gilmore-long-track-mens-500Voici une autre belle leçon de vie comme on en voit parfois aux Olympiques. Denny Morrison, patineur de vitesse longue piste canadien, doit une fière chandelle à son coéquipier Gilmore Junio. Celui-ci s'est désisté la veille pour qu'il puisse participer au 1000 m mercredi. Contre toute attente, il gagne la médaille d'argent.

Morrison a déjà remporté en équipe l'argent à Turin et l'or à Vancouver, mais il n'a jamais été à la hauteur pour ses courses individuelles olympiques. Il n'a pas pu se qualifier en décembre 2013 pour le 1000 m à Sotchi. Mais de la manière qu'il patinait récemment, Junio croyait qu'il pouvait gagner, il lui a donc laissé sa place. Bel exemple d'abnégation et d'humilité, d'esprit d'équipe et de solidarité. Junio, âgé de 23 ans, met ainsi fin à ses premiers Jeux olympiques.

811685-denny-morrisonMorrison a saisi cette opportunité et fort de la confiance de Junio, il a tout donné sur la glace, remportant une médaille d'argent inattendue. Belle façon de renvoyer l'ascenseur à son coéquipier qui a vécu cette course par procuration. Sur le podium, Morrison recevra la médaille d'argent, entre deux néerlandais. Il tenait à remercier Junio: «Après ce qu'il a fait, cette médaille a encore plus de valeur. Ce qu'il a fait en cédant sa place est sans précédent. Je pense à couper ma médaille en deux car il le mérite.»

Mais Junio a déjà remporté une médaille qui n'a pas de prix, parce qu'elle vient du coeur, du don de soi, la médaille de la générosité. Il devrait être le porte-drapeau de la délégation canadienne pour la cérémonie de clôture des Jeux, car ce qu'il a fait illustre bien ce qu'on appelle "l'esprit olympique". Comme je l'écrivais sur ce blogue, Les Jeux olympiques et la faculté de s'émerveiller: "Il n'y a pas de métal assez précieux pour ce genre de médaille, car il provient d'un alliage unique, fait d'amour, de détermination, de courage, de persévérance. Il y a de quoi s'émerveiller".