
Un jour, j'assistais avec mon épouse à un récital d’un chanteur chrétien. J’étais assis de telle façon dans l’église qu’en regardant vers le chanteur je voyais ma compagne de profil. Un souffle ténu soulevait sa poitrine, battait comme une onde sur ses tempes. J’étais ému par cette expérience de présence. Mon regard en était un d’amour devant la vie qui passait par ce souffle fragile. Je respirais au même rythme qu’elle, respectant le secret de sa vie, la distance d’un soupir. Les personnes qui m’entouraient ne se doutaient de rien, pourtant je vivais une petite Pentecôte intérieure, comme il y en a tant dans nos vies, depuis le jour du «violent coup de vent» (Actes des apôtres 2, 2). J’avais l’impression de m’approcher du mystère de mon épouse, comme si ce souffle était un canal qui laissait couler son âme, une fuite par où s’échappait le souffle de Dieu qui respire...