Entretien avec Clémence Houdaille pour La Croix, Paris, vendredi 14 octobre 2022 : « L’Église ne peut être que résurrection ». Jacques Gauthier. Conférencier, poète et essayiste, le Québécois a publié plus de 80 ouvrages de spiritualité. Il se livre aujourd’hui dans une « autobiographie spirituelle ». Après avoir consacré tant d’ouvrages à des figures spirituelles et poétiques, vous avez décidé de vous livrer dans une « autobiographie spirituelle ». Pourquoi ?Jacques Gauthier : J’aime mieux parler des autres que de moi-même. Mais, avec la pandémie, j’ai eu du temps pour faire cette rétrospective sur mon parcours, et surtout sur les traces de Dieu dans ma vie. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu faire à 40 ans. Mais à 70 ans, après avoir vécu des moments de désert, de nuit, c’est différent. J’ai vu partir aussi mes parents, qui sont morts il y a quatre ans, à trois mois d’écart. Je leur...
Le blogue de Jacques Gauthier
Dans un article du blogue « En mission, à Paris », je vous parlais de mes appréhensions avant de partir pour la France du 19 septembre au 5 octobre. Eh bien! Je peux dire maintenant : Mission accomplie. Comme le disait si bien ma chère Thérèse de Lisieux : « Seigneur, tu as dépassé toutes mes attentes ». Je n’ai pas l’intention de dresser l’inventaire des grâces reçues, ce serait trop long, et puis c’est mon secret entre le Christ et moi. Il est vrai que je me suis abandonné à son action dès le début, mais je m’étonne toujours combien il s’occupe de nous quand on lui fait confiance. Une fois de plus, j’ai touché du doigt l’action de son Esprit en moi et chez les autres, soit lors des rencontres avec les médias, ou durant mes conférences à la Semaine Thérésienne et au Congrès Mission. Ça ne s’explique pas, ça se vit; je ne m’y...
Je ne compte plus mes voyages en France. J’ai été si souvent invité pour donner des conférences et des retraites, à partir de mes livres sur les âges de la vie, Patrice de La Tour du Pin, Thérèse de Lisieux, les saints, le Christ. J’ai relaté quelques-uns de ces périples dans mon blogue. Ma dernière « mission » remonte en décembre 2017, où je participais à un colloque international sur le père Henri Caffarel au Collège des Bernardins à Paris. Et comme c’est souvent le cas, un livre est paru : Henri Caffarel, maître d’oraison (Cerf). Cinq ans plus tard, dont deux années et demie de pandémie, voilà que je repars vers Paris avec moins de légèreté qu’avant. Vais-je suivre le rythme imposé par le corps, du 19 septembre au 5 octobre? J’ai perdu l’habitude de sortir, et puis à soixante-dix ans, je me sens plus fragile, vulnérable. Ce n’est pas seulement une question de virus, mais d’âge. Pour garder...
Le 15 avril 2019, nous étions rivés sur nos écrans, dans une sorte de communion universelle à travers le monde, bouleversés de voir la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes. Quelle émotion de voir tomber la grande flèche qui s’était transformée en torche de feu! Nous vivions là un moment historique. Je communiais à la prière des chrétiens qui récitaient spontanément des Je vous salue Marie dans la rue, de l’autre côté de la Seine. Pour avoir visité plusieurs fois la cathédrale, pour m’y être recueilli et prié à son ombre, c’est avec un grand soupir de soulagement que j’apprenais en direct qu’elle était sauvée, que ses deux tours, comme « deux bras charnels qui rassurent, qui protègent », étaient toujours debout. Je prenais conscience ce jour-là que Notre-Dame de Paris, ce symbole de l’âme commune des Français, faisait vraiment partie de mon histoire, de mon patrimoine, de ma foi. Quelques mois après...
Marie, tu n’as pas abandonné ton filsaux supplices de la croix et de la mort,mais tu as enfanté avec lui l’humanité nouvelle. Aujourd’hui, tu es toujours là, présente,silencieuse, compatissante,en écho à nos souffrances. Ne délaisse pas tes enfants de la terrequi peinent sous le poids de l’épreuve. Nous te contemplons debout au pied de la croix en flammes,l’âme traversée d’un glaive,ta force nous redonne courage. Notre Dame des larmes,si proche de nos douleurs,aide-nous à rebâtir ton églisequi tombe en ruines.
Je serai en France du 30 novembre au 14 décembre. La dernière fois, c'était en septembre 2015 pour Thérèse de Lisieux (lire sur ce blog À Paris, avec Thérèse, pour Jésus. Cette fois, j'y vais pour le père Henri Caffarel, et pour Jésus, bien sûr. On m'a demandé de donner une conférence à un colloque qui lui est consacré au Collège des Bernardins à Paris les 8 et 9 décembre (voir le programme Henri Caffarel, prophète pour notre temps). J’ai croisé le père Caffarel à l’été 1973, alors que je vivais à la communauté de l’Arche de Jean Vanier à Trosly-Breuil. Il était venu échanger avec d’autres responsables de communautés et de groupes de prière sur l’implantation du Renouveau charismatique en France. Petit de taille, réservé, les yeux vifs, j’avais été frappé par le caractère énergique de ce prêtre passionné et rigoureux qui n’avait que Dieu pour horizon. Sa vie peut se...
De Beyrouth à Parisde Damas à Bamakon’est-ce pas le même air de novembrequi répand sur les corpsle chaud et le froidl’amour et la haine Du désert à la merle ciel et l’enfer se croisentpour quelle victoire Qu’est-il arrivé au vent du sudpour qu’il apporte la mort au nordil s’est levé plein de vie à l’estcomment s’est-il couché à l’ouestdans le sang et les larmes Des victimes jonchent les rueséchouent sur les plagesn’étaient-elles pas habitéesdu même souffle Quel coursier en furies’envole du fond de l’Orientlaissant une poussière de pétrolequi colle à la peaudes pays démembrés Où se cache la brise légèrequi panse les plaies de l’âmeson eau vive qui désaltèredu mal de vivredes pertes de l’exil Arrivés nus sur cette terredans une nuit pleine de trousnous résistons à la bourrasqueet dressons bien hautsur le mât de l’espérancel’oriflamme de la paix durable
On a déjà beaucoup écrit sur les attentats de Paris. Importants les mots, même s’ils sont limités et imparfaits, comme nous. Mais devant une telle barbarie, ils me restent en travers de la gorge. Car il y a aussi Bagdad, Beyrouth, Damas, et d’autres villes où le terrorisme frappe aveuglément, entraînant les pays dans une spirale guerrière. Pourquoi ? Comment s’en sortir ? Les mots sont impuissants à répondre, le silence s’impose pour laisser place à une prière de compassion. Et pourtant, il faut continuer à parler, écrire, aimer, comprendre, vivre. Il faut dénoncer sans relâche cette idéologie perverse qui sème le chaos et la peur, bafoue la dignité humaine, détourne l’islam de son sens profond, se sert de Dieu pour en faire une arme de destruction. Comment peut-on usurper son nom de « miséricordieux » en justifiant les meurtres ? Le pape François le rappelait dans son Angélus du 15 novembre : « Je tiens à...
L'action de grâce jaillit spontanément de mon coeur à la fin de cette "mission" de 15 jours à Paris qui se termine aujourd'hui, fête de François d'Assise et ouverture du synode à Rome sur la famille. Action de grâce d'être resté en santé malgré un mal de gorge, d'avoir pu donner toutes les conférences avec beaucoup d'ardeur et de paix. Action de grâce pour toutes les rencontres qui ont été pour moi des passages de Dieu. Action de grâce surtout pour l'action de l'Esprit en moi et dans les autres. J'ai touché du doigt une fois de plus sa présence dans l'inattendu des événements et dans le silence de l'oraison. La première fin de semaine devait se dérouler à Paris, mais j'ai décidé de visiter la famille du poète Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) au Bignon-Mirabeau dans le Loiret. J'ai fait mon doctorat en théologie sur ce grand poète. Il...
Deux semaines, déjà. Mon séjour à Paris se termine bientôt. J'étais venu pour la Semaine Thérésienne aux Apprentis d'Auteuil et pour la promotion de mon Petit dictionnaire de Dieu. Entre les stations de métro et les courants d'air, les émissions de radio en direct et le mal de gorge, le soleil et la pluie, la pollution et la fatigue, il y a eu les rencontres et les partages chaleureux avec les éditeurs et les journalistes, la confiance qui conduit à l'ouverture à l'autre et à Dieu. RokGallery Dans ce rythme de vie parisienne tellement rapide, où trouver une place pour garer l'auto tient du sport extrême, j'ai goûté les moments de prière silencieuse dans plusieurs hauts lieux chrétiens de la Ville lumière. Je me suis senti aimé de Dieu, qui nous rejoint dans les périphéries de notre existence, comme le rappelle si souvent le pape François. Simple regard de foi. Cela...
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