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Le blogue de Jacques Gauthier

La loi d'amour de Jésus

Jésus est souvent en situation d'affrontements et de controverses avec les pharisiens. En ce 30e dimanche du temps ordinaire, un docteur de la Loi lui pose une colle pour le piéger : « Quel est le grand commandement »? À l’époque de Jésus, on dénombrait 613 commandements. Il y avait donc un désir de simplifier tout cela pour aller vraiment à l’essentiel. Jésus répond à la question en rajoutant quelque chose d’important. Il associe audacieusement le grand commandement de l’amour de Dieu à celui du prochain. Il déclare même que le commandement d’aimer son prochain comme soi-même est semblable au premier. « Tout ce qu’il y a dans l’Écriture – dans la Loi et les Prophètes – dépend de ces deux commandements » (Matthieu 22, 40).

Jesus et pharisiens

Tout est dans l’amour

Jésus montrera avec la parabole du bon Samaritain que le prochain est celui qui est dans le besoin. Toute la Loi repose sur l’amour. Ainsi, le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’inverse. Pour un Juif, la Loi n’est pas un code civil, c’est une réponse à l’alliance que Dieu a conclue avec son peuple. Mettre la Loi en pratique, c’est d’abord vivre en communion avec Dieu et avec le prochain.

Pour un chrétien, la Loi c’est Jésus Christ, la Parole faite chair. S’engager envers le Christ, c’est l’aimer en celui qui a faim, qui a soif, qui est étranger, nu, en prison. C’est sur ces valeurs judéo-chrétiennes que se fondera l’Occident. La démocratie et les droits de la personne se nourriront de cet enseignement millénaire. En Jésus, l’amour devient la loi du monde. L’amour seul sauvera le monde; de lui dépend son avenir.

Vouloir aimer

On voit bien que le message de Jésus, si beau soit-il, est très exigeant. Nous n’avons pas à négocier avec l’amour de Dieu et du prochain. Jésus nous invite à aimer pleinement, totalement, de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit. Tout un défi! Gilles Vigneault a bien raison de chanter « qu’il est difficile d’aimer ». Avec l’aide de Jésus et de l’Esprit Saint, nous pouvons y arriver. Alors, comment faire? En voulant aimer, en désirant aimer, et cela commence par nous aimer nous-mêmes.

« On sent qu’on souffre, on ne sent pas toujours qu’on aime et c’est une grande souffrance de plus ! Mais on sait qu’on voudrait aimer, et vouloir aimer, c’est aimer. » Le bienheureux Charles de Foucauld écrivait ces mots à Tamanrasset, au matin du 1er décembre 1916. Il était assassiné l’après-midi même, à la suite du Christ.

Pour aimer comme Jésus, il nous faut passer de soi à l’autre, du paraître à l’être, de la surface des ambitions à la profondeur d’une prière du cœur. C’est à partir de notre intériorité que nous pouvons guérir de l’égoïsme et porter le monde, tout en expérimentant notre impuissance à aimer vraiment. C’est alors que nous pouvons demander à Jésus qu’il aime en nous pour que nous soyons capables d’aimer les personnes qui nous entourent comme lui les aime.

À ce moment-là, il est possible de vivre la fameuse maxime de saint Augustin, « aime et fais ce que tu veux », puisque nous ne voulons rien d’autre que ce que l’amour de charité commande. C’est la plénitude de la loi, la vraie liberté.

En aimant et en priant, nous communions à ce qu’il y a de plus grand en nous, de plus sacré et de plus silencieux : la beauté du mystère de l’amour de Dieu.

Ce texte est paru également dans le Prions en Église canadien du 26 octobre 2014.

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mercredi 3 juillet 2024

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