Instrument de supplice réservé aux condamnés à mort, la croix est devenue un signe de bénédiction par la mort et la résurrection du Christ. C’est un baiser sur nos fronts, une fierté au cœur de tout baptisé, comme il est dit à l’antienne d’ouverture de la fête de la Croix glorieuse, le 14 septembre : « Que notre seule fierté soit la Croix de notre Seigneur Jésus Christ. En lui, nous avons le salut, la vie et la résurrection; par lui, nous sommes sauvés et délivrés ». Ce bois de vie nous a ouvert la porte du paradis, ainsi nous pouvons rendre gloire au Père tout-aimant, « car tu as attaché au bois de la croix le salut du genre humain, pour que la vie surgisse à nouveau d’un arbre qui donnait la mort et que l’ennemi, victorieux par le bois, fût lui-même vaincu sur le bois, par le Christ, notre Seigneur » (Préface de la...
Le blogue de Jacques Gauthier
Voilà! En ce lendemain de veille à l'Esprit Saint, j'aurais bien aimé qu'on prolonge d'une semaine la Pentecôte, comme on le fait pour Pâques avec l'octave pascale. Mais n'est-ce pas tous les jours le temps de l'Esprit? Je me suis rappelé l'entretien que saint Séraphim de Sarov avait eu avec le laïc Motovilov à la fin novembre 1831. Cet entretien témoigne de la transfiguration qu’opère l’Esprit Saint dans la totalité d’une personne devenue lumière, chaleur, douceur, paix et silence. Mais avant de lire des extraits de l'entretien, voici un bref rappel de la vie de Séraphim de Sarov pour qui le but de la vie chrétienne consistait à acquérir le Saint-Esprit. L'ermite de Jésus Prokhor Mochnine est né à Koursk, au sud de Moscou, en 1759. Son père meurt alors qu’il n’a que trois ans. Dans la vingtaine, il entre au monastère de Sarov. Novice pendant huit ans, il reçoit l’habit monastique...
Le soleil s’est levédu froid tombeau de pierre,la vie est apparueà l’aube de Pâques,jour de fête et de joie.Exultons depuis la nuée :Christ, tu es monté aux cieux,inonde-nous de ta lumière. L’amour est redonnéà la fraction du pain,l’avenir dans nos mainspour la vie du monde.Béni soit le Premier-néqui endosse notre passé :Christ, tu es assis à la droite du Père,envoie sur nous la force de ton Esprit. Allons sur les cheminsau-devant du Vivantqui a vaincu la mort,libéré nos corps.Que nos cœurs s’unissentdans ce printemps glorieux :Christ, tu es toujours avec nous,aide-nous à demeurer dans ton amour. Ma prière est parue dans le Prions en Église Canada, 1er juin 2014, p. 33. Voir également Prières de toutes les saisons. Vidéo de 9 minutes de ma chaîne YouTube, ajoutée le 24 mai 2020.
Le Christ ressuscité a donné rendez-vous aux onze apôtres sur une montagne, lieu de la rencontre du ciel et de la terre, affirmant que tout pouvoir lui « a été donné au ciel et sur la terre » (Matthieu 28, 18). Il les envoie baptiser, faire Église, transformer le monde en un royaume d’amour et de paix. « Ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée » (Actes 1, 9). Le Christ ne s’est pas absenté de nos vies depuis que les Apôtres l'ont vu s'élever au ciel. Il est bien là dans nos prières et nos engagements. Si nous souffrons de son absence, c’est qu’il nous est présent autrement. La montagne est belle de loin, la distance permet ainsi une plus grande proximité. « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel » (Actes 1, 11)? Il nous arrive aussi de fixer le ciel comme si nous n’attendions plus rien de la terre....
Lumière au froid tombeau de pierre,éveil d'un chant nouveau sur terre,Christ est ressuscité!Alléluia! Enfance au passage du vivant, joie d'un jour nouveau sur les temps, Christ est ressuscité! Alléluia! Renaissance au jardin de gloire, fruit d'un vent nouveau sur l'histoire, Christ est ressuscité! Alléluia! Fresque de l'église du monastère des Petits frères de la Croix dans Charlevoix au Québec. Tiré de mes Prières de toutes les saisons (Bellarmin / Parole et Silence).
Tout au long de l’année liturgique, Dieu vient à nous et nous allons à lui. Nous célébrons son amour plus fort que la mort. Ce mystère de salut culmine à ce que les premiers chrétiens appelaient « la Grande Semaine », qui va du Dimanche des Rameaux jusqu’à Pâques. Durant cette semaine sainte, l’amour se concentre sur trois jours comme en un point lumineux, un feu divin qui irradie de l’intérieur et qui envahit tout : le Triduum pascal. Sommet de l’année liturgique, le Triduum commence le soir du Jeudi saint pour se terminer au dimanche de Pâques. Il ne s’offre pas à nous comme un spectacle, mais comme une rencontre avec le Christ. Nous suivons Jésus dans les derniers moments de sa vie, nous faisons nôtres ses sentiments, nous célébrons sa Pâque, c’est-à-dire son passage de ce monde à son Père. Voici quelques gestes que l’Église propose dans sa liturgie et qui...
L'Année de la foi, ouverte par Benoît XVI le 11 octobre 2012, et qui sera clôturée par le pape François le 24 novembre prochain, aura permis de raviver la foi des catholiques, d'approfondir la rencontre du Christ et de son Église. Personnellement, elle aura été l'occasion d'approfondir l'acte de croire que j'ai décliné en quinze variations dans mon livre L'aventure de la foi. Dans sa lettre encyclique Lumen Fidei, écrite avec Benoît XVI, François a montré qu'on ne peut pas croire tout seul. Bien qu'on dise "je" crois, la foi s'ouvre au "nous" de l'Église. "L'acte de croire s'exprime comme une réponse à une invitation à une parole qui doit être écoutée [.] Il est possible de répondre à la première personne, "je crois", seulement dans la mesure où l'on appartient à une large communion, seulement parce que l'on dit aussi "nous croyons" (no 39). Ainsi, celui qui croit n'est jamais...
C’est une sœur parfois bien douce, la mort, qui voyage invisible à nos côtés. Mystérieuse et non absurde, elle arrive à son heure, souvent la moins attendue. Elle fait son entrée sur la scène de notre vie et nous joue son tour de passe-passe. Ce n’est pas elle qui prend la vie donnée et accueillie. Thérèse d’Avila, femme de désir et d’oraison, le savait : « Ô mort, je ne sais pas comment on peut te redouter, puisque c’est en toi qu’est la vie ! » Pour le cinéaste Woody Allen, l’approche est différente : « Je n’ai pas peur de la mort, je désire seulement ne pas être là quand elle viendra ». Accepter sa mort Lors d’une conférence sur la mort en juillet 2008, je demandai aux participants ce qu’ils feraient s’ils leur restaient une heure à vivre. Les réponses furent diverses et pleines de vie. En voici quelques-unes :...
Père, regarde avec amour ton enfantqui est entré aujourd’hui dans ta vie. Nous lui avons fermé les yeux pour que les nôtres s'ouvrent sur sa naissance en Jésus. Il n'est pas disparu, il apparaît dans ton mystère. Il n’est pas parti, il est arrivé. Il n’est pas enlevé, il est accueilli dans tes bras. Il ne s’est pas éteint, il est allumé au feu de ton Esprit. Nous célébrons nos partages, tout ce qu'il reste de toi en lui. Ta miséricorde le prolonge et nous survit. Son prénom de baptême brûlé au cierge pascal résonne au milieu de nous, musique de ta présence, un appel à ne pas oublierle grain de blé qui germe. Un parfum d’encens monte en offrande. Le corps aspergé d’eau qui donne la vie nous rappelle la résurrection de ton Christ qui se lève victorieux sur nos cimetières. Jacques Gauthier, Prières de toutes les saisons, Bellarmin/Parole et silence, p. 154-155.Récit...
Je suis toujours très touché par ce franciscain polonais qui offrit sa vie à la place d'un autre prisonnier, père de famille. Cela me parle très fort: un prêtre qui donne sa vie pour un laïc. Saint Maximilien Kolbe, martyr du nazisme, est un bel exemple de la compassion divine. Par son don suprême à Auschwitz, survenu la veille de l’Assomption de Marie, c’est la victoire du Christ ressuscité que nous célébrons. Les deux couronnes Maximilien naît en Pologne, le 8 janvier 1894, de Jules et Marianna Kolbe, tisserands. Ses parents, tertiaires franciscains, auront une bonne influence sur leur deuxième garçon — ils en auront trois —, mais celui-ci est un peu trop turbulent à leur goût. Doué d’un naturel spontané et têtu, le jeune Raymond, qui ne s’appelle pas encore Maximilien, désespère sa mère. Un jour, elle le réprimande en lui demandant ce qu’il deviendra plus tard. Ce reproche provoque...
Jésus se retire souvent à l’écart pour prier. Même si son être filial est constamment uni au Père, il a besoin de prendre un temps précis pour prier son Père dans le secret et continuer la relation qu’il a avec lui. Le Père l’engendre en permanence comme il le fait pour chacun de nous. Nous pouvons ainsi dire qu’en Jésus nous prions sans cesse puisque nous sommes dans le Père comme ses fils et filles bien-aimés. Que dire à Jésus dans notre prière, sinon que nous l’aimons. « Je ne luis dis rien, je l’aime », disait la petite Thérèse un mois avant son entrée dans la vie. "Mon Fiancé ne me dit rien et moi je ne lui dis rien non plus sinon que je l’aime plus que moi, et je sens au fond de mon cœur que c’est vrai car je suis plus à Lui qu’à moi! (Thérèse de Lisieux, OEuvres...
Matin de l’ange à la pierre tournée, ô toi soleil sur la rosée!As-tu rencontré Marie-Madeleine,foulant en hâte le chemin de Pâques,parfum qui s’échappe du tombeaupour embaumer son Bien-Aimé? Porte ouverte à la flamme du printemps,ô toi jardinier sur la brèche!As-tu saisi les pleurs de l’amoureuse,mendiant le corps de l’amourqui s’élance au battant de son désirpour être nommé par son nom? Lumière enfouie à l’intérieur,ô toi silence sur le cœur!A-t-elle revu sa beauté en toi,laissant l’espace à ta présencequi se cache derrière sa douleurpour renaître d’eau et d’esprit? Frisson offert à l’étreinte,ô toi parole sur le sang!A-t-elle baigné ses yeux dans les tiens,retenant tes pieds à la terrequi s’esquivent vers l’autre ailleurspour monter au pays du Père? Jacques Gauthier, Prières de toutes les saisons, Bellarmin/Parole et Silence, p. 92.
Depuis ce matin-là Depuis ce matin-là, au soleil levant,le cœur s’habille de toi, le Vivant,il te cherche au fond de l’âme,attente amoureuse au tombeau vide,habité de la joie pascale. Depuis ce matin-là, au point du jour,le cœur est en fête de toi, l’Ami,la pierre est roulée en secret,chaque instant est un dimanche,brûlé au cierge pascal. Depuis ce matin-là, au jardin retrouvé,le cœur se retire en toi, Jésus,il brûle dans la plaie de ton côté,se blesse au printemps de ton visage,guidé de nuit par la nuée pascale. Depuis ce matin-là, au chemin partagé,le cœur chante ton alléluia, Ressuscité,il met sa prière au vert pour la route,parole à l’auberge, pain du voyageur,invité aux noces pascales. Jacques Gauthier, Prières de toutes les saisons, Montréal et Paris, Bellarmin / Parole et Silence, 2007, p. 51.
Pâques, "ce jour de fête entre les fêtes" se prolonge durant toute l'octave pascale. Selon la conception antique du temps pascal, les 50 jours qui vont du dimanche de la Résurrection au dimanche de la Pentecôte sont considérés comme un seul jour de fête, comme un "grand Dimanche". La foi chrétienne n’est pas d’abord une doctrine, mais une rencontre avec le Christ ressuscité. Tout part de la mort-résurrection du Christ et tout nous y ramène. C’est le cœur de notre foi. Saint Paul est catégorique sur ce point « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi ne mène à rien. » (1 Co 15, 17) Quel est le sens de la résurrection dans nos vies chrétiennes d’aujourd’hui? Peut-elle inspirer nos contemporains en quête de sens, d’espérance et de joie? Oui, car c’est justement ce qu’apporte la résurrection : du sens, de l’espérance, de la joie. Le sens de la vie En mourant, le...
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