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Le blogue de Jacques Gauthier

L'Annonciation du Seigneur

La solennité de l’Annonciation est célébrée ordinairement le 25 mars, soit neuf mois avant Noël. Cette année 2024, la fête tombait le Lundi saint, durant la Semaine sainte qui prime sur les autres fêtes. Elle a donc été reportée au lundi 8 avril, après l’octave de Pâques. Marie la « comblée-de-grâce » est intimement liée à la mort-résurrection de Jésus, événement central de notre salut qui fera d’elle la mère de Dieu. Jésus est aussi au centre de la fête de l'Annonciation, comme l’indique l’ange Gabriel à Marie : 

« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » (Luc 1, 31-33)

annonciation

Le règne de Jésus

L’ange reprend l’annonce messianique d’Isaïe, que Marie a sûrement méditée : « Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous) » (Isaïe 7, 14). Le nom est remplacé par Jésus, assez répandu dans le monde juif, qui prend ici tout son sens : « Dieu sauve ». Le nom d’Emmanuel avait déjà été évoqué par l’ange en déclarant à Marie : « Le Seigneur est avec toi » (Luc 1, 28). 

Pendant des siècles, Dieu a guidé son peuple par des juges, des rois, des prophètes. Désormais il régnera pour toujours en la personne de Jésus. Le Fils de Dieu se fait homme dans le sein de la Vierge Marie par l’Esprit Saint. Il vient révéler aux hommes l’amour du Père, annoncer le royaume de Dieu et donner la vie éternelle par sa croix et sa résurrection. Le mystère de l’Incarnation n’est jamais séparé de la Rédemption.

Par l’annonce faite à Marie, Dieu entre dans l’histoire concrète, et apparaît dans un lieu géographique bien défini. Ce n’est plus la nébulosité du « il était une fois » du mythe, mais la limpidité du « il est une foi » de la Révélation. Rien n’y paraît de l’extérieur, et pourtant l’histoire ne sera plus la même, car la mort même sera vaincue par la résurrection du Christ.

L’accueil de Marie

Devant un tel mystère, Marie s’en remet librement à Dieu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1, 38) Son oui jaillit de sa foi et engage tout son être au service de Dieu. Elle accueille la Parole dans son coeur comme un appel à recevoir le projet de Dieu pour l’humanité et d’y répondre en toute confiance, même si elle ne comprend pas tout : « Comment cela va-t-il se faire? » (Luc 1, 34) Elle reste disponible, se plaçant toujours dans l’écoute de la Parole pour l’intégrer dans sa vie de tous les jours. Marie donne tout, jusqu’à offrir son corps pour que le Verbe se fasse chair en son sein. Elle devient mère par son « oui », de l’Annonciation à la Pentecôte, de la crèche à la croix.  

Le Père engendre éternellement le Verbe par qui tout a été fait, et Marie l’enfante ici-bas. Elle est la mère du Fils dans le temps dont Dieu est le Père de toute éternité. « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 1, 35)

Par son obéissance à la Parole, Marie défait le nœud qu’Ève avait noué par sa désobéissance. Elle est la demeure de Dieu qui vient habiter parmi nous, la porte qui donne sur le ciel par l’Incarnation du Fils. Nous évoquons ce grand mystère à la fin de la prière de l’Angélus :

« Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. Amen.

 L’Église célèbre la Vierge Marie tout au long de l’année liturgique, tant elle est inséparable du mystère de Jésus. Elle se tient au carrefour de nos chemins de croix, si près de nous dans la prière, espérance de notre propre résurrection. Elle nous renvoie sans cesse au Fils bien-aimé, comme à Cana : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jean 2, 5) 

Adaptation d’un texte paru dans mon livre Méditer la Parole avec la Vierge Marie (Artège / Novalis, 2023). Publié aussi en partie dans le Prions en Église Canada du 7 avril 2024, p. 35-36.

Pour aller plus loin: En sa présence. Autobiographie spirituelle. (Artège / Novalis, 2022).

Voir sur ma chaîne YouTube les 9 vidéos de ma Neuvaine à Marie.

Vidéo de ma méditation sur l'Annonciation du Seigneur, ajoutée le 5 avril 2024. À voir dans ma chaîne YouTube. Ou ici:

 

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mercredi 3 juillet 2024

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