Le blogue de Jacques Gauthier
17 avril: Sainte Kateri Tekakwitha
17 avril 2013. Première célébration liturgique officielle de Kateri Tekakwitha en tant que sainte. L'antienne d'ouverture de sa messe se lit ainsi: "Célébrons dans la joie la fête de sainte Kateri Tekakwitha, car le Seigneur de l'univers l'a aimée, et il a fait d'elle une vierge sainte et glorieuse, alléluia".
Je me souviens de sa canonisation par Benoît XVI le 21 octobre 2012, des conférences sur sa spiritualité, des rencontres avec les médias. Ce fut un moment intense, dont une conférence au village huron de Wendake. Vous pouvez revoir ces activités à ce lien de mon site.
En partage pour sa fête liturgique, voici la conclusion de mon livre Sainte Kateri Tekakwitha. Première sainte indienne d'Amérique du Nord
Kateri Tekakwitha, qu’on a déjà qualifiée de « mystique du monde sauvage », a une parole à nous délivrer aujourd’hui. Cette jeune femme autochtone, qui a grandi dans les bois et qui n’a pas fait d’études, nous parle de cohérence entre vie et foi, prière et désir, action et contemplation. Sa vie fut son message. La spiritualité chrétienne de cette humble orpheline sonne juste parce qu’elle est allée au bout de son désir : ne vivre que pour le Grand Esprit, ne suivre que Jésus.
Jeune femme de paix dans un monde d’hommes guerriers, elle a suivi le chemin de son cœur, balisant des sentiers d’intériorité hors de sa tribu. Handicapée à cause de la petite vérole qui a dissimé sa famille, elle développa une relation d’amour si étroite avec Dieu qu’elle lui parlait comme on parle à un ami. La faiblesse de ses yeux l’amena à voir de l’intérieur la profondeur du mystère qui l’habitait. Elle a goûté la spiritualité du peuple mohawk en l’intégrant aux enseignements chrétiens de sa mère, même si sa foi ne fut pas comprise par les siens.
Kateri a choisi d’être baptisée dans la foi catholique sans renier sa langue et ses racines, rencontrant le Grand Esprit dans la nature fraternelle et dans la célébration eucharistique. Elle voyait la nature comme la création de Dieu bienveillant, revêtue de sa beauté, digne de respect et de soins. Le pape Jean-Paul II, grand ami de la nature, écrivait : « La création constitue comme une première révélation qui a un langage éloquent : elle est comme un livre sacré dont les lettres sont représentées par la multitude des créatures présentes dans l’univers » (30 janvier 2002, zenit.org). Il a nommé Kateri Tekakwitha patronne de l’environnement et de l’écologie, après François d’Assise, à cause surtout de son grand amour de la création. Elle avait la conviction que Dieu a créé le monde avec sagesse et par amour, que tout ce qu’il a fait est très bon, comme l’illustre d’une manière poétique le premier chapitre de la Genèse.
Sa spiritualité profonde et simple a séduit ceux et celles qui la connaissaient plus intimement. Elle a dû s'exiler pour survivre, devenant ainsi solidaire de tous les réfugiés, persécutés, exclus. Missionnaire dans l’âme, elle donna sa vie au Christ pour que les siens découvrent la Bonne Nouvelle de l’Évangile, enseignant le catéchisme aux enfants, visitant les malades. C’était un modèle de générosité et de pureté. Malgré son désir de devenir religieuse, elle restera laïque et trouvera la sainteté en accompissant avec amour les travaux quotidiens.
Son cœur aspirait à vivre en compagnie intime avec Jésus, aussi passait-elle de longues heures en prière contemplative à la chapelle ou dans les bois. Ayant toujours le chapelet à la main, elle s’était prise d’affection envers Marie. Kateri Tekakwitha fut surtout une grande amoureuse, vouant sa virginité à Dieu, alors que les jeunes filles de sa tribu n’avaient pas d’autre choix que de se marier. Son unique époux fut le Christ.
La mort ne pouvait pas retenir ce « lys des Agniers », aussi son visage devint resplendissant après son décès comme si elle était déjà ressuscitée dans le Christ. On lui attribua plusieurs miracles peu de temps après son entrée dans la vie éternelle.
Pour aller plus loin: Les saints, ces fous admirables, (Novalis, p. 103-107).
Sainte Kateri Tekakwitha. (Le Livre Ouvert).
Lire aussi mon blog du 16 avril 2018; et celui sur les pensionnats autochtones.
Ma conférence donnée de 45 minutes aux Premières Nations le 15 octobre 2012 à l'église Notre-Dame-de-Lorette dans le village Huron de Wendake. Vidéo ajoutée dans ma chaîne YouTube le 14 juin 2021.
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
Derniers articles de cet auteur
Sur le même sujet:
En acceptant, vous accéderez à un service fourni par un tiers externe à https://www.jacquesgauthier.com/
Commentaires