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Les heures en feu

Heures-en-feu
Les heures en feu
, Montréal, Éditions Paulines, 135 pages, 1981.

 

Extraits de la préface de Dom Fidèle Sauvageau, Abbé, La Trappe d'Oka

Le livre Les Heures en feu arrive comme le quatrième en date, parmi les oeuvres de l'auteur, mais en fait il est celui qui fut écrit le premier. Il a surgi tout au long de l'expérience que l'auteur vécut à l'Abbaye cistercienne de la Trappe d'Oka, de 1973 à 1977. Les poèmes qui le composent ont éclaté dans le cadre de la prière liturgique des moines; ils ont été partagés avec eux en communauté, priés par eux; de cela et de cette prière qui vibrait dans les coeurs, le moine que je suis peut porter témoignage. Cette place dans l'Office des moines, était-ce leur seule raison d'être? Non; ils ne s'expliqueraient point sans une inspiration poétique certaine [.]

Je reprends à mon compte cette appréciation des Éditions Paulines: "Voici un recueil qui respire l'authentique poésie. Comme le suggère la citation de Rilke en tête du manuscrit, ces textes se veulent "dialogues à voix basses des heures quotidiennes avec l'éternité". L'intense sentiment religieux, la prière s'y expriment avec une sobre vérité où l'effusion ardente s'habille pudiquement d'images et de symboles et s'impose souvent à l'ascèse d'une rythmique bien déterminée." [.]

Avec Jacques Gauthier, vous sentez cette fraîcheur et cette continuité du courant poétique, mais quelle incroyable densité du verbe! Chaque mot est un puits. Parfois obscur. Il faut le déblayer! Mystiques et poètes en trouveront la margelle et l'eau. Ceux des bons profanes aussi - comme vous et moi - tous ceux qui ont soif de vérité.

Jacques Gauthier prend des chemins que bien peu empruntent. Il ne se croit pas dispensé par sa tâche de poète d'exercer un impact sur le milieu où il vit: père de famille, et animateur de Pastorale; par son agir chrétien ou social, il se révèle un homme engagé. Son offrande lyrique du monde s'allie à merveille à la Liturgie des Heures dont la fonction propre est de consacrer tout le cycle du jour et de la nuit et de sanctifier toute l'activité humaine. On peut noter la justesse de sa théologie des mystères du Salut. Dans Les Heures en feu il évoque avec bonheur l'ambiance propre à chacune des Heures de l'Office.

À voir ce jeune homme dire avec tant de simplicité ses luttes et ses échecs, à pénétrer dans les cloîtres si purs de ses "Complies enivrantes" - tellement apparentées au chant nuptial du Cantique et au lyrisme d'un Bernard de Clarivaux - on ne peut s'empêcher de croire en l'existence d'un puits merveilleux de certitudes et de joies, caché quelque part au creux de la solitude de cet écrivain, et l'envie nous prend, par-delà l'explosion des images et la montée abrupte du verbe, de suivre ce chemin de prière et de méditation tracé par le poète.

Thomas Merton aurait de ces Heures en feu qu'elles sont "semences de contemplation".

 

LA PRESSE EN PARLE

Le titre n'a rien d'inflationniste. En vérité, une flamme court à travers ces réminiscences bibliques insérées dans un cadre liturgique ponctuant la cadence des Heures de l'Office selon une répartition originale [...] Des images ou des associations verbales audacieuses, telles "mon sang caille en une larme" (p. 30), "entre les flammes de ton fouet" (p. 73), sont coulées en des vers sonores qui larguent la discipline austère de la prosodie classique, mais donnent à ce petit volume la fraîcheur d'une brise de nouveauté.

Henri-M. Guindon, Revue L'Église Canadienne, 19 mai 1983.

 

Ce riche contenu est servi par une très belle langue, au vocabulaire riche, aux sonorités bien choisies.

Raymond Laprés, Nos Livres, no 161, avril 1982.

 

Dans son oeuvre, certains pourraient y voir une tentative de réaliser l'ambition de Claudel qui était de recevoir l'être et de restituer l'éternel. Une chose est certaine: les mots de ce riche ouvrage font écho à un rythme plus profond amorcé en premier par cette présence que l'auteur essaie de nommer.

Denis Pronovost, Le Nouvelliste, 2 février 1982.

 

Ce livre est épuisé, mais on retrouve quelques-uns des textes dans Prières de toutes les saisons (Bellarmin, Parole et Silence, 2007)