Entretien avec Antoine Malenfant, rédacteur en chef du magazine Le Verbe, Québec, printemps 2022, p. 48-53. À la messe dominicale, les fidèles récitent le Symbole des apôtres. Dans cette profession de foi, l’un des premiers éléments découlant de la foi en l’Esprit Saint concerne le dogme de la «communion des saints». De quelle communion s’agit-il? De celle qui existe dans la Trinité, une communion faite de don et d’amour. C’est ce à quoi nous sommes appelés à vivre dans nos couples et nos familles où, idéalement, nous sommes unis les uns les autres pour aimer, pardonner, partager. C’est ce qu’essaie de vivre avec mon épouse Anne-Marie, nos enfants et petits-enfants. Le mystère de la communion des saints est celui de l’Église elle-même, qui n’est pas une organisation, mais un corps qui vit de la foi de ses membres, dont le Christ est la tête et Marie, notre mère. Nous nous communiquons ce...
Le blogue de Jacques Gauthier
Les carêmes se suivent et ne se ressemblent pas. 18 février, mercredi des Cendres. C’est tôt cette année, avec ce froid polaire qui persiste depuis plusieurs semaines, du moins au Québec. Le monde aussi a froid; je pense à cette vague d’attentats terroristes qui déferle sur plusieurs pays. Une image parmi tant d’autres : l’assassinat en Libye de 21 coptes égyptiens, décapités parce que chrétiens, par des djihadistes de l’autoproclamé État islamique. Ce sang est un témoignage qui hurle, disait le pape François le 16 février, il renvoie au Christ. Le mercredi des Cendres marque l’entrée en carême par la prière, le jeûne et le partage. Ce rite tout simple exprime la finitude humaine et l’appel à la conversion au Christ. Cette ancienne pratique pénitentielle décrite dans l’Ancien Testament parle de cœur contrit, de nouveau départ sur la route. Dans l’Évangile, Jésus insiste pour que ces pratiques soient faites dans le secret...
Il nous arrive d'osciller entre la foi et le doute, l’adhésion et la remise en question, un peu comme les premiers disciples de Jésus. Le romancier Georges Bernanos le rappelle avec cette phrase lapidaire : « La foi, c'est 24 heures de doute moins une minute d'espérance ». Le doute est un compagnon qui s’arrête parfois sur le bord du chemin et ne veut plus avancer. La foi lui vient alors en aide, nous dit Benoît XVI : « Elle est une compagne de vie qui permet de percevoir avec un regard toujours nouveau les merveilles que Dieu réalise pour nous » (La porte de la foi, no 15). Mais le doute peut aussi aider la foi en la protégeant de l’orgueil, du fanatisme, de l’arrogance, de la dureté. Il n’y a pas d’évidence acquise à tout jamais dans la foi ; on ne peut pas prétendre que Dieu nous appartient. La foi est...
"Je ne meurs pas j'entre dans la vie", avait écrit Thérèse de Lisieux quelques semaines avant sa mort au carmel le 30 septembre 1897 à l'âge de 24 ans. Son ami, Mgr Guy Gaucher, est allé la rejoindre le 3 juillet 2014 à l'âge de 84 ans. "Tout est grâce", se sont peut-être dit ces deux êtres de désir en se saluant dans l'amour du Christ. "Tout est grâce", c'est en lisant ces mots à la fin du Journal d'un curé de campagne du romancier Georges Bernanos, que le jeune Guy Gaucher, âgé de 18 ans, va être guidé vers Thérèse. Il sera un spécialiste de l'un et de l'autre, prêchant même une retraite en 2004 dans un carmel sur les affinités entre le grand Georges et la petite Thérèse ("Tout est grâce", Cerf, 2009). Bernanos avait repris ces mots de Thérèse, son maître spirituel, mais que Guy Gaucher trouvait fleur bleue...
Avez-vous réussi dans la vie? Qu’importe, il est toujours temps de réussir votre vie. Dire oui à sa vie, c’est savoir créer du neuf avec les échecs et les limites, les joies et les souffrances. C’est vivre le présent d’une promesse qui engage l’avenir, et, si on est chrétien, lever le front et lutter avec le Christ pour qu'il y ait plus de justice et de paix sur la terre. La foi au Christ apporte une interprétation du monde, un engagement dans la société, une espérance invincible, une confiance au Dieu Père. C'est une exprience à vivre où l'on se sait aimé de toute éterntié. Digne d’être aimé Thérèse de Lisieux a montré que nous sommes dignes d’être aimés malgré et à cause de nos blessures. Il est si facile de se haïr, écrivait Bernanos à la fin du Journal d’un curé de campagne : « Il est plus facile que l’on croit de...
L'horreur. Du déjà vu. Un homme de 20 ans entre de force dans une école primaire de Newtown, au Connecticut, et tue vingt-six personnes, dont vingt enfants de six ou sept ans, tous atteints de plusieurs balles d'un fusil semi-automatique. Comme bien des parents et grands-parents, j'ai pensé tout de suite à mes enfants et à mes deux petites-filles. Quel drame! Quelle douleur! Cette tragédie m'en a rappelé une autre, celle de la Polytechnique de Montréal, survenue le 6 décembre 1989. J'avais rencontré l'une des quatorze victimes quelques mois auparavant, la souriante Annie St-Arneault de La Tuque, soeur de mon ami Serge, missionnaire d'Afrique. Vingt-trois années déjà, et on se souvient toujours. Les commémorations continuent, comme cette Soirée de poésie tenue le 6 décembre à La Tuque en mémoire d'Annie. Comment oublier l'inoubliable? Le traumatisme ne s'efface pas facilement du coeur des amis et des familles qui sont proches des victimes. Ce devoir...
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