se repose en Dieu,il ne fatigue pas les autres. Écrit à l'occasion de la fête liturgique de l'ermite saint Antoire le Grand, 17 janvier, dans mon florilège Prières de toutes les saisons, p.72.
En acceptant, vous accéderez à un service fourni par un tiers externe à https://www.jacquesgauthier.com/