Le blogue de Jacques Gauthier
L'ange gardien: un ami, un guide, un protecteur
En célébrant la mémoire des anges gardiens le 2 octobre, l’Église insiste sur leur mission de protection fraternelle et sur la joie de vivre en leur compagnie.
L'ange gardien est notre plus fidèle ami, affirmait le saint curé d’Ars. Padre Pio le considérait comme le frère jumeau de notre âme. Une étroite affinité nous soude à lui. Il est différent de nous par nature, mais semblable par l’amour que Dieu nous porte et que nous lui manifestons. Il nous conduit vers notre destinée finale, « le ciel », vie de bonheur parfait avec la Trinité, Marie, les saints. Jésus nous le rappelle quand il met en garde de mépriser un seul de ses enfants, « car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10).
Proximité de l’ange gardien
Dieu a placé son ange près de nous parce qu’il nous aime, nous qui sommes créés à son image. Notre ange est un ami et un gardien qui nous conduit avec assurance sur les chemins de la ressemblance divine et nous assiste dans les moments difficiles. Il nous guide vers Dieu par mille coïncidences, synchronicités, événements, dont nous nous étonnons parfois, sans en saisir le pourquoi. « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur » (Is 55, 8).
Les anges nous entourent. Nous ne les voyons pas, et c’est bien ainsi. Ils sont avec moi, pendant que j’écris ces lignes. Ils sont près de vous lorsque vous lisez cet article. Ils portent à Dieu non seulement nos messages, mais ils apportent aussi ceux de Dieu à nos âmes. Ils ne peuvent pas lire dans nos pensées, car Dieu seul connaît les secrets du cœur, mais ils coopèrent à nos bonnes actions et ils nous aident à bien réagir dans telle situation.
Les anges sont le signe de la présence divine et de l’amour providentiel de Dieu. Ils attendent avec nous que toute la création soit libérée « de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu » (Rm 8, 20). Ils veulent voir se réaliser en nous la béatitude et la pleine connaissance du mystère du Christ, où « même des anges désirent se pencher pour scruter ce message. » (1 P 1, 12)
Ils nous invitent à nous unir à leur louange, à rendre grâce au Seigneur chaque jour: « De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce : tu as entendu les paroles de ma bouche. Je te chante en présence des anges » (Ps 137, 1). Ils nous aident à vivre en présence de Dieu durant nos activités, à faire des haltes d’adoration. Prière de supplication quand l’épreuve nous terrasse, prière de remerciement quand nous obtenons la grâce demandée, prière de silence dans l'attente du Seigneur. C’est alors qu’on les entend passer, invisibles, dans le silence amoureux de la contemplation.
L'ange gardien intercède pour nous et nous aide à progresser dans la voie de la sainteté à laquelle nous sommes appelés. Il nous soutient dans le recueillement de l’oraison, adore avec nous le corps et le sang du Christ à la messe, nous accompagne au moment de la mort. Quel compagnon d’éternité! Créature invisible et immortelle, il intervient dans notre vie spirituelle pour que nous revenions sans cesse à Dieu. Mais sommes-nous disposés à l’accueillir, à l’écouter?
Des expériences personnelles
Je crois en l’existence des anges depuis mon enfance. Sans vouer une dévotion particulière à mon ange gardien, je sais dans la foi qu’il me guide et me protège. Dieu seul connaît vraiment tout ce que mon ange fait pour moi. Il n’a pas manqué d’ouvrage jusqu’à ce jour. Je vous partage en toute simplicité trois de ses interventions dans ma vie. Il y en a sûrement d’autres, mais ce sont celles-ci que je me rappelle en ce moment.
Chaque année, mon épouse et moi avions l’habitude de célébrer Noël et le Nouvel An dans nos familles avec les quatre enfants. Une fois, nous sommes partis en auto malgré un froid polaire. Il s’était formé une glace noire sur l’autoroute. Coincé entre deux camions à Montréal, j’ai perdu le contrôle du véhicule. J’ai frappé de plein fouet le parapet qui sépare le boulevard Métropolitain de l’autoroute Décarie. Ce fut tout un choc, mais personne n’était blessé, sauf quelques raideurs au cou. Le radiateur était percé, il fallait reculer pour reprendre la route. Nous avons prié spontanément, demandant l’aide de Jésus. Mon épouse est sortie de la voiture en plein trafic et elle l’a poussé toute seule, comme si des anges l’avaient aidée. Je n’en revenais pas. Mais le plus étonnant est ce qui allait suivre et qui demeure pour nous inexplicable.
En reprenant la route, nous avons vu une sortie que nous connaissions et qui se trouve à une quinzaine de kilomètres plus loin. Il faisait froid dans l’auto, car le radiateur ne fonctionnait plus. Nous avons trouvé un garage et l’auto a pu être réparée tout de suite, malgré de nombreux accidents survenus durant cette journée glaciale. En attendant au restaurant, j’ai éclaté en sanglots devant les enfants, car je savais que nous avions échappé à la mort et que nous avions été protégés. En reprenant l’auto, j’ai conduit sans aucune peur, sachant qu’un « miracle » était survenu.
C’est la première fois que je raconte cet événement par écrit. Nous en avons parlé par la suite, mon épouse et moi. Comment en quelques secondes sommes-nous arrivés à la sortie des Galeries d’Anjou, alors que ça prend normalement une douzaine de minutes? C’est comme si nous avions été téléportés dans le temps, projetés dans l’espace, dans un autre monde, différent du nôtre, mais tout aussi réel. Nous n’étions pourtant pas dans un film de Star Trek. En revenant par le même chemin, nous avons pensé la même chose, sans nous le dire : nous avions été transportés par des anges. Nous avions prié, demandé l’aide du Seigneur, il nous a exaucés en envoyant ses messagers.
Voici une autre intervention de l’ange gardien, qui a pris le volant de ma voiture au bon moment. Je revenais seul le soir d’une formation donnée à la Famille Marie-Jeunesse de Sherbrooke. J’étais fatigué, je conduisais sous une pluie battante. Trois heures plus tard, j’étais à trente minutes de la maison à Gatineau. J’ai mal négocié un virage, le fossé était tout proche, puis soudain j’ai senti quelqu’un tenir le volant à ma place et redresser la voiture. Tout alla tellement vite. Je remerciai mon ange de m’avoir protégé.
Rendu à la maison, je racontai à mon épouse l’incroyable mésaventure. Elle me demanda quand c’était arrivé. Je lui répondis : « Environ une trentaine de minutes ». Elle me dit qu’à ce moment elle était allongée sur le lit, et qu’elle sentit soudain que je pouvais être en danger. Elle demanda à son ange d’avertir le mien pour qu’il me protège. C’était exactement à la même heure où j’allais avoir un accident. Depuis ce temps, il m’arrive de prier l’ange gardien de mes enfants, des personnes que je connais, pour qu’il leur vienne en aide au bon moment. Notre ange gardien est vraiment le meilleur des chauffeurs.
Un autre jour, j’étais en vacances avec mon épouse à Cuba et je me baignais dans une mer houleuse. Je m’étais éloigné du rivage sans m’en rendre compte, aspiré au large par le ressac des vagues écumeuses. Je ne touchais plus le fond, le souffle commençait à manquer. Je me concentrais sur ma respiration pour ne pas paniquer. J’espérais m’en sortir en nageant de côté à travers le vacarme des flots déchaînés. J’avais l’impression de faire du surplace. Je parlai spontanément au Christ, comme il m’arrive de le faire dans la journée, ainsi qu’à mon ange gardien : « Ce serait complètement absurde de mourir ainsi, donne-moi la force de m’en sortir ». Finalement, après un ultime effort, je sentis le sable sous mes pieds. Ouf ! J’étais sauvé. Je partageai de nouveau ma mésaventure à mon épouse, qui n’était pas contente du tout. Je me voyais comme un survivant sur la plage, rempli d’espérance en la vie, qui ne tient vraiment qu’à un fil. Je pense qu’à ce moment mon ange a été le meilleur des maîtres-nageurs sauveteurs. « Un pauvre crie ; le Seigneur entend ; il le sauve de toutes ses angoisses » (Ps 33, 7).
Il vous est sûrement arrivé des aventures semblables, mais nous les oublions rapidement, ou nous les passons sous silence, par pudeur, par manque de foi. Nous ne savons pas tout ce que nous devons à l’intercession des anges et des saints, qui parfois ne manquent pas d’humour. Lorsque nous serons au Ciel, nous serons surpris de leurs interventions dans nos vies, de leur protection quotidienne qui nous a permis d’accomplir la mission que le Père nous a destinée. Nous redirons alors dans l’allégresse : « Béni soit Dieu dans ses anges et dans ses saints ».
Pour en savoir plus, mon essai de 120 pages: En présence des anges (Emmanuel/Novalis)
Vous pouvez lire les autres acticles de mon blogue sur les anges en cliquant ici.
Voir ma vidéo de 25 minutes, sur l'action de notre ange gardien, d'une série de 5 vidéos sur les anges dans ma chaîne YouTube, auquel vous pouvez vous abonner en tout temps et gratuitement.
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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