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Le blogue de Jacques Gauthier

(École de prière 74) Une expérience de vie et d'amour

La prière ne marche pas à côté de la vie, elle est dans la vie. Et comme la vie n’est pas parfaite, notre prière ne l’est pas non plus. Ne nous décourageons pas. On peut s’adonner partout à la prière, comme une amitié à Dieu au fil des rencontres. C’est une prière de pauvre, fréquente et spontanée, simple et profonde, qui se nourrit à même la vie. La vie devient prière, même si l’on croit ne pas savoir prier. 

Prier mains

Prière et amitié

Dieu nous aime. La prière est un dialogue secret et plein d’amour qui n’appartient qu’à nous et Dieu. Il nous offre sa présence sans que rien n’y interfère, même pas nos faiblesses. Celles-ci deviennent même une occasion d’expérimenter sa miséricorde infinie. La prière est une noce où l’Époux nous invite à sa table. Sa coupe débordante de vin nouveau fait danser notre cœur de joie, même si nous ne ressentons pas son amour. L’important est de vouloir prier, puisque Dieu est toujours présent.

La prière intérieure expose notre parole et notre regard au Père, au Christ, à l’Esprit. Tout l’intéresse, tout peut lui être dit. « Seigneur, je crois en toi, apprends-moi à prier et à t’aimer. Je t’offre ce que je suis et les êtres qui me sont chers. Envoie ton Esprit, qu’il donne vie à ma vie. Je te loue pour ce que tu es, et merci pour ton amour infini ».

Parler à Dieu, comme on parle à un ami, témoigne de la place centrale qu’il occupe dans notre existence. Nous nous éveillons à sa présence, nous prenons conscience de son amour. La prière révèle notre identité profonde d’enfants de Dieu et la mission d’amour qui est la nôtre. N’était-ce pas aussi la prière de Jésus ? Il priait souvent son Père avant d’entreprendre une action importante, comme monter à Jérusalem pour y souffrir sa Passion. 

Prière et contemplation

La meilleure prière est celle où il y a le plus d’amour. Saint Paul nous y invite : « Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important »(Philippiens 1, 9-10). La prière nous montre que le véritable amour est bonté, patience, don de soi. Cet amour est éternel, il ne finira pas. Nous le contemplons dans l’oraison silencieuse.

« L'amour prend patience ; l'amour rend service ; l'amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout » (1 Corinthiens 13, 4-7). 

Les saints et saintes ont vécu cet amour-charité. Leur prière n’était souvent qu’un simple regard aimant vers Dieu qui se transformait en une contemplation aride et pacifique. Pour le carme mystique Jean de la Croix, l’oraison intérieure est une nuit profonde où nous contemplons l’amour de Dieu. La raison est aveuglée par le mystère divin, la foi se simplifie et Dieu se laisse connaître par l’amour. La volonté, aimantée par l’invisible amour, y trouve son désir en ne ressentant rien, pendant que l’intelligence et la mémoire sont dans l’obscurité et le vide. « Dieu seul suffit », disait Thérèse d’Avila. Son amour rencontre le nôtre. Et c’est tout.

Publié dans Prions en Église Canada, 18 novembre 2018, p. 35-36.

Pour aller plus loin: La prière chrétienne, guide pratique (Presses de la Renaissance); Henri Caffarel, maître d'oraison (Cerf). 

Bienheureux Louis et Marie Quattrocchi
La petite voie avec Thérèse de Lisieux

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Dimanche 9 Février 2025

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