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Le blogue de Jacques Gauthier

Une expérience céleste

Le 16 juillet 1969, les astronautes américains Neil Armstrong, Michael Collins et Edwin Aldrin se dirigeaient vers la lune. Leur fusée décolla sans problème de Cap Canaveral devant plus d’un million de personnes qui s’étaient déplacées pour assister à l’événement. Si vous étiez en ce monde, que faisiez-vous cette journée-là ? 

Moi, j’étais à Kamloops, en Colombie-Britannique, bien loin de la maison natale. Je traversais le Canada sur le pouce avec un ami. J’avais dix-sept ans, et plein de rêves en poche, de parfums à respirer, quand « l’air est parfois si doux », nous rappelle Rimbaud : « On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans / Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade ».  

J’étais parti à pied le 30 juin de ma petite ville de Grand-Mère pour me rendre à Vancouver, en empruntant le nord des États-Unis pour revenir par le Canada. Le monde s’ouvrait à moi, comme la lune à l’équipage d’Apollo 11. Je notais mes aventures dans un journal de bord, Voyage à Vancouver. Le besoin d’écrire et de partager se faisait déjà fortement sentir. Voici ce que j’écrivais ce 16 juillet :

On est allé se coucher dans le bois à côté de la rivière Kamloops, on s’est fait un feu puis on a mangé quelques-uns de nos fruits. On s’est endormi vers les 10h, à la belle étoile, sous un ciel rempli de messages qui me disait Dieu. Je me sentais dans le paradis. Je ne peux expliquer ce mystère, c’est la seule fois que c’est arrivé dans mon voyage, désormais historique, pour moi.

Ciel etoile

Ce moment de contemplation me fut aussi merveilleux que les premiers pas de Neil Armstrong sur la lune le 21 juillet. Des centaines de millions de téléspectateurs écoutèrent les premières impressions de l'astronaute : « C'est un petit pas pour [un] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité ». 

En ce 16 juillet sur terre, j’étais l’unique spectateur de ce que je vivais dans « le ciel de mon âme ». J’assistais à la semence d’un germe qui devait éclore le 2 juin 1972, jour de ma conversion au Christ, moment fondateur de ma vie. Je me rappelai quelques décennies plus tard cette expérience du 16 juillet dans mon livre Expérience de la prière 

Je m’étais allongé près de la rivière Kamloops pour y dormir à la belle étoile. J’avais allumé un feu et je contemplais la voie lactée. Soudain, les larmes me montèrent aux yeux et une joie indicible m’envahit. Je me sentais tellement petit devant tant de beauté et de grandeur que je louai spontanément le Créateur. J’étais étonné de l’intensité de ma prière et de la joie qui m’envahissait, comme si rien d’autre n’existait. L’espace m’aspirait hors du temps; il n’y avait que la majesté du ciel étoilé et la prière de reconnaissance qui jaillissait de mon cœur. C’était totalement gratuit et inattendu. Je me sentais au paradis. Plus je m’élevais, plus je plongeais dans mon cœur, cet autre ciel où Dieu demeure. Ébloui par ce mystère, je cueillais la paix comme un fruit mûr à l’intérieur de moi. Je m’endormis ainsi, attiré par l’immensité du ciel, la petitesse de mon corps dans cet univers si beau et l’intuition de la présence aimante de Dieu en moi.

La marche de l’homme sur la lune fut assurément un grand moment de notre histoire. Mais la venue du Dieu fait homme sur terre, il y a plus de 2000 ans, l’est pour moi encore plus. Il y a un avant et un après Jésus Christ. James Irwin en témoigna, lui qui foula le sol lunaire en 1971 : « Le plus important n'est pas qu'un homme ait marché sur la lune, mais que Dieu a marché sur la terre dans le corps de Jésus-Christ ».

Pour aller plus loin: Expérience de la prière (Parole et Silence).
Voir aussi sur ce blogue: Un 2 juin, j'ai basculé dans la joie.

École de prière (79) Abba, notre Père
Écouter, s'approcher, témoigner

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mercredi 3 juillet 2024

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