Dans la Bible, le désert n’est pas un lieu où l’on vit en permanence. On le traverse, sans s’y installer trop longtemps. Le peuple hébreu, guidé par Moïse, parcourt le désert pendant quarante années avant d’entrer dans la terre promise. Jésus, poussé par l’Esprit, « fut conduit au désert […] pour être tenté par le diable » (Matthieu 4, 1). Il jeûne quarante jours et quarante nuits avant de commencer sa prédication de la venue du royaume de Dieu. C'est de là que vient le mot "carême", en latin quaresima, qui signifie quarante. Le désert de l’âme Nous sommes ici-bas « des étrangers et des voyageurs […] « à la recherche d’une patrie » (Hébreux 11, 13-14). Le désert nous révèle que le voyage est intérieur et qu’il sera aride. Nous avons à passer de la tête au cœur, des prières à LA prière. Nous nous ouvrons à l'Esprit qui annonce au désert...
Le blogue de Jacques Gauthier
Prédicateur! Ce mot désigne surtout un ecclésiastique dont la fonction principale est la prédication. C’est le titre qu’on m’attribue quand je « prêche » une retraite. Il arrive aussi qu’on m’appelle « mon père ». Quand on me demande de quelle congrégation je fais partie, je leur réponds en souriant : « De la congrégation des pères de famille ». (Photo prise à Paris durant la Semaine Thérésienne, le 30 septembre 2022) Une action de l’Esprit J’anime des retraites spirituelles depuis plus de vingt ans. Je vois ce ministère comme un fruit du concile Vatican II, une action de l’Esprit Saint, un prolongement de mon baptême. C’est une mission qui m’est confiée; on me demande et je dis « oui », dans la mesure du possible. Comme dit saint Paul : « c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Corinthiens 9, 16) La fidélité à cet engagement n’est pas fondée sur le mérite ou...
Voici le dernier article, d'une série de huit entretiens, de ma retraire avec saint Charles de Foucauld. Le 15 mai 2022, le pape François disait dans son homélie de la messe de canonisation de frère Charles et de neuf autres bienheureux: «Au début de notre être chrétien, il n'y a pas de doctrines ni d'œuvres, mais l'émerveillement de nous découvrir aimés, avant toute réponse de notre part». Cet amour gratuit de Dieu, qui est l’essentiel de la sainteté, a transformé la vie de Charles de Foucauld. Comme Jean Baptiste au désert, frère Charles, est un témoin qui nous montre Jésus, qui nous invite à vivre l’Évangile, à aller vers le Dieu des pauvres. Il veut être le visage de Jésus pour les autres, pour qu’en voyant sa bonté, on puisse dire que sa religion doit être bonne. Sa prière s’adresse surtout à Jésus. Il le fait souvent parler dans ses méditations, contemplant...
La prière de frère Charles culmine dans l'adoration eucharistique, source et sommet de sa vie. Au moment de sa conversion, l’abbé Huvelin l’invite à communier tout de suite après qu’il a reçu le sacrement du pardon. Il trouve enfin la Présence qui peut combler sa soif infinie d’amour. « L’Eucharistie, c’est Dieu avec nous, c’est Dieu en nous, c’est Dieu se donnant perpétuellement à nous, à aimer, adorer, embrasser et posséder[1]. » Il découvre dans l’hostie l’un des modes de présence de Dieu le plus concret, le plus palpable, le plus lumineux. « Quand on voit la sainte Hostie, que dire sinon que la nuit de cette vie a perdu ses ténèbres[2]? » L’adoration eucharistique se situe dans le prolongement du mystère eucharistique, « sommet auquel tend l’action de l’Église et en même temps la source d’où découle toute sa vertu[3] ». Célébration de l’Eucharistie et adoration ne s’excluent pas, mais se complètent mutuellement. Pour Charles, l’adoration est un acte d’amour qui...
Le dominicain Yves Congar affirmait qu’au début de l’ère atomique, Dieu avait allumé deux phares : Thérèse de Lisieux et Charles de Foucauld. La postérité spirituelle de ces deux témoins de l’amour de Dieu se perpétue jusqu’à nos jours. Ils se rejoignent sur plus d’un point : retour à l’Évangile, imitation de Jésus Christ, humilité et simplicité, réalisme spirituel, prière d’abandon et de confiance, souci des incroyants et des plus petits, vie missionnaire au cœur de l’Église, vocation à l’amour universel. Dieu a pris la première place en l’âme de Charles de Foucauld dès que celui-ci a cru en son amour. « Je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui », écrit-il le 14 août 1901 à son ami Henry de Castries. Ne vivre que pour Dieu, voilà le pôle de sa vie, la pulsation de son amour, l’horizon de son action, le but de sa prière. Il s’engage...
Je vous propose une neuvaine à la Vierge Marie que j'ai donnée au Sanctuaire Marie-Reine-des-Coeurs de Chertsey, Québec, du 14 au 22 août 2021. Vous pouvez la suivre comme une retraite, seul ou en communauté. Vous pouvez la commencer en tout temps, ou en préparation à une fête mariale comme l'Immaculée Conception (8 décembre) l'Annonciation (25 mars), l'Assomption (15 août), la Naissance de Marie (8 septembre); la faire durant le mois de mai, traditionnellement consacré à Marie, ou au mois d'octobre, mois du Rosaire. La neuvaine est disponible en tout temps dans ma chaîne YouTube. Pas besoin de vous inscrire ou de vous abonner. Voici les titres des 9 entretiens d'environ 40 minutes chacun. Cliquez sur les liens pour avoir accès aux vidéos dans ma chaîne YouTube. Vous pouvez aussi lire les articles dans mon blogue. Il est possible de vous abonner en tout temps au blogue pour recevoir mes articles dans...
Voici l'introduction de la nouvelle édition revue et aumentée du livre Les défis de la soixantaine, Paris/Montréal, Emmanuel/Novalis, 248 pages, 2021, 17€, 27,95$. La vie humaine est un chemin en perpétuelle transformation avec ses lignes droites et ses tournants, ses montées et ses descentes. Nous marchons plus ou moins seul dans ce voyage unique, car la route varie pour chacun d’entre nous. Rien n'est tracé d'avance. Naître, grandir et mourir en sont les grands mouvements. Nous avançons en franchissant des étapes et en relevant les défis inhérents à chaque âge : l’enfance, l’adolescence, l’adulte, la vieillesse. Chaque seuil franchi comporte une crise de croissance par laquelle l’individu se fait ou se défait, grandit ou régresse, s'ouvre ou s'enferme. Les âges de la vie sont séparés par des crises. Ils représentent des formes fondamentales de l'existence humaine, des façons caractéristiques de la vie de l'homme aux diverses périodes de sa route, de la naissance à...
Voici le dernier de six entretiens d'une retraite sur saint Joseph. Vous pouvez la suivre dans ma chaîne YouTube en visionnant les 6 vidéos de 25 minutes. La vie de Joseph, comme celle de la Sainte Famille, est d’abord cachée en Dieu. Jésus, Marie et Joseph mènent une vie très simple à Nazareth en effectuant avec amour les petites choses du quotidien. Plusieurs de ses paraboles sont probablement inspirées de sa vie à Nazareth. Lorsqu’il parle de semailles et de moissons, du bon grain et de l’ivraie, du figuier sans figues, des ouvriers de la vigne, du bon samaritain, il a peut-être d’abord vu ces réalités dans son village Le silence de la foi Il y aurait beaucoup à dire sur cette vie cachée à Nazareth où, en voyant agir ses parents, Jésus apprend l’accueil de l’autre, le don de soi, le souci des pauvres, la solidarité envers les exclus. Mieux...
Lorsque Jésus enseigne avec autorité dans les synagogues, on s’étonne et on lui rappelle son état civil : « N’est-ce pas là le fils de Joseph » (Lc 4, 22). Ce Joseph, on le connaît bien, c’est l’humble artisan de Nazareth, l’époux de Marie. Matthieu est encore plus explicite, il précise le métier de Joseph : « D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? N’est-il pas le fils du charpentier ? » (Mt 13, 54). Le fils du charpentier Si Jésus était soumis à son père, il participait sûrement à son travail. Il a peut-être pensé au charpentier de Nazareth lorsqu’il dit dans l’évangile de Jean que son Père céleste est toujours à l’œuvre. C’est ainsi qu’il répond aux Juifs qui le poursuivent parce qu’il a guéri un paralysé le jour du sabbat : « « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » (Jn 5, 17) Son père était un bâtisseur. Jésus...
Le pape François a dédié l'année 2021 à saint Joseph, soulignant ainsi le 150e anniversaire de sa proclamation comme patron de l’Église universelle. Il a publié une lettre apostolique sur Joseph intitulée Patris corde (Avec un cœur de père). J'en ai fait un résumé dans mon blogue du 13 décembre 2020. J'avais déjà donné six enseignements sur saint Joseph en 2013 pour Foi et Télévision chrétienne, à la suite de mon livre Saint Joseph, homme de foi (Médiaspaul). J'ai décidé de regrouper ces entretiens dans ma chaîne YouTube sous le titre: Retraite sur saint Joseph. Vous retrouvez trois de ces vidéos à la fin de l'article de mon blogue du 19 mars. Voici donc le quatrième entretien qui porte sur la paternité de Joseph. Les deux derniers entretiens seront consacrés à Joseph travailleur et au culte de saint Joseph. L'homme Joseph Joseph est un homme de son temps qui a vécu dans une époque difficile, mais qui a su...
L’Avent est un temps de désir et d’éveil, de croissance et de renaissance. Éveil à soi d’abord pour mieux nous éveiller en Dieu et espérer en son amour. L'espérance nous tire en avant et nous fait traverser les épreuves de la vie. Avec elle, nous n'avons jamais fini de naître, d’éclairer à la manière des quatre bougies de la couronne de l’Avent. Si elles viennent à s’éteindre, relevons la tête, tant que la flamme de l’espérance demeure, nous pouvons allumer les autres. L'attente est au coeur de l'Avent. Ce temps liturgique nous prépare à la venue du Christ à Noël et à son second avènement dans la gloire à la fin des temps. Nous avons aussi à l'attendre en nous, lui qui veut naître chaque matin dans nos coeurs. L'attendre dans l'espérance, seul et avec d'autres, pour veiller et prier, comme il nous invite à le faire. Je vous propose une...
Cet article est tiré en partie du chapitre 2 de mon livre Devenir saint (Emmanuel/Novalis). Il constitue le troisième entretien de ma retraite sur la sainteté que l'on retrouve dans ma chaîne YouTube. Dissipons un malentendu trop répandu. Sainteté n’est pas synonyme de canonisation. L’une relève de notre être baptismal, l’autre de l’Église qui offre au monde un modèle. Lorsque nous regardons de quoi nos journées sont faites, personne ne pense être canonisé. Il ne s’agit pas de vouloir « monter sur les autels » à coup de volonté et de pénitences, mais de descendre dans notre humanité et de se laisser envahir par l’amour du Christ pour qu’il sanctifie tout ce que nous faisons. Si l’habit ne fait pas le moine, la canonisation ne fait pas tous les saints. Le pape François en témoigne dans son exhortation sur l'appel à la sainteté dans le monde actuel, Gaudete et exsultate : J’aime voir...
Depuis une vingtaine d’années, je donne des retraites dans des paroisses et maisons de prière, ainsi qu’aux prêtres, religieux et religieuses lors de leurs retraites annuelles. Celle que j’anime sur l’oraison correspond bien à l’essence même de ce que doit être une retraite chrétienne : un temps gratuit pour Dieu, une rencontre du Christ, une expérience de conversion du cœur dans l’Esprit. L'oraison est cette forme de prière qui consiste à être en présence du Christ, à se tenir en silence devant lui, non pour faire le vide, mais pour entrer en communion d'amour avec lui, malgré les distractions. C'est un don, mais Dieu ne le refuse pas à celui qui prie. S’ouvrir au don de l’oraison chaque jour est le meilleur moyen pour accéder à une vie chrétienne profonde où la sainteté n'est pas absente. La retraite a pour objectif de renouer avec ce cœur à cœur qu'est l'oraison. Il ne...
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