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Le blogue de Jacques Gauthier

Communier à la chair du Verbe

Dans cette troisième semaine du temps pascal, l'Église nous fait méditer le chapitre 6 de l'Évangile de Jean. Au début de ce chapitre, on voit Jésus qui multiplie les pains, comme il le fera pour la Pâque chrétienne, l'Eucharistie. Au moment où on veut l'enlever pour le faire roi, il se se retire seul pour prier son Père. Puis, il rejoint ses apôtres sur le lac en marchant sur les eaux. Ils le prennent pour un fantôme, mais il leur dit: "C'est moi. Je suis. N'ayez pas peur".

La foule le cherche parce qu’elle a mangé et qu’elle a été rassasiée. Jésus leur en fait le reproche à la synagogue de Capharnaüm, sobrement décorée de palmes et d'étoiles en mosaïques. « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »

Il leur parla qu’au désert, leurs pères avaient mangé la manne, mais que le Père leur donnera le vrai pain venu du ciel, celui qui donne la vie au monde. On lui demande : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Cela ressemble à la demande de la Samaritaine: «Seigneur, donne-moi de cette eau-là». Jésus va leur répondre en révélant le don qu'il est:

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. »

Parole Marthe Robin

Les Juifs récriminaient contre lui parce qu’il avait déclaré qu’il était le pain descendu du ciel. Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? »

« Ne murmurez pas entre vous. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Les Juifs se querellaient de plus belle en se demandant comment celui-là pouvait donner sa chair à manger. Jésus leur dit alors ces paroles, plus tranchantes qu’aucun glaive, qui agirent en eux comme la sève dans un figuier au printemps. Elles pénétrèrent jusqu’au point où elles séparent âme et esprit, jointures et moelle, jugeant les désirs et les pensées du cœur humain.

« Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui consomme ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »

Beaucoup de ses disciples qui avaient entendu revinrent en arrière, ne voulant plus marcher avec lui. La parole de Jésus les avait complètement déstabilisés parce qu’ils l’avaient prise au sens matériel et non spirituel. Il donnait sa chair, vrai pain du ciel, pour que notre corps y puise la vie. Manger sa chair, c’est communier à son être même de Verbe de Dieu. L’irruption du don de Dieu dans l’histoire divinise notre existence. Il nous donne sa chair pour que la nôtre soit transfigurée dans son Esprit.

D’autres personnes trouvèrent également cette parole trop rude. Ils étaient scandalisés. Jésus avait beau leur dire que c’est l’Esprit qui fait vivre, que la chair n’est capable de rien, que ses paroles sont esprit et vie, plusieurs le quittèrent à ce moment-là. Comment ne pas les comprendre? Seul l’Esprit Saint peut nous révéler que la chair du Christ est celle de Dieu, qu’elle est Parole de Dieu. Nous communions à sa vie éternelle en mangeant son corps et en buvant son sang, en nous incorporant sa chair de Verbe qui fait parler et vivre notre chair. Chaque eucharistie est une irruption de sa vie dans la nôtre. "Qu'il est grand le mystère de la foi!"

La salle de la synagogue se vida, ainsi que l’atrium où trônait la vasque aux ablutions. Bouleversé, Jésus se tourna vers ses apôtres :« Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon Pierre répondit pour tous : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Jésus n’a eu de joie que de voir cette foi en action qui venait de son Père. Il a toujours voulu faire la volonté du Père ; c’était sa nourriture, sa mission, sa vie. Il nous invite nous aussi à redire avec lui : « Père, me voici pour faire ta volonté. »

Extrait du livre à paraître en septembre 2015 aux éditions Parole et Silence: Jésus raconté par ses proches.

Pour aller plus loin: L'Eucharistie, source de la prière chrétienne.

28 avril: Saint Louis-Marie Grignion de Montfort
16 avril: Benoît-Joseph Labre, le saint marcheur

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samedi 2 décembre 2023

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