Le blogue de Jacques Gauthier
La route de la miséricorde
Dans la bulle d’indiction de l’Année sainte, Misericordiae Vultus (Le visage de la miséricorde), le pape François exprime ce vœu : « Combien je désire que les années à venir soient comme imprégnées de miséricorde pour aller à la rencontre de chacun en lui offrant la bonté et la tendresse de Dieu! Qu’à tous, croyants ou loin de la foi, puisse parvenir le baume de la miséricorde comme signe du Règne de Dieu déjà présent au milieu de nous. » (n. 5)
Ce que désire le Pape, c’est que nous soyons des témoins de la miséricorde, à l’exemple du bon samaritain. Cette histoire montre un homme de cœur qui va vers l’autre pour lui offrir la bonté et la tendresse de Dieu. C’est ce que Jésus a toujours fait.
Amour de Dieu et du prochain
Pour nous, chrétiens et chrétiennes, qui vivons après la résurrection de Jésus, nous lisons la Bible à travers le prisme éclatant de la miséricorde. Depuis le jour de Pâques, c’est le Christ doux et humble que nous entendons quand nous lisons et méditons les Écritures.
« Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique » (Deutéronome 30, 14). Quelle est donc cette Parole, si intime à nos corps, si ce n’est le Verbe fait chair, « le commencement, le premier-né d’entre les morts » (Colossiens 1, 18)? Il se lève dans nos vies pour que nous devenions des êtres de miséricorde. La Parole éternelle demande des gestes de compassion, comme le montre Jésus avec la parabole du bon Samaritain. Lui qui a fait « la paix par le sang de sa croix » (Colossiens 1, 20), a noué à jamais amour de Dieu et amour du prochain.
Dieu de compassion
Dieu est d’abord miséricorde et sa compassion découle de celle-ci. Des Pères de l’Église ont vu en ce bon Samaritain Jésus lui-même qui se penche sur l’humanité blessée, bande ses plaies, la conduit à l’auberge, image de l’Église. Ailleurs, en effet, dans le Nouveau Testament, l’expression « fut saisi de pitié » (Luc 10, 33) est uniquement appliquée à Jésus. On traduit aussi par « ému de compassion », « pris aux entrailles ».
Jésus est souvent pris de compassion devant les foules affamées, les malades, les enfants, les lépreux, les exclus. Il se fait sans cesse miséricordieux en portant sur son cœur la misère de l’autre, en accomplissant un geste qui soulage et qui sauve, comme ce bon Samaritain qui prévoit même un surplus de bienfaits : « Prends soin de lui; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai » (Luc 10, 35).
On comprend que cette parabole fit la joie de Mère Teresa, si proche de tout être humain. Mais une question demeure : « Qui donc est mon prochain » (Luc 10, 29)? Il mange souvent à notre table, comme Jésus à Emmaüs. Nous sommes appelés à être le bon Samaritain de notre conjointe ou conjoint qui souffre, de l’un de nos enfants qui se sent abandonné, du voisin qui a perdu son emploi… Passerons-nous à leurs côtés sans nous approcher d’eux, sans les voir, sans panser leurs blessures en leur adressant une parole agréable ou un sourire, sans les aimer comme Dieu les aime, gratuitement? Et si nous faisions aussi office du bon Samaritain pour nous-mêmes. Chacun, chacune n’est-il pas blessé quelque part?
Que la parole de Dieu, présente dans notre bouche et dans notre cœur, nous aide à vivre sa loi de miséricorde, pour nous-mêmes et les autres.
Prière
À propos de l'auteur
Marié et père de famille, poète et essayiste, son oeuvre comprend plus de 80 livres, parus au Québec et en Europe, et traduits en plusieurs langues. Il a enseigné vingt ans à l'Université Saint-Paul d'Ottawa. Il donne des conférences et retraites que l'on retrouve dans sa chaîne YouTube. Pour en savoir plus: Voir sa biographie.
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