La dernière feuille ressusciteentre les fentes du trottoirme frôle le pied de sa pointeune preuve que j’ignore Elle est passée sur moi après la pluieforte de sa fragilitéagile de celle qui se sait libre Sa vie capte les fragrancesun rien pour sentir l’haleine d’automnele souffle qui se dépense en vapeur Ce bout du monde au creux de moise fait oublier pour retrouver le goût âpredes pommes vertes au jardin du voisin ************** Anges de pierre des vieux cimetièresoasis de mousse et de fleurs fanéesmélancolie féminine de l’adieu ultimel’imaginaire se repose dans votre pâleur Vous donnez vie à nos songes ensevelisstatues endormies remplies d’énigmescouvertes de lierre et de résinemasquées de toiles d’araignée Les pigeons y passent au fil des saisonsvos ailes rongées par l’érosion du siècledéfient le divin statuaire de neige sous le suaire de vos émanations Anges d’hier plein d’aujourd’huil’excès d’amour nous manquel’incandescence d’une transcendancevole à travers vous jusqu’à nous Ces poèmes sont tirés de mon recueil La vie inexprimable, Éditions du...