Prier, c’est s’entretenir avec Dieu comme deux amoureux se regardent en silence. La foi nous dit qu’il est près de nous, qu’il nous écoute et nous comprend. Racontons-lui ce que nous vivons. « Seigneur, je désire que ce temps de prière que je prends pour toi soit comme tu veux. Je crois en toi, apprends-moi à prier et à t’aimer. Je t’offre ce que je suis et ceux qui me sont chers. Envoie ton Esprit, qu’il donne vie à ma vie. Je te loue pour ce que tu es, et merci pour ton amour infini, etc. » L'amitié de Dieu Parler à Dieu comme on parle à un ami témoigne de la place centrale qu’il occupe dans notre vie. Nous nous éveillons à sa présence, nous prenons conscience de son amour. La prière nous révèle notre identité profonde d’enfants de Dieu et la mission d’amour qui est la nôtre. N’était-ce pas ainsi que Jésus agissait...
Le blogue de Jacques Gauthier
Je vous partage mon témoignage sur l'oraison intérieure à l'émission Un coeur qui écoute, diffusée le 16 mars 2018 à la télévision KTO de Paris. Voici le sommaire de cette émission intitulée L'oraison comme guide, animée par Cyril Lepeigneux. La prière est le fil rouge de la vie de Jacques Gauthier, poète, essayiste et universitaire canadien, spécialiste de la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux. Ce père de famille vient de publier son 72e ouvrage intitulé « Henri Caffarel, maître d´oraison ». Après avoir expérimenté la vie de hippie, la drogue, une secte, des festivals pop rock, il se convertit en 1972. La lecture de saint Jean de la Croix et quelques années à l'abbaye cistercienne d'Oka (Québec) lui permettent de découvrir les richesses de l'oraison intérieure. Avec son accent de Nouvelle-France, il nous raconte sa conversion et nous invite, en ce temps de Carême, à laisser davantage de place à l'oraison dans nos...
Le 27 mars 2017, le pape François recevait à Rome les évêques de l’Ouest canadien. Il les invitait à être proches des gens pour les accompagner et leur offrir l’espérance de l’Évangile. Comment faire ? Il leur livra alors une clé efficace : « Être des hommes de prière, et de prière profonde, afin d’être à l’écoute de ce que l’Esprit saint nous dit. » Le levier de l’oraison Le père Henri Caffarel (1903-1997) a été un homme de prière profonde, à l’écoute de l’Esprit. Fondateur des Équipes Notre-Dame et de plusieurs revues, il a donné des conseils sur la pratique de l’oraison intérieure et silencieuse, qu’il exposa avec brio dans plusieurs livres. Il montre que l’oraison ne nous coupe pas du monde, mais nous permet de le porter dans notre cœur et de l’offrir à Dieu. L’oraison est le principe et le ressort de l’engagement, comme l’ont montré les grands priants de...
Reliques, du latin relictum, signifie les restes, ossements ou cendres de personnes saintes, ainsi que des objets qui leur ont appartenu. Que ce soit les reliques de François Xavier, Thérèse de Lisieux, soeur Faustine, frère André, Jean-Paul II, les fidèles se déplacent en nombre dans les églises pour les vénérer. Comment se fait-il que les reliques de ces personnages du passé attirent encore des foules aujourd’hui? On aurait pu penser que dans notre milieu « postmoderne » et fortement sécularisé, ce culte des reliques était dépassé. Cette forme de piété populaire n'est-elle pas proche de la superstition, du fétichisme? Pour y voir plus clair, voici quelques éléments qui relèvent de l'anthropologie, de l'histoire, de la théologie et de la spiritualité. Des modèles près de nous Tout commence avec le culte des morts qui est une caractéristique décisive de notre humanité. Du plus loin que l’on remonte dans l'histoire, les hommes préhistoriques ont enterré leurs morts avec respect....
Depuis que Dieu s’est fait visage en l’être humain, son image, le corps du Christ et notre corps sont devenus les lieux du don où s’enracine une prière qui libère. Certes, le corps est souvent abusé, blessé, emprisonné… Jésus lui-même a connu cette violence lors de sa Passion. Son corps offert nous relève et son pardon ouvre un chemin de prière et de résurrection. La prière du Christ Les évangélistes montrent souvent Jésus qui se retire seul, à l'écart, pour prier son Père qui le regarde avec amour. Que lui dit-il? Peut-être la même demande qu’à la Samaritaine : « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7). Peut-être le loue-t-il parce qu’il révèle ses secrets aux plus petits. Nous ne connaissons pas vraiment le contenu de sa prière. En revanche, nous savons que pour lui la prière découle d’une attitude intérieure faite de foi et d’amour, de confiance et de persévérance...
Je vous partage la conférence que je donnerai au collège des Bernardins à Paris le 9 décembre 2017 lors du colloque Henri Caffarel: prophète pour notre temps. Une nécessité vitale L’oraison avait la première place dans la vie du père Caffarel parce que le Christ l’avait également. Dès le début de son apostolat auprès des couples en 1936 et jusqu’à la fin de sa vie, cet homme de foi priait de longues heures par jour, souvent devant le Saint Sacrement, et s’accordait des mois de désert chaque année. Voici comment il s’adonnait à l’oraison, selon les propos d’un témoin: « Assis sur son petit banc de prière, le corps et la tête bien droits, les yeux le plus souvent clos, les mains largement ouvertes sur les genoux, parfaitement immobile, tout recueilli, tout présent à Dieu présent au plus intime de lui-même. Plus rien ne comptait. On aurait dit qu’il était à la...
En 1846, le philosophe danois Kierkegaard écrit dans son Journal : « L’homme immédiat pense et s’imagine que le plus important, quand il prie, ce sur quoi il doit surtout insister, c’est que Dieu entende ce qu’on lui demande. Et, cependant, au sens éternel de la vérité, c’est justement l’inverse : la vraie relation dans la prière n’est pas quand Dieu écoute ce qu’on lui demande, mais lorsque celui qui prie persiste à prier jusqu’au moment où il devient celui qui écoute, qui écoute ce que Dieu veut » ! Écoute de la Parole Plus que demander, prier, c’est d’abord écouter Dieu qui nous parle. « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 Samuel 3, 9). La prière est réponse à sa parole en nous et en l’autre, dans la Bible et la nature. Prier, c’est accueillir Dieu qui nous attend. Sa parole épouse notre silence ; elle nous donne les mots pour le...
La prière chrétienne s’accorde à notre corps comme une harpe et elle vibre au rythme de notre vie. Elle se greffe à l’image que nous nous faisons de Dieu et elle change à mesure que nous grandissons dans la foi. Individuelle ou communautaire, elle est essentiellement action de grâce filiale, car nous avons tout reçu du Père qui nous donne son Fils dans l’Esprit. Saint Paul nous invite à rendre grâce à Dieu avec fidélité pour sa miséricorde qui s’étend sur nous et sur sa création, malgré le mal et la souffrance. « Soyez assidus à la prière ; qu’elle vous tienne vigilants dans l’action de grâce. » (Col 4, 2). Comment ne pas rendre grâce pour toutes les merveilles que Dieu accomplit par son Fils Jésus! La prière d’action de grâce au Père se traduit par ces mots que Jésus a vécus de l’intérieur et qu’il exprimait avec tout son...
Combien de fois faisons-nous le signe de la croix machinalement? Ce geste n’est pas banal. Il unit le ciel et la terre, enveloppe tout l’être de la présence trinitaire, rassemble l’humain et le divin à ce point central qu’est le cœur. Nous témoignons ainsi de notre foi avec notre corps. Des chrétiens sont morts martyrs pour l’avoir fait dans des pays qui ne tolèrent pas la foi chrétienne. Faire le signe de la croix, seul ou en groupe, c’est marquer notre appartenance au Dieu Père, Fils et Esprit. Faisons-le donc lentement. Marie recommandait à sainte Bernadette à Lourdes de faire ce geste « long, large et lent ». Nous signifions que Dieu est inscrit dans notre chair. Depuis que nous sommes baptisés dans la mort et la résurrection du Christ, nous avons Dieu chevillé au corps. Dieu au corps Dieu n’est pas une énergie cosmique impersonnelle, mais un être de relation. Il nous...
La nature peut être un véritable chemin de prière. Elle s’étale sous nos yeux comme une écriture à déchiffrer. Dieu nous la donne pour nous refaire, nous reposer, nous guérir, que nous soyons en vacances ou non. La nature nous incite à revenir à notre cœur et nous apprend à y séjourner comme dans une maison amie. Dieu y a laissé les traces de sa beauté pour nous attirer en lui. Exercice de présence « Pour celui qui prie sans cesse, le monde entier devient église », disait le moine orthodoxe Silouane. Je vous suggère cet exercice de présence dans la nature, où vous priez avec tous vos sens. D’abord, marchez lentement et regardez. Dieu éclate tellement dans toute sa création, note Péguy, que pour ne pas le voir et le louer, il faut être bien aveugle. Il resplendit dans les fleurs et les oiseaux, les astres et les eaux, les arbres et...
Note aux abonnés du blogue À cause d'un problème informatique, plusieurs abonnés du blogue n'ont pas reçu cet article du 4 juillet. Je l'envoie de nouveau. Mes excuses à ceux et celles qui le recevront deux fois. Il se peut aussi que vous n'ayez pas reçu ces deux billets récents, cliquez sur les liens pour les lire: Que penser du karma? Merveilleuse présence eucharistique. Bonne lecture. Prier avec la création Nous avons vu aux articles précédents de l'École de prière que les différentes postures dans la prière peuvent nous mener au silence intérieur, nous aider à respirer du souffle même de l’Esprit Saint. Par les différentes attitudes intérieures qu’elles éveillent, les postures révèlent ce qui est caché et permettent d’entrer en relation avec Dieu qui est présent en nous, dans les autres et dans la création. Une histoire d’amour Dieu nous a créés de son regard d’amour et il nous...
La prière est la respiration de l’âme, dit-on souvent. Depuis le jour de la Pentecôte, nous prions dans le souffle même de l’Esprit Saint. Il nous aide à descendre dans notre cœur pour le tourner vers notre vis-à-vis, Dieu; « Car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Ac 17, 28). Il nous maintient dans l’existence par son souffle, (ruah en hébreu, pneuma en grec, spiritus en latin). Bien respirer, c’est accueillir le souffle de l’Esprit qui unifie notre être dans ses trois grandes dimensions : corps, âme, esprit. Respirer dans l’Esprit Saint Si nous commençons la prière dans l’agitation, il sera difficile de nous concentrer et de nous recueillir. Comme l’exprimait saint Augustin dans ses Confessions : « Seigneur, tu étais au-dedans de moi, et moi j’étais au dehors ». La respiration est un moyen pour se détendre, aller vers l’intérieur pour se rendre disponible à l’action de l’Esprit...
La prière est tellement simple qu’elle est à la portée de tous. Dans les précédents articles de l'École de prière de ce blogue, j’ai passé en revue quelques positions corporelles que nous prenons spontanément dans la prière : assis, à genoux, debout. Voici des exercices pratiques pour chacune de ces positions. Ils peuvent aider à entrer dans l’oraison intérieure, appelée aussi prière contemplative, à prolonger la prière du Christ, à vous unir à l’Esprit qui prie le Père. Le « vous » que j’utilise ici désigne une personne, non un groupe. Prier debout Trouvez un endroit calme. Tenez-vous droit, les pieds bien à plat au sol. Détendez-vous en prenant quelques respirations. Récitez une prière que vous connaissez, ou gardez silence en prenant conscience que vous êtes vivant et que l’amour de Dieu habite en vous. Joignez lentement les mains près du cœur ou sous le nez, la tête légèrement inclinée. Vous croyez que...
Je vous partage une belle recension de Bernard Plessy à propos de mon livre La prière chrétienne. Guide pratique. C'est paru sur le site Aleteia du 7 mai 2017 sous le titre: Comment apprendre à prier simplement? C’est en priant qu’on apprend à prier La première édition de ce guide pratique écrit par Jacques Gauthier date de 2010. Il nous est rendu, dans la collection « Les clés du sacré », et c’est fort heureux, car le service qu’il peut rendre est inestimable : nous apprendre à prier. Rien n’est plus personnel que la prière, dira-t-on ! Comment prétendre l’enseigner, la diriger ? Jacques Gauthier part d’un constat très simple, qu’exprime un proverbe populaire : c’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est en priant qu’on apprend à prier. Et comme son expérience personnelle est aussi intense que diverse (il nous en fait volontiers confidence), il se met au service de son lecteur (qui devient ami : le tutoiement vient spontanément) avec...
Le corps peut être un allié dans la prière. On ne prie jamais sans lui. À chacun et à chacune de trouver la bonne posture qui l’aide à descendre au fond de son cœur, lieu de toute vraie prière. Nous avons vu aux articles précédents de l'"École de prière" comment prier assis et à genoux, je vous suggère quelques pistes qui peuvent aider à prier debout. Se tenir droit Il est important de prendre conscience du corps lorsqu’on est debout pour prier, en privé ou en public. Les pieds reposent bien à plat sur le sol, joints ou légèrement écartés, plantés dans l’humus de notre humanité. Il est bon de sentir ce sol qui nous relie à la terre, humblement. Le bassin est droit, pour l’équilibre et la stabilité. Le dos doit être redressé, sans effort et sans tension. Le regard peut être centré sur une croix ou une icône, puis...
Prier à genoux, c’est le corps qui se prosterne et le cœur qui s’abandonne. Cette attitude de prière, très appropriée pour le temps du carême, exprime la soumission à Dieu, l’obéissance à sa volonté, l’adoration, l’humilité et la pénitence. C’est l’attitude de foi par excellence. Ce qui faisait dire au regretté Raymond Devos, dans l’un de ses sketches : « Quand je me suis retrouvé à genoux, j’ai compris que j’avais la foi. » (À plus d’un titre. Sketches inédits, Pocket, 2001). Charles de Foucauld se mettra à genoux lui aussi avant de se confesser et de retrouver la foi. Que de méditations n’a-t-il pas écrites ensuite après avoir adoré à genoux le Saint-Sacrement. Édith Piaf, persuadée d’avoir été guérie par Thérèse de Lisieux lorsqu’elle était enfant, la priera chaque jour. «La Môme» insistait pour prier à genoux et demandait qu’on l’aide à s’agenouiller lorsqu’elle était trop épuisée. Adoration et humilité Prier à genoux,...
Le mois dernier, nous avons vu dans un article de ce blogue que le corps peut être une aide dans la prière qui est une relation de foi, une rencontre d’amour au Seigneur qui nous attend. Prenons, par exemple, la position assise. Prier assis permet au corps de se reposer dans une position qui favorise le regard, l’écoute, l’échange. « Écoute ma fille, regarde et tend l’oreille » (Ps 44, 11). Le corps se concentre sur ce qu’il voit et entend. Il est à l’écoute, les yeux ouverts ou fermés. À l’écoute La position assise est parfaite pour celui ou celle qui veut prier en silence ou en commun. Certes, la position idéale est celle où l’on se sent bien, c’est-à-dire celle qui détend le corps et qui favorise l’attention de l’esprit. Ce qui est en soi tout un défi, car le stress est partout présent aujourd’hui et le surmenage nous guette, d’où...
La prière s’exprime dans le temps, avec ou sans mots. J'ai déjà parlé dans l’École de prière de ce blogue plusieurs formes de prière comme l’oraison, appelée aussi prière contemplative, la lectio divina, la méditation des psaumes, l’adoration eucharistique, la liturgie des Heures, la marche méditative, le rosaire, la louange… Dans les prochains billets, j’approfondirai un élément central dans l’acte de prier : le corps. J’aborderai les principales postures qui soutiennent l’élévation de l’âme vers Dieu : prier assis, à genoux, debout. Ces postures, si elles sont bien faites, favorisent le recueillement et l’attention à Dieu en soi. Elles expriment les dispositions de l’âme et la vérité des sentiments que nous avons pour Dieu. Le langage du corps Le corps humain parle dans la prière, nous pouvons lui faire confiance. Il possède son propre vocabulaire: soupir, silence, cri, larmes, gestes, attitudes, supplication, bénédiction, chant, danse, etc. Qui pourrait douter de son...
Il arrive que l’on me demande de prier en portant dans mon coeur une intention spéciale. Il ne s’agit pas ici de ces demandes de prières que l’on retrouve sur Internet, comme avoir du succès, de l’argent, où l’on exhorte ceux et celles qui prient à ne pas briser la chaîne de prière, sinon personne ne sera exaucé. Là, on tombe carrément dans la superstition et la pensée magique. Prier, ce n’est pas soumettre Dieu à notre volonté, mais entrer dans son désir de salut et de bonheur pour chacun de nous. Dans une interview que j’accordais sur l'efficacité et la fécondité de la prière, je répondais que Dieu n'est pas un guichet automatique, une loterie où l'on achète un billet : « Prier, c'est se mettre en présence de Dieu, s'abandonner pour s'en remettre à Lui, et accueillir la paix qu'il nous donne » (La Croix, 25 janvier 2014, p....
Fêté dans l’Église le 14 décembre, saint Jean de la Croix (1542-1591) est le docteur mystique par excellence. Il témoigne par sa vie et ses écrits que l’être humain est pleinement comblé par Dieu caché au centre de l’âme. Seuls la foi et l’amour, ces « deux conducteurs d’aveugle », écrit-il dans Le Cantique spirituel, « te mènent par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu ». (Sauf exception, les citations proviennent des Œuvres complètes, Cerf, 1990). Le poète espagnol présente les éléments de la vie intérieure, ses nuits et ses aurores, ses exigences et ses illusions, à travers quatre grands traités spirituels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, le Cantique spirituel, la Vive Flamme d’amour. Ses poèmes et ses paroles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile. « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour, et vous recueillerez de l’amour » (Lettre 47). Les...
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