Le blogue de Jacques Gauthier
3 janvier: le Saint Nom de Jésus
La fête du Saint Nom de Jésus a été établie par l'Église le 3 janvier. L'Écriture nous dit qu'au jour de sa circoncision, selon la loi de Moïse, l'enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus le huitième jour après sa naissance. L’ange Gabriel l’avait révélé à Marie au jour de l’Annonciation : "Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut" (Lc 1, 31-32)". L'ange l'avait aussi annoncé en songe à Joseph. "Tu lui donneras le nom de Jésus, c'est-à-dire: Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés" (Mt 1, 21).
Le nom de Jésus en araméen est Yeshoua. Il signifie "Sauveur". Prier Jésus, ou Yeshoua, c'est implorer le salut pour soi et les autres, c'est accueillir une présence qui console, guérit, relève et sauve. Ce nom est tout un programme de vie, car il nous configure à l'offrande de Jésus sur la croix. Le nom de Jésus nous rend solidaire des exclus et des petits, il nous inclut dans la prière de Jésus pour le monde, il nous rend libre par la victoire de sa résurrection. Avec saint Paul, nous pouvons affirmer: "Cest pourquoi Dieu l'a exalté: il l'a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que tout langue proclame:"Jésus Christ est Seigneur" à la gloire de Dieu le Père" (Ph 2, 10-11).
Le nom de Jésus a été invoqué par les apôtres et les disciples pour guérir les malades et chasser les démons. Par ce nom puissant, l'Église administre les sacrements et donne ses bénédiction. Les chrétiens sont appelés à vivre de ce nom en tout temps et à le répéter dans leur prière, comme je le montre dans un autre billet de ce blogue.
La dévotion au nom de Jésus va surtout se répandre au XIIe siècle avec saint Bernard de Clairvaux. Voici un texte du célèbre cistercien tiré de son sermon 15 du Cantique des Cantiques:
"Le nom de Jésus n’est pas seulement lumière, il est encore nourriture. N’en êtes-vous pas tout réconfortés, chaque fois que vous y pensez ? Rien n’alimente mieux l’âme plongée dans la méditation. Rien ne parvient aussi bien à ranimer les sens épuisés, à susciter des forces neuves, à donner de la sève aux bonnes mœurs et aux sentiments purs. Toute nourriture de l’âme est sèche si elle n’est trempée de cette huile, insipide si ce sel ne l’assaisonne. Ce que vous écrivez est lettre morte pour moi, si je n’y lis le nom de Jésus. Vos paroles dans la controverse ou la discussion me lassent, quand vous ne prononcez pas le nom de Jésus. Jésus est du miel dans notre bouche, une mélodie à nos oreilles, un chant de joie pour notre cœur. Et enfin, ce nom est un remède. L’un de vous est triste : que le nom de Jésus lui vienne au cœur et que de là il lui monte aux lèvres ; aussitôt, à la lumière de ce nom, les nuages se dissipent, le beau temps réapparaît. Ou bien, voici quelqu’un qui a commis une faute grave ; désespéré il court à la mort, mais il lui suffira d’invoquer le nom de vie pour reprendre goût à la vie. Devant ce nom salutaire, nul ne peut garder sa dureté de cœur habituelle, sa torpeur, ses rancunes ou sa somnolence. Si la source des larmes est tarie, il suffit d’invoquer Jésus pour qu’aussitôt elle jaillisse à nouveau, abondante et douce". (Saint Bernard, Œuvres mystiques. Préface et traduction d’Albert Béguin. Paris, Seuil, 1953 (1967), p. 200-201).
Prière
Pour aller plus loin:
En sa présence. Autobiographie spirituelle (Artège/Novalis, 2022).
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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