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Le blogue de Jacques Gauthier

Rencontre avec Thérèse de Lisieux

Encore un livre sur Thérèse de Lisieux, diront certains. Oui, mais celui-ci n’est pas comme les autres. Préfacé par Natasha St-Pier, qui chante si bien les poèmes de Thérèse, le livre se présente comme une interview avec Thérèse, une longue conversation amicale qui prend la forme d’un dialogue. Je pose des questions à Thérèse, elle me « répond » à partir de ses écrits et de ses paroles. Le ton est spontané, le style, direct. Je lui donne la parole, et elle la prend en toute simplicité. La fidélité à ses textes est totale : je m’efface derrière eux. Je n’ai qu’à puiser dans ses mots comme un pêcheur de perles, assuré de l’abondance de la récolte. Je plonge avec mes questions, je remonte avec ses réponses et je respire mieux, surtout lorsque les eaux semblent plus troubles, plus noires.

Therese Interview

L’objectif de ce livre est de favoriser une rencontre personnelle, un contact intime, avec cette grande amoureuse de Jésus. C’est donc une invitation à mieux la connaître de l’intérieur. Elle-même nous donne rendez-vous. Sa vie est un message passionnant, et une ardeur singulière se dégage de ses écrits. Le genre littéraire de l’interview permet une proximité et une complicité dans la relation. Thérèse, qui a toujours privilégié le genre épistolaire, recherchait elle-même cette approche cordiale, propice aux confidences et au témoignage. Toute sa vie, elle a écrit des lettres pour mieux se dire, et ainsi toucher les cœurs.

Pourquoi utiliser le dialogue comme procédé littéraire ? Cela s’est imposé tout naturellement à moi. Il y a Thérèse, il y a moi, et nous dialoguons ensemble. En 1995, Thérèse m’a accordé une grâce d’abandon, qui m’a fait sortir de la crise de la quarantaine. Depuis, cette petite sœur m’est devenue très familière dans la quête du Christ. Après de nombreux séjours à Lisieux, après avoir préparé livres, retraites et conférences sur Thérèse, je peux dire qu’elle occupe une place bien particulière dans ma vie. Nous sommes ici dans l’ordre de l’amitié et de la gratuité, donc de l’action de grâces. Cela ne s’explique pas, ça se vit. Je sais qu’elle m’accompagne sur une petite voie d’amour et de confiance que je suis avec mon épouse, nos enfants et petits-enfants. J’ai donc voulu donner à ce livre un ton qui nous la rende proche, malgré le siècle qui nous sépare. Son œuvre si populaire peut paraître difficile à nos contemporains, justement à cause de cette distance culturelle grandissante. Pour remédier à cette difficulté, j’ai privilégié une approche thématique des textes de Thérèse.

Le livre est divisé en sept chapitres, autant d’entretiens où Thérèse parle, témoigne, prie, chante, s’explique sur les grands thèmes de sa vie. Dans le premier entretien, j’interroge Thérèse sur son rapport à l’écriture. Qu’entend-elle par « chanter les miséricordes du Seigneur », puisque c’est ainsi qu’elle définit ses écrits ? Comment a-t-elle rédigé ce livre, Histoire d’une âme, sans cesse réédité, vendu à des millions d’exemplaires, traduit en plus de soixante langues ? Je ne m’attarderai pas ici à l’histoire de la composition de ce livre ni à ses nombreuses éditions. Si cela vous intéresse; je vous invite à lire, par exemple, l’explication stimulante de Conrad De Meester dans son édition critique d’Histoire d’une âme (Presses de la Renaissance, 2005).

Vous trouverez dans les pages qui suivent des extraits d’Histoire d’une âme, mais aussi des passages de la correspondance de Thérèse, de ses poésies, prières, pièces de théâtre, qu’on appelait à son époque des récréations pieuses, et enfin des extraits de ses derniers entretiens : les paroles prononcées par Thérèse au cours de ses derniers mois, que ses sœurs ont scrupuleusement notées.

J’ai respecté le style spontané de Thérèse qui se manifeste, entre autres, par une utilisation irrégulière des majuscules et par une ponctuation inhabituelle. Ainsi, « bon Dieu » et « Bon Dieu » peuvent se retrouver dans la même phrase. Les mots en italiques, dans les réponses de Thérèse à mes questions, sont ceux qui sont soulignés par Thérèse elle-même dans ses écrits.

Revenons au plan du livre. Après l’entretien sur le rapport qu’entretenait Thérèse avec l’écriture, j’aborde dans les chapitres suivants les grands axes des écrits thérésiens : la confiance, l’abandon, Jésus, la prière, la souffrance, l’amour. Ces mots se greffent aux six entretiens : la petite voie de sainteté (confiance), l’espérance en la miséricorde (abandon), le désir qui fait vivre (Jésus), le cœur à cœur quotidien (prière), la nuit de la foi (souffrance), le cœur de l’Église (amour). Je termine ce dialogue par une prière trinitaire adressée à Thérèse, qui résume tout ce qu’elle m’a appris.

Avant de commencer l'échange avec cette grande sainte, je propose un résumé de sa vie, dont le secret se résume en deux mots : vivre d’amour. Sa fin précoce à vingt-quatre ans, ses écrits largement diffusés, sa petite voie de sainteté, ses nombreux prodiges après sa mort l’ont rendue célèbre. On lui a consacré en mai 2020 un magnifique Secrets d'histoire qui l'a révélé à un plus grand public. 

Pour aller plus loin: Thérèse de Lisieux. L’interviewParis / Montréal, Emmanuel / Novalis, 2020, 175 pages, 14€.

Vidéo de 50 minutes dans ma chaîne YouTube, du podcast de Zeteo du 19 juillet 2020: "Quand on a compris la miséricorde de Dieu, on devrait y aller en dansant". Je reponds aux questions de Guillaume Devoud à l'occasion de la parution du livre.

 

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mercredi 3 juillet 2024

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