
Mon père est décédé le 2 juin au matin, emporté par une pneumonie fulgurante, à l'âge de 94 ans. Je lui avais parlé au téléphone une semaine avant mon départ pour Sudbury, où je donnais une retraite à des prêtres du nord de l’Ontario. Il m’avait assuré qu’il allait bien, malgré un cancer diagnostiqué deux semaines plus tôt. « Je vais prier pour toi ». Ce fut sa dernière parole, que j’emporte avec moi comme une promesse éternelle. À mon retour de Sudbury, le téléphone sonna dans la nuit comme un glas. Ma sœur Lise m’annonça que les jours de notre père étaient comptés ; il fallait partir tout de suite. La route fut longue de Gatineau à Shawinigan, mais j’avais l’ultime conviction qu’il nous attendrait avant de s’éteindre. Quand nous arrivâmes à l’hôpital avec ma mère, ma sœur Anne et mon frère Pierre étaient là, l’entourant de leur affection. Ma mère s’approcha...