Nous marchons vers toi, Seigneur,avec nos joies et nos blessures.Nous n’avançons pas au même rythme,mais la soif de ta parole nous guide.Qu’elle nous éclaire et nous rassemble au carrefour des cultures et des convictions. L’écoute nous ouvre une nouvelle route :partage fraternel de la foi qui nous unit,accueil bienveillant de ce qui nous manque.Nous psalmodions les chants de nos ancêtresen cheminant avec la petite sœur espérance.Debout, nous rompons le pain à l’auberge pascale. Tu marches avec nous sur nos chemins d’Emmaüs;nous sommes les membres vivants de ton Corps.Envoie ton Esprit de communion et de paix; qu’il nous renouvelle dans le silence de ta présence. Garde-nous dans l’amour miséricordieux du Père;apprends-nous l’unité dans la diversité. Amen. Revue biblique Parabole 39/3, septembre 2023, numéro consacré au synode sur la synodalité dans l'Église. Pour lire le numéro gratuitement, cliquez ici. Pour aller plus loin: En sa présence, autobiographie spirituelle.Méditer la Parole avec la Vierge Marie. Ma vidéo sur la démarche synodale en Église, et...
Le blogue de Jacques Gauthier
J’apprends la mort de Benoît XVI au moment où je médite l’évangile de la messe du 31 décembre : « Au commencement était le Verbe » (Jn 1, 1). Ce prologue de saint Jean renvoie au premier verset de la Genèse et indique que Jésus est le Verbe de Dieu qui existe depuis toute éternité. Quel beau texte pour le jour de son décès, lui qui a tant aimé et cherché le Verbe fait chair. Il est arrivé là où tout commence, retrouvant dans la lumière du Christ sa famille et ses amis, comme il le souhaitait. Je n’ai pas la prétention de faire le bilan des 95 ans de sa vie ni critiquer ses prises de position. Qui suis-je d’ailleurs pour juger? Je tiens seulement à relever cinq points de son héritage spirituel et théologique qui m’ont nourri intérieurement. Priorité de Dieu Accorder la priorité à Dieu dans notre monde où le relativisme...
L’amour des ennemis et le pardon mutuel sont au cœur de l’Évangile. Cet amour est réel et exigeant, car il est totalement gratuit. Il ne s’agit pas seulement d’aimer les personnes qui nous aiment, mais d’aimer à la manière de Dieu, librement, pleinement, sans rien demander en retour. Jésus parle de cet amour inconditionnel, qui s’étend jusqu’aux ennemis, au-delà de tout romantisme : « Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent » (Luc 6, 27). Père, pardonne-leur Il y a deux mille ans, Jésus a déclenché une révolution d’amour qui est toujours en marche. Il brise le cercle de la vengeance et de la violence en prônant un amour d’estime et de bienveillance pour l’ennemi : « Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Luc 6, 28). La vie de Jésus témoigne de cet amour-don, spécialement...
La troisième encyclique du pape François, Tous frères, emprunte son titre à une expression de François d’Assise : Fratelli tutti. Cette encyclique sociale, divisée en huit chapitres, rassemble et développe les thèmes soulevés dans le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, que le pape a signé en février 2019 avec le grand imam Ahmad Al-Tayyeb. Il réagit contre les différentes manières actuelles d’éliminer et d’ignorer les autres en nous conviant au grand rêve de fraternité et d’amitié sociale, « comme des voyageurs partageant la même chair humaine, comme des enfants de cette même terre qui nous abrite tous » (no 8). L’exemple du bon Samaritain Au premier chapitre, « les ombres d’un monde fermé », le Saint-Père dresse un état des lieux d’un post-libéralisme destructeur du lien social : manipulation de la démocratie, désintérêt pour le bien commun, prévalence d’une logique de marché, culture du déchet. Il constate que la mondialisation nous...
Encore un livre sur Thérèse de Lisieux, diront certains. Oui, mais celui-ci n’est pas comme les autres. Préfacé par Natasha St-Pier, qui chante si bien les poèmes de Thérèse, le livre se présente comme une interview avec Thérèse, une longue conversation amicale qui prend la forme d’un dialogue. Je pose des questions à Thérèse, elle me « répond » à partir de ses écrits et de ses paroles. Le ton est spontané, le style, direct. Je lui donne la parole, et elle la prend en toute simplicité. La fidélité à ses textes est totale : je m’efface derrière eux. Je n’ai qu’à puiser dans ses mots comme un pêcheur de perles, assuré de l’abondance de la récolte. Je plonge avec mes questions, je remonte avec ses réponses et je respire mieux, surtout lorsque les eaux semblent plus troubles, plus noires. L’objectif de ce livre est de favoriser une rencontre personnelle, un contact intime, avec cette...
La loi 21 sur la laïcité de l’État au Québec a été adoptée sous bâillon le 16 juin. Les signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité sont désormais interdits, incluant les directeurs d’école et enseignants du primaire et du secondaire du secteur public. Le débat durait depuis plus de dix ans, mais il n’est pas clos pour autant. La loi est déjà contestée devant les tribunaux. Deux visions s’affrontent : le multiculturalisme canadien et le nationalisme québécois, les droits des minorités et l’affirmation de la majorité. Ce qui nous ramène à la question de l’identité québécoise. L’identité, qu’elle soit personnelle ou collective, est toujours en devenir. Elle est faite de racines et de chemins qui ne sont pas figés dans le temps et l’histoire. Il y a plus de 400 ans, des gens venus d’ailleurs se sont enracinés en Nouvelle France avec leur langue et leur foi. D’autres ont...
À l’aube de ses 60 ans, William Clapier propose un livre ambitieux par l’ampleur du sujet, et dense par les nuances apportées. Écrit à la suite d’un accident de vélo, il témoigne que c’est en allant au fond de soi que la personne peut se révéler pleinement à elle-même, pour mieux se changer, et ainsi changer le monde. La lecture, agréable et exigeante, n’a rien à voir avec les traités spirituels populaires. Les jalons bibliographiques proposés à la fin du livre montrent la diversité des sources de l’auteur. Au fil d’une vie Quelle spiritualité pour le XXIesiècle ? L’immense point d’interrogation de la page couverture évoque le questionnement de l’auteur. Il développe avec discernement une vie spirituelle pour notre temps en ne négligeant pas la religion et la spiritualité, la foi au Christ et les valeurs communes de l’humanité. Sa quête spirituelle est inquiète, par les enjeux sociétaux de plus en plus...
Deuxième partie de mon article consacré au bienheureux Charles de Foucauld, assassiné le 1er décembre 1916 devant son ermitage, béatifié à Rome le 13 novembre 2005. Nous sommes dans l'année du centenaire de sa mort. Pour lire la première partie sur le blogue, cliquez ici. Le dominicain Yves Congar a écrit qu’au début de l’ère atomique, Dieu a allumé deux phares : Thérèse de Lisieux et Charles de Foucauld. Ces témoins du Christ sont très actuels, surtout en cette Année sainte de la miséricorde qui commence le 8 décembre 2015. Ils se rejoignent par une identification humble à Jésus, un retour à l’Évangile dans les petites choses du quotidien, un souci des non-croyants et une vocation à l’amour universel. Si le grain de blé ne meurt De son vivant, Charles de Foucauld désirait s’entourer de compagnons partageant son idéal de vie chrétienne, d’autant plus que recevoir le prochain signifiait, pour lui, accueillir un membre du corps...
Le pape François vient de publier son encyclique très attendue sur l’écologie. Le titre Laudato si', Loué sois-tu, reprend les premiers mots du Cantique des créatures de saint François d’Assise, patron des écologistes, auquel il fait l’éloge aux numéros 10 et 11. C’est la première fois qu'une encyclique porte sur les questions environnementales, sur la sauvegarde de la terre que le pape appelle « la maison commune », dans laquelle Dieu a donné à chaque être sa place. Voici un premier survol de cette lettre encyclique qui, je l'espère, laissera des traces profondes dans les consciences. Une invitation au dialogue Laudato si' se divise en six chapitres qui contiennent 246 numéros. Au premier chapitre, le pape passe en revue « ce qui se passe dans notre maison ». À la lumière de la foi chrétienne, il aborde au chapitre suivant « l’Évangile de la création ». Ce qui le conduit à parler de « la racine humaine de...
Au temps de Catherine, des fléaux s’abattent sur l’Europe : peste, famines, guerres. L’Église elle-même traverse une crise majeure de son histoire. Un pape est à Rome, l’autre à Avignon. La chrétienté se divise en deux. Le clergé délaisse de plus en plus le soin des âmes pour le luxe et la décadence. C’est dans ce contexte que Catherine travaillera à réformer l’Église et la société par la prière, le dialogue et l’espérance invincible en l’amour du Christ. La liberté que lui donna l’Esprit nous inspire encore aujourd’hui. La cellule intérieure Caterina naît à Sienne, le 25 mars 1347, jour de l’Annonciation. Elle est le vingt-troisième enfant de Lapa dei Nuccio et du teinturier Giacomo Benincasa. À l’âge de six ans, elle reçoit une apparition du Seigneur sur le chevet de l’église des Dominicains. Il lui sourit et la bénit. Émerveillée par la beauté du Christ, l’enfant n’aura plus d’autre espoir que...
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu conscience de la réalité de Dieu. Je ne peux pas faire fi de cette expérience qui est le fondement de ma vie : il y a quelqu’un plutôt que rien. Le fait de croire en lui me rend heureux. Si Dieu ne sert à rien, par contre, ça change tout. Certes, il est possible de vivre une vie pleine et heureuse sans Dieu. Chaque personne a ses raisons de croire en lui ou pas, et nul besoin de tourner le croyant ou l’incroyant en dérision pour justifier sa position. Un acte de foi et d’amour Pascal parle de la foi comme d’un pari. Nous ne pouvons pas posséder Dieu comme si nous l’avions dans notre poche, encore moins l’enfermer dans une boîte. Il nous échappe sans cesse au foyer de notre conscience, mais son élan de vie crée du sens. Lorsqu’on...
L'encre coule, se fige, au prix du sang. Que peut le crayon devant l'arme à feu? Le journal satirique Charlie Hebdo n'était pas tendre envers les croyants, les religions, les politiciens, les vedettes. C'est de bonne guerre dans une démocratie où l'on respecte la liberté de conscience et d'expression. Mais jusqu'où aller dans la provocation? Peut-on tout dire, tout montrer? Le débat reste à faire. À Paris, le 7 janvier 2015, on a voulu tuer la liberté d'expression en assassinant froidement des journalistes et des innocents. Mes pensées et prières vont à eux et à leurs familles, ainsi qu'aux terroristes qui ont associé le nom de Dieu à leur idéologie guerrière. Rien de nouveau. Mais depuis le 11 septembre 2001, on instrumentalise Dieu à outrance, en faisant une arme de destruction massive. Nous sommes loin du Jésus de la crèche et de son message de fraternité. Que faire devant un tel détournement...
Surprise totale! À deux jours d'intervalle et dans des villes différentes, deux militaires en uniforme sont assassinés lâchement par deux résidents canadiens convertis à l'Islam radical. L'un, renversé par une voiture à Saint-Jean-sur-Richelieu, l'autre, tué devant le Monument commémoratif de guerre du Canada. Avec eux, ce sont des symboles qui sont ébranlés, d'autant plus que l'auteur du deuxième attentat est mort dans l'enceinte même du parlement d'Ottawa, à quelques mètres des députés et ministres. Nous ne connaissons pas ses motivations profondes pour le moment. Il semble que Martin Ahmad Rouleau et Michael Zehaf-Bibeau ne se connaissent pas et qu'ils aient agi seuls, sans lien avec les djihadistes de l'EI du Proche-Orient. Mais jusqu'où le discours de ce groupe armé, bien financé et très présent sur les réseaux sociaux, a-t-il influencé ces "loups solitaires" qui avaient des problèmes personnels? Comment la radicalisation d'une religion peut-elle donner des munitions à des êtres qui sont...
Le 9 août 2013, le pape François écrivait sur Twitter: « Nous sommes tous des vases d’argile, fragiles et pauvres, mais dans lesquels se trouve le trésor immense que nous portons ». Ce trésor, n’est-ce pas la présence de Dieu ? Que nous soyons conscients ou non de sa présence, « c’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister » (Actes 17, 28). Nous retrouvons cette présence de Dieu chez tous les êtres humains, puisque nous sommes ses enfants, créés à son image et à sa ressemblance. Dieu est présent en nous comme un grand amour, ici et maintenant. Le croyant nomme cette présence de différents noms, selon sa religion. Mais ce qui différencie surtout le croyant du non-croyant, c’est qu’il expérimente la présence de Dieu comme une réalité intérieure, bienfaisante, qui rejoint son cœur et le transforme progressivement. On pourrait dire également que l'attachement au Christ est ce qui caractérise...
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