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Le blogue de Jacques Gauthier

Qui est Dieu pour moi?

Dieu me fascine depuis toujours. Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Je l’ai au corps et au cœur depuis ma naissance et mon baptême. Il reste caché, même si Jésus est venu nous le révéler comme un Père. J’essaie de le comprendre au fil des livres que j’écris. J’ai même rédigé un Petit dictionnaire de Dieu (Novalis), ce qui exige une bonne dose d’humilité et d’inconscience tant ce projet donne le vertige. Dieu n’est pas une invention, c’est une découverte, disait Louis Massignon.

Dieu

Quelqu’un de personnel

La question « qui est Dieu ? » renvoie à qui je suis. Pour moi, Dieu est quelqu’un de personnel qui m’aime et habite ma conscience depuis mon enfance. Il est un « tu » qui fonde mon « je », un Dieu ineffable que ma parole balbutie. Devant cet être, autre et différent, je ne suis jamais seul. Pas de lieu et d’espace vides de Dieu. Je me le représente comme un visage de bonté devant lequel je me tiens libre, une présence d’amour qui me permet de penser. Je le rencontre surtout dans le cœur à cœur silencieux de la prière contemplative. Il est au centre de ma vie par la relation que je maintiens avec lui. Il est autant objet de ma quête que sujet à saisir.

Dieu est en moi comme une semence qui germe dans mon humanité. Je balbutie l’expérience que j’en fais dans ce qu’il y a de plus vivant en moi. Je suis saisi d’effroi devant le mystère insondable de sa miséricorde. Je ne sais pas vraiment qui il est, même si, avec l’Église, je le nomme Père, Fils et Esprit, Trinité d’amour. Il est ce qui demeure quand tout meurt. Élan de vie, mystère de présence, amour brûlant. Comment rendre compte aujourd’hui de cette expérience trinitaire vécue à partir du cœur et qui a une influence sur ma vie ? En étant fils dans le Fils.

Le Dieu biblique

Je ne peux parler de Dieu qu’à partir de ce que je suis et de la tradition judéo-chrétienne qui est la mienne. Le Dieu biblique me semble le plus universel et le plus familier: « Je suis celui qui est » (Exode 3, 14). Je peux bien me battre avec lui jusqu’au matin comme Jacob avec l’ange, l’expérimenter dans la brise légère d’un fin silence comme Élie, Dieu « habite une lumière inaccessible ; aucun homme ne l’a jamais vu, et nul ne peut le voir » (1 Timothée 6, 16). Le Nouveau Testament me révèle qu’à la présence sensible de Jésus Christ correspond l’être profond du Père : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14, 9). Le Christ, vrai Dieu et vrai homme, est parole de vie et visage de Dieu.

Pour moi, Dieu n’est pas une cause à défendre, mais un partenaire de tous les jours. Ce n’est pas non plus un besoin à satisfaire, mais un désir qui m’échappe sans cesse. Est-ce un vide à combler ? Peut-être, mais Dieu m’aime pour me partager sa plénitude. Il se dévoile non comme une solution magique à mes problèmes, mais comme celui qui relance sans cesse mes questions pour créer du sens. Ma foi en lui est en quête d’intelligence. Dieu n’est qu’amour, et cet océan de beauté, sans fond et sans âge, n’a pas de limites.

Qui est Dieu pour moi ? La fidélité de la prière sera ma réponse la plus authentique à cette question. Si Dieu est au cœur de ma vie, la prière le sera aussi. 

Article publié dans Prions en Église Canada, 31 mai 2015, p. 35-36.

Pour aller plus loin: Petit dictionnaire de Dieu; Dieu caché.

La Fête-Dieu: l'amour de l'Eucharistie
Trinité: don, accueil, communion

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vendredi 17 mai 2024

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