La dernière feuille ressuscite
entre les fentes du trottoir
me frôle le pied de sa pointe
une preuve que j’ignore
Elle est passée sur moi après la pluie
forte de sa fragilité
agile de celle qui se sait libre
Sa vie capte les fragrances
un rien pour sentir l’haleine d’automne
le souffle qui se dépense en vapeur
Ce bout du monde au creux de moi
se fait oublier pour retrouver le goût âpre
des pommes vertes au jardin du voisin
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Anges de pierre des vieux cimetières
oasis de mousse et de fleurs fanées
mélancolie féminine de l’adieu ultime
l’imaginaire se repose dans votre pâleur
Vous donnez vie à nos songes ensevelis
statues endormies remplies d’énigmes
couvertes de lierre et de résine
masquées de toiles d’araignée
Les pigeons y passent au fil des saisons
vos ailes rongées par l’érosion du siècle
défient le divin statuaire de neige
sous le suaire de vos émanations
Anges d’hier plein d’aujourd’hui
l’excès d’amour nous manque
l’incandescence d’une transcendance
vole à travers vous jusqu’à nous
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