À l’heure de la diversité et de la laïcité, Noël dérange. Pour les uns, la symbolique de cette fête chrétienne est trop présente dans l’espace public. Pour d’autres, les traditions héritées des ancêtres sont obsolètes : sapin, crèche, messe, cantiques, réveillon, cadeaux. De plus, la consommation excessive entraîne un gaspillage inutile qui nuit à la planète, alors que tant de gens n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Puis, il y a l’autre Noël, où l’on célèbre une naissance qui nous dépasse, une présence que l’on attend. On chante « l’amour infini » du « divin enfant » endormi sur la paille, « entre le bœuf et l’âne gris ». Depuis deux mille ans, il met au monde l’espérance en s’identifiant aux plus petits, en nous invitant à plus de simplicité et de partage. Sa lumière illumine la nuit, son mystère s’entoure de silence : « Douce nuit, sainte nuit ! Dans les cieux ! L'astre luit ». La foi...
Le blogue de Jacques Gauthier
Déjà quarante jours que Jésus est né. En Juifs pieux, Marie et Joseph vont au Temple pour accomplir la loi de Moïse : la consécration à Dieu de tout premier-né mâle et la purification de la mère. « Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. » (Luc 2, 22) Marie et Joseph s’avancent dans le temple. Ils n'offrent pas un agneau pour l'holocauste, mais deux tourterelles ou deux jeunes colombes, qui est l'offrande des pauvres. À noter qu'il n’y a aucune présence de prêtres dans le récit de Luc. On accueille l’humble offrande, on fait sur Marie le rite d’absolution, même si elle n’a pas besoin d’être purifiée, car elle est l'Immaculée et Jésus porte en lui la purification du monde. Elle obéit à la Loi pour que les promesses s’accomplissent. L'enfant est présenté, consacré, offert personnellement...
Regarder un film est une expérience personnelle qui demande une disponibilité, une ouverture, un abandon. On veut bien embarquer dans l’histoire, croire ce que l’on voit, mais ça prend d’abord un bon scénario, puis un cinéaste talentueux, sans oublier les comédiens, costumes, images, bande sonore. Bref, c’est tout un défi, et c’est ce qui fait que le cinéma est un art. Je suis allé voir Le jeune Messie avec mon épouse et nous avons été déçus. Dans l’ensemble, il n’y a rien de contraire à la tradition catholique, rien qui ne heurte la foi chrétienne. Pourtant, on n’y a pas cru parce que le scénario est cousu de fil blanc. Trop de longueurs, de scènes plaquées, où l’on voit Jésus à sept ans accomplir des miracles, se demander d’où lui viennent ses pouvoirs cachés, alors que sa famille le sait, même son cousin Jacques. C’est une sorte de magicien, un Jedi à...
Jésus, Marie, Joseph : trois noms, trois présences, trois amours. C’est la Sainte famille ; modèle de foi, d'espérance et de tendresse que l'Église catholique célèbre chaque année entre Noël et le jour de l’An. Le cycle liturgique de Noël évoque cette famille en retenant certains passages des évangiles de Matthieu et Luc. Ces textes, que l'on appelle "récits de l'enfance", précédent la vie publique de Jésus et peuvent être considérés comme un protévangile (cf. Walter Kasper, La Miséricorde. Notion fondamentale de l'Évangile, Éditions des Béatitudes, 2015, p. 67-68). Je reviendrai dans un prochain blogue sur ce livre qui a marqué le pape François. Revenons à la Sainte Famille. Une vie ordinaire J’ai montré dans mon nouveau livre, Jésus raconté par ses proches, comment cette jeune famille menait une vie très simple à Nazareth, accomplissant avec amour les petites choses du quotidien. Leur existence ordinaire était cachée en Dieu. Les gens du village ne...
Merci, Seigneur,pour la famille que tu nous donnes.Elle n’est pas parfaite, mais c’est la nôtre,elle n’est pas idéale, mais c’est la tienne aussi.Nous t’accueillons avec ce que nous sommesdans la trame des relationsque nous tissons au fil des saisons. Nous prenons notre joie en toi,au secret de nos enfantsqui perpétuent ton alliance avec le monde.Nous nous laissons prendre par ton soufflepour la grande traversée de la vie,beau temps, mauvais temps,année après année. Ô Dieu d'amour et de tendresseapprends-nous à te prier au jour le jour,avec Jésus, Marie et Joseph,ta sainte famille sur la terre.Fais qu'à leur exemple nous soyonsdes témoins de ta miséricordedans notre fragile Église domestique. Nous sommes tes enfantset tu as besoin de nous,Père aimant,Fils sauveur,Esprit sanctificateur,l’unique Dieu qui demeureau-delà de nos différences. Tiré de ma prière pour la Sainte Famille, dans Prières de toutes les saisons, p. 34. Autre billet de mon blogue sur ce sujet: La famille, lieu de relations.
Au commencement était le Verbe. Et le Verbe était auprès de Dieu. Il existait depuis toujours comme Parole originaire, avant le premier son, le premier mot, la première hymne. Il était le Fils, éternellement tourné vers le Père, comme une autre face de l’amour. Et le Verbe était Dieu : sagesse du Père, l’expression parfaite de son être, l’effigie de sa substance. Dieu est, le Verbe était. Dieu créateur : l’origine de la vie divine et de toutes choses. Par son Verbe, tout est venu à l’existence, et rien de ce qui est advenu ne le fut sans lui. Jaillissement de la beauté, élan de vie et d’amour. Dieu Père n’existe qu’en se donnant, que s’il projette face à lui son Verbe Fils, tout l’amour reçu. Premier regard, premier baiser, silence sans fond. Le Verbe était la vie, et la vie était la lumière des hommes qui brille dans les ténèbres. Elle nous guide...
La foi, en général, est bienfaisante pour tous. Nous en avons besoin dans nos sociétés pour que la confiance et la loyauté règnent dans les échanges. Les racines latines du mot foi, fides, et du verbe croire, credere, expriment l’idée de confiance. On met sa confiance en quelqu’un, en quelque chose ; on se confie, on se fie à un autre que soi. Et cela commence très tôt. Le petit enfant s’éveille normalement à la vie d’après la confiance qu’il développe envers sa mère, son père, les personnes qui l’entourent. Comment s’épanouir si on ne croit pas en soi et en les autres, si on ne fait pas confiance ? Comment grandir individuellement et collectivement si nous accordons seulement la primauté au pouvoir et au savoir, alors que le « croire » est aussi une dimension importante de notre être ? La foi, disait la philosophe Simone Weil, « c’est l’intelligence éclairée par l’amour ». Elle...
Il n'y a pas un Noël semblable, car nous changeons de saison en saison. Depuis Noël dernier, nous avons ri et pleuré, chanté et souffert, espéré et douté, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes. Que sera Noël cette année? Une chose est certaine, la liturgie ne change pas; on peut donc se rattraper d'une année à l'autre. Elle nous permet de rencontrer Dieu dans un "aujourd'hui" qui ne finit pas. Notre naissance se vit dans le présent de cet aujourd'hui de la liturgie. C’est la foi qui donne tout son sens à Noël. L'histoire est pénétrée de la naissance de Dieu en notre chair. Il se passe toujours quelque chose à Noël qui découle de l’éternelle enfance de Dieu : le partage, l’affection, l’espérance, la joie, et la souffrance aussi. Que de Noëls pour apprendre à vivre et à aimer ! Que de passages pour assumer sa propre naissance et...
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