Le blogue de Jacques Gauthier
2 février: La fête des lumières
Déjà quarante jours que Jésus est né. En Juifs pieux, Marie et Joseph vont au temple pour accomplir la loi de Moïse : la purification de la mère et la consécration à Dieu de tout premier-né mâle.
Les parents s’avancent dans le temple et offrent au prêtre deux tourterelles, ou bien est-ce deux jeunes colombes? Le prêtre accueille l’humble offrande, fait sur la jeune mère le rite d’absolution, consacre l’enfant. Dieu en son Fils se soumet à la Loi pour nous en délivrer et faire de nous ses enfants bien-aimés. Ainsi s’achève la première procession de la nouvelle Alliance. Les temps sont accomplis.
La rencontre de la lumière
Soudain, surgit un homme de l’ancienne Alliance qui attend depuis longtemps la Consolation d’Israël, un veilleur des temps nouveaux qui va enfin voir l’aube, un juste poussé par l’Esprit Saint qui va basculer dans une autre histoire. Le vieux Syméon nous représente dans cette procession qui prend l’allure d’une rencontre de Dieu. Il prend le premier-né dans ses bras, exulte de cette visitation, voit enfin le salut préparé à la face des peuples. Est-il aveuglé par la lumière des nations qui le brûle de l’intérieur et qui émerveille Marie et Joseph?
La procession s’arrête. De joyeuse, elle prend la forme d’une croix. Ce petit enfant, c’est le sauveur du monde. Syméon bénit les parents et révèle à la mère, dans une sorte d’annonciation, que son enfant sera un signe de division et qu’une épée transpercera son coeur. Jésus sera un mystère pour elle, comme l’est chaque enfant pour les parents. Mais le mystère s’épaissit lorsque l’autre est Dieu lui-même. La joie va s’enraciner dans la croix; l’amour n’empêche pas la souffrance. Chacun aura à se prononcer pour ou contre l’envoyé de Dieu. Devant ce drame qui se profile à l’horizon, les pensées secrètes seront dévoilées.
La procession de la Chandeleur
Une vieille prophétesse s’approche du couple et se glisse dans la procession. Anne proclame les louanges de Dieu et parle de l’enfant à ceux qui cherchent la lumière. Et puis, au fil des siècles, c’est un immense cortège qui part à la rencontre du Fils bien-aimé. La procession est devenue la fête des chandelles, la Chandeleur, ce défilé des cierges bénis où la flamme vacille avec les âmes qui tremblent de joie.
La procession continue aujourd’hui. Des gens marchent, le cierge à la main. Ils sont de tous les chemins, rassemblés au carrefour de l’auberge pascale. Ils ont faim et soif du Dieu fait enfant, présent parmi eux, à la table de la Parole et du Pain.
Qu’elle est belle cette procession des baptisés où nous allons à la rencontre du Christ, lumière du monde! Nous sommes invités à nous offrir avec lui pour qu’il nous illumine de sa miséricorde. Et nos vies fondent avec la cire des cierges, et l’Esprit souffle sa flamme sur nos âmes depuis qu’il se répand comme des langues de feu.
Voir Notre coeur n'était-il pas brûlant? p. 59-60.
Prière
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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