Samedi après-midi, 27 avril. On nous annonce des orages. Je pense sans raison à Jean-Pierre Ferland. Je me demande où il est, comment va-t-il? Quelques heures plus tard, j’apprends avec émotion qu’il est décédé de causes naturelles dans un CHSLD de Lanaudière à l'âge de 89 ans. Je n’en reviens pas de cette prémonition; j'en parle à mon épouse. On fredonne Le soleil emmène au soleil : « Partir quelque part pour partir », sans oublier la fin, « Oh! comme c'est beau / Vu d'en haut ». Je me rappelle aussi l'envoûtante Je ne veux pas dormir ce soir. Je n’ai jamais rencontré l’auteur-compositeur qui s’est souvent défini comme un simple « faiseux de chansons ». Il ne se disait pas poète, car il se faisait une très haute idée de la poésie, et pourtant il l’était profondément. Il a gardé son cœur d’enfant et sa capacité de rêver, de s’émerveiller, de se renouveler. Il habitait les mots comme son...
Le blogue de Jacques Gauthier
Ricardo Langlois pour La Métropole : Bonjour Jacques, je vous ai connu dans les années 2010 par votre blogue, j’aimais commenter vos articles. Vous avez une feuille de route impressionnante. D’abord vous avez été moine pendant quatre ans avant d’être professeur à l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Pourquoi avoir quitté la vie monastique? Parce que ce n’était pas là que le Seigneur me voulait, tout simplement. Je suis entré à l’abbaye cistercienne d’Oka en septembre 1973, après un séjour de six mois à la communauté de l’Arche en France, où je vivais avec des personnes handicapées. J’ai ressenti un appel du Christ à me consacrer à lui dans la prière. Cet appel, comme toute vocation, ne s’explique pas vraiment, ça se vit. À l’Arche, je découvrais la prière contemplative, la vie mystique avec saint Jean de la Croix, j’étais ravi par la figure du Christ. Je le suis encore. J’ai vécu quatre ans à...
Béni sois-tu, ô Dieu créateur,pour la nature qui te révèle :les astres, les pierres et les lacs,les déserts, les plaines et les monts, les forêts, les plantes et les animaux.Tout l’univers dit ta sagesse. Béni sois-tu, ô Père de tendresse,pour l’été qui rayonne de beauté :le chant des heures et des jours,la danse des abeilles et des fleurs,le jeu des oiseaux et des écureuils.Tout ce qui vit te loue en secret. Comment ne pas te rendre grâcepour tant de merveilles et de diversité?Aide-nous à protéger notre terre,que ton Fils a foulée il y a deux mille ans. Il a annoncé ton Royaume d’amouren s’inspirant de la vie et de la nature. Revue Parabole, De la création au Créateur, no 39 - 2, juin 2023, p. 28. Lire aussi cet article du blogue: Prier dans la nature. Pour aller plus loin, Le refrain des heures, Écrits des Forges, 2022. Voir ma vidéo du 5 août 2022 dans ma chaîne YouTube: Présence à...
Est-ce le jour de ma confirmation, ou la nuit même de Noël que je reçois en cadeau de mes parents un livre de messe, mon premier gros livre, écrit en latin et en français? Il est beau à voir et doux au toucher, tout habillé de cuir, avec de petits rubans fixés à la tranchefile pour marquer les pages. Un médaillon ovale, incrusté dans le cuir de la couverture, représente Jésus couronné d’épines. Au verso, le médaillon de la douce Marie atténue la souffrance de son Fils. Je regarde souvent les médaillons de mon missel, le soir avant de m’endormir, à côté de mes cartes de joueurs de hockey. Mon gros missel me fait rêver. J’aime son odeur de sous-bois lorsque je l’ouvre, comme s’il y avait plein de vent dedans. C’est là que me vient l’habitude de sentir les livres, d’y enfoncer le nez entre les pages pour humer l’odeur...
La théologie gagne beaucoup à la fréquentation de la poésie et inversement. Dieu ne peut pas se dire totalement dans un langage discursif et rationnel. La poésie lui offre une langue qui lui permet de nous révéler une part de son mystère. Elle donne une forme au silence, tente de rendre visible l’invisible, d’approcher le mystère. La poésie est donc vouée à un certain échec qui fait sa grandeur : totalement inutile, elle nous est nécessaire dans notre monde régi par l’utilitarisme. Le poète Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) parle souvent de "théopoésie", qui n’est pas de la théologie en vers, mais le langage le plus apte à dire Dieu, à cause de sa dimension symbolique, qui exprime le désir sans l’épuiser, qui fait éclater le sens sans rien imposer. Pour lui, la théopoésie est le service de Dieu par la poésie, la parole d’un homme à l’écoute de l’autre Parole pour...
Entretien avec Clémence Houdaille pour La Croix, Paris, vendredi 14 octobre 2022 : « L’Église ne peut être que résurrection ». Jacques Gauthier. Conférencier, poète et essayiste, le Québécois a publié plus de 80 ouvrages de spiritualité. Il se livre aujourd’hui dans une « autobiographie spirituelle ». Après avoir consacré tant d’ouvrages à des figures spirituelles et poétiques, vous avez décidé de vous livrer dans une « autobiographie spirituelle ». Pourquoi ?Jacques Gauthier : J’aime mieux parler des autres que de moi-même. Mais, avec la pandémie, j’ai eu du temps pour faire cette rétrospective sur mon parcours, et surtout sur les traces de Dieu dans ma vie. C’est quelque chose que je n’aurais pas pu faire à 40 ans. Mais à 70 ans, après avoir vécu des moments de désert, de nuit, c’est différent. J’ai vu partir aussi mes parents, qui sont morts il y a quatre ans, à trois mois d’écart. Je leur...
Voici l'introduction de mon autobiographie spirituelle, En sa présence. Paris / Montréal, Artège / Novalis, 336 pages, 21,90€, 29,95$. Parution: 14 septembre 2022. Écrire sur les autres, sous forme d’études ou de biographies, cela me va. Mais écrire sur moi, c’est une autre paire de manches. J’ai résisté longtemps, peut-être par manque d’humilité, de maturité. Alors, pourquoi cette autobiographie maintenant, à 70 ans ? Justement, parce que le temps file et que je veux dresser un état des lieux des passages de Dieu dans ma vie. Au début, je voulais écrire un livre sur Marie. Après la publication d’un ouvrage sur son époux, Saint Joseph, homme de foi, et un autre sur leur fils, Jésus raconté par ses proches, il me restait donc celui sur la mère. Comment l’écrire cependant sans répéter ce que les autres ont déjà dit ? En témoignant de son action dans ma vie, et plus je relevais ses « visitations »,...
Le refrain des heures (Écrits des Forges, 2022, 106 pages) est mon 22e recueil de poésie, et le 5e publié aux Écrits des Forges. Il contient cinquante-cinq poèmes, regroupés en quatre parties: Chansons des montées, Variations d’un amour, Requiem et Point d’orgue. Les mots de ce recueil expriment les sentiments qui m’habitent devant la beauté du monde et la souffrance humaine, la joie de croire et de vivre, l’amour de la nature et de Dieu. La poésie se fait incantatoire et méditative, proche de l’hymne, du chant. Plusieurs poèmes ressemblent à des chansons qui pourraient être mis en musique. Avis aux compositeurs. Chacun de mes recueils de poèmes révèle ma présence au monde et ma compréhension du réel. Le refrain des heures évoque le temps qui passe et s’inspire de ma vie : mon enfance à Grand-Mère, ma période hippie, le besoin de partir, l'approfondissement de la mystique chrétienne, la rencontre de mon épouse. La mort, qui fait partie...
L’offrande Je me suis éloignépour mieux te retrouveret lier aux palmiersnos âmes intactes Je frôle ta bouchepour l'échange des soufflesle silence crée des rivagesoù il fait bon s’étendre J'entends l'appel de la colombeplus fort que les rumeursson écho dans le désertparvient au méhariste Ton corps est mon abriqui se dérobe à la tempête l’accord signé sur les dunessable et sang mêlés Nous consumons l’offrandeavec le feu de l’allianceque la mort mêmene saurait éteindre L’alliance Si nous tissons l'alliance intimeassis sur la margelle du puitsdans le miroir de nos désirssans partager nos rêvescomment faire que l'aujourd'huisoit la promesse de demain Si nous sombrons dans les caressesqu'au seuil du lit de nos étreintesquand nos mains se cherchent sans partager nos cœurs comment notre amour rejoindra-t-ill’origine de toute tendresse Si nous menons notre voyagedans l’abîme des différencesmalgré les blessures muettessans partager nos motscomment les années qui passent nous corrigeront-elles de la mélancolie Si nous voulons vivre l'offrandele trop-plein des joies et des peinesles moments d'ivresse et de routinesans...
Te souviens-tu de mon désircroisant ton ombre à la brunantequand un suaire de silencerecouvrait la première neige Que de sentiers à dépisteravant d'entrevoir ta maisonque de forêts à traverseravant d'atteindre ton absence Amour qui naîtamour qui vientes-tu de l'autre côté du versanten dessous des chosesou derrière le décorau-dedans des hommes N'oublie pas ces instants troublantsdes rendez-vous à la brunanteoù la passion mettait en cageles cœurs volages pour l'hiver Que de secrets à découvriravant la blessure des motsque de combats à revêtiravant la tendresse des corps Amour qui fuitamour qui partes-tu de l'autre côté du versanten dessous des chosesou derrière le décorau-dedans des hommes Rappelle-toi cette chansonquand tu m'attends à la brunantedans les moments de solitudeprès de ces neiges du couchant Que de nuits à te désireravant le baiser de l'auroreque de printemps à te guetteravant le cri de ta présence Amour qui passeamour qui durees-tu de l'autre côté du versanten dessous des chosesou derrière le décorau-dedans des hommes Du recueil...
Au commencement du commencementà partir de l’origine éternellebien avant la genèse de l’atomeau commencement sans commencementétait le Verbe Antérieur à toute ébauche historiqueloin d’une première esquisse d’arthors du vent solaire de notre univers à un point de départ de nulle partétait le Verbe Avant que surgisse l’aube nouvelleque la fraîche rosée humecte la terreque la fleur s’abreuve à la source avant le premier fruit du premier germeétait le Verbe Avant le premier son le premier motavant que coule une larme de femmelà dans l’embryon d’un divin silencedu premier regard du premier baiserétait le Verbe Par-delà le temps et l’espacel’élan de vie au cœur de l’enfant le saint désir au désert et à la mer la prière de louange sur la montagne était le Verbe « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1, 14) Je vous...
Ce que l’on peut expérimenter de plus beau et de plus profond, disait Einstein, c’est « le sens du mystère ». Il ajoutait que ce principe sous-tend la religion et toute entreprise artistique et scientifique sérieuse. L’expérience du mystère prend la couleur de la relation que chacun vit avec lui-même, le monde, les autres, Dieu. Pour les mystiques, le mystère est une voie d’accès à la connaissance que le rationalisme ne peut pas tout expliquer. Leurs écrits nous en apprennent beaucoup sur les rapports entre le désir et le don, l’absolu et l’amour, le corps et l’âme, la parole et le silence, la liberté et la vérité, l’humain et le divin. Notre monde sécularisé avec ses préjugés aurait tort de se priver de ces auteurs uniquement parce qu’ils parlent de foi, de religion, de Dieu. Leurs textes ont une valeur en soi et font partie de l’histoire littéraire. L’épopée de la...
Noël! Ce mot qui vient du latin natalis, naissance, résonne étrangement cette année. La Covid-19 occupe toute la place, laissant peu d’espace pour les rassemblements dans les maisons, restaurants, églises. N’est-ce pas l’occasion de descendre en soi-même et de vivre un Noël plus intérieur, spirituel, loin du consumérisme à outrance? Le défi de la pandémie Pour le bien commun, les gouvernements nous rappellent de suivre à la lettre les consignes afin d’enrayer le virus. Nous apprenons la solitude solidaire, la proximité à distance, la présence dans l’absence, via Skype, Zoom, au royaume du virtuel. À l’heure du confinement et du télétravail, plusieurs s’inquiètent de l’avenir. Garderont-ils leur emploi? Et puis, comment oublier les milliers de décès, les aînés en résidence, les gens qui gardent des séquelles du virus après avoir été infectés? Bien sûr, le vaccin « sauveur » est arrivé, mais l’immunité collective n’est pas pour demain. Et Noël arrive avec toute son...
L’exhortation apostolique post-synodale sur l’Amazonie, Querida Amazonia, « Chère Amazonie », commence ainsi : « L’Amazonie bien-aimée se présente au monde dans toute sa splendeur, son drame et son mystère ». En 111 numéros, le pape François propose une synthèse de ses grandes préoccupations envers l’Amazonie : justice, dialogue, liberté, écologie, inculturation, mission. Ce qui se vit dans cette région spécifique du monde a des répercussions sur la planète, car « tout est lié ». Une lettre d’amour Le texte se présente comme une lettre d’amour, au ton dramatique, où les citations de poètes sud-américains abondent, ce qui est peu fréquent dans un document romain : « Ces poètes contemplatifs et prophétiques nous aident à nous libérer du paradigme technocratique et consumériste qui détruit la nature et qui nous laisse sans existence véritablement digne » (n. 46). Le Saint-Père, dans un dialogue constant avec la culture amazonienne, partage son espérance en quatre grands rêves, à la manière d’un Martin Luther King :...
Dieu n’est pas seulement le « Bon Dieu » qui se donne à chaque instant, mais aussi le « Beau Dieu » que le cœur aime et qui éclaire toute chose. « À travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler, par analogie, leur Auteur » (Sagesse 13, 5). La beauté de la nature La nature nous révèle quelque chose de la beauté de Dieu et nous unit à lui, témoigne la bienheureuse Dina Bélanger dans son Autobiographie. « La nature avec ses beautés et ses richesses variées : crépuscules, clairs de lune, plantes, fleurs, fruits, ruisseaux, rivières, papillons, chants d'oiseaux, etc. me jetaient dans une sorte d'extase. La tiède haleine des vents, le murmure jaseur des feuilles, le grand silence du soir, le sourire des étoiles m'enivraient. Cette rêverie était, à mon insu, une méditation pieuse. Elle allait devenir de plus en plus profonde, s'appeler bientôt une contemplation, me...
La dernière feuille ressusciteentre les fentes du trottoirme frôle le pied de sa pointeune preuve que j’ignore Elle est passée sur moi après la pluieforte de sa fragilitéagile de celle qui se sait libre Sa vie capte les fragrancesun rien pour sentir l’haleine d’automnele souffle qui se dépense en vapeur Ce bout du monde au creux de moise fait oublier pour retrouver le goût âpredes pommes vertes au jardin du voisin ************** Anges de pierre des vieux cimetièresoasis de mousse et de fleurs fanéesmélancolie féminine de l’adieu ultimel’imaginaire se repose dans votre pâleur Vous donnez vie à nos songes ensevelisstatues endormies remplies d’énigmescouvertes de lierre et de résinemasquées de toiles d’araignée Les pigeons y passent au fil des saisonsvos ailes rongées par l’érosion du siècledéfient le divin statuaire de neige sous le suaire de vos émanations Anges d’hier plein d’aujourd’huil’excès d’amour nous manquel’incandescence d’une transcendancevole à travers vous jusqu’à nous Ces poèmes sont tirés de mon recueil La vie inexprimable, Éditions du...
Leonard Cohen, décédé le 7 novembre 2016 à l’âge de 82 ans, laisse une œuvre considérable. On commence à publier ses textes inédits, puisés à même les archives, comme The Flame, paru en français aux éd. du Seuil. Il écrit : « Je prie pour avoir le courage / À la fin / De voir la mort venir / En amie ». Ce n’est pas de ce livre que je veux vous parler, mais d’un autre qui risque de passer sous le radar tant le titre détonne dans nos sociétés sécularisées : Leonard Cohen et son Dieu. L’auteur-compositeur de Montréal est connu à travers le monde pour ses chansons au style incisif et obscur. Nous oublions que bon nombre de celles-ci évoquent sa quête religieuse. Les spécialistes eux-mêmes ont souvent passé à côté de ses thèmes religieux, peut-être parce qu’ils n’avaient pas les clés pour décrypter le message spirituel du poète. Il faut dire que la quête religieuse...
Quand arrive le 6 décembre, c’est inévitable, je me rappelle la tuerie de l’École polytechnique de Montréal. C’était en 1989, j'avais rencontré à la maison, quelques mois avant la tragédie, Annie St-Arneault, âgée de dix-huit ans, sœur de mon ami Serge, missionnaire d'Afrique. Elle sera tuée avec treize jeunes femmes par Marc Lépine, blessant quatorze autres personnes, avant de se suicider. Vingt-neuf ans plus tard, je me souviens. Chaque année, nous commémorons ce triste événement, pour ne pas oublier l'inoubliable? La blessure ne se referme pas aisément au cœur des amis et des familles qui sont proches des victimes. Ce devoir de mémoire est vital; il permet de ne pas oublier et il suscite des engagements comme celui d’un meilleur contrôle des armes à feu. Je dédie ce poème à mes quatorze sœurs à peine éteintes. L’étudiante de décembrefixe l’horizon qui s’assombrit larmes de sang sur la neigele tireur marque la limitefauchant dans...
Patrice de La Tour du Pin (1911-1975) a été l’homme d’une quête, celle du Dieu de joie, le Christ pascal. « Un moment de tendresse qu’il a eu avec moi, / et j’ai été creusé pour la vie » (Psaume 5). Sa Somme de poésie, publiée en trois Jeux, a été remaniée à la fin de sa vie : Le jeu de l’homme en lui-même, Le jeu de l’homme devant les autres, Le jeu de l’homme devant Dieu. Ces jeux sont traversés par plusieurs genres littéraires : poésie, théâtre, bestiaire, prose, nouvelle, chanson, hymne, et le psaume qu’il affectionnait. La première édition de Psaumes est parue chez Gallimard en 1938. Quatre-vingts ans plus tard, les éditions Salvator publient de nouveau les psaumes du poète, qu’il avait réunis en 1974 sous le titre Psaumes de tous mes temps. Ce dernier livre, édité de son vivant et repris par les Éditions du Cerf en 1990, paraît comme son testament spirituel. Ces Psaumes sont, selon les...
Je ne pensais pas écrire ce texte quatre mois après la mort de mon père, que vous pouvez lire aussi sur ce blogue. Ma mère est décédée le vendredi 28 septembre à l’âge de 90 ans, alors que je donnais une retraite à Sutton. Elle est morte paisiblement dans son lit, à la maison, sans éprouver les affres d’une longue maladie. Elle désirait retrouver son cher Daniel, arrivé à la maison du Père le 2 juin 2018. Ils ont eu une belle vie et une mort douce. On ne s’habitue pas à la mort, même s’il y a « plein de vie dedans », écrivait Félix Leclerc. Devenir orphelin arrive toujours trop tôt. Maman a rendu l’âme un vendredi après-midi, comme Jésus. À la première lecture de la messe de ce 28 septembre, on pouvait lire ces mots de Qohèleth, l’auteur du livre de l’Ecclésiaste, qui montre avec réalisme que les desseins de Dieu...
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