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Le blogue de Jacques Gauthier

Journée mondiale de la poésie


21 mars, journée mondiale de la poésie. Pourquoi? Parce que la poésie est inutile comme l'amour, la beauté, l'art, donc nécessaire pour vivre. Ce n'est pas rentable et productif, sauf pour alerter les injustices, éveiller à la beauté, résister contre toute espérance. Poésie: lucidité d'une conscience, un souffle qui veut durer. Nous en avons bien besoin aujourd'hui. Pour vous accompagner en ce début de printemps, voici un peu de mon "art poétique", texte que l'on retrouve à la fin de mon recueil La vie inexprimable. Accompagnement Il me semble que « la vie inexprimable » de René Char, neuve et merveilleuse, renvoie comme en écho à la « vraie vie » de Rimbaud, à cet ailleurs rêvé dans l’absence, forme supérieure de présence : « J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges » (Une saison en enfer). Le poète reste imbibé de cette vie offerte au grand vent que le mouvement manifeste plus...

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Poésie: La vie inexprimable


À la soirée Rive Gauche, poésie dite et chantée du 27 février, je lirai quelques poèmes de La vie inexprimable aux "Brasseurs du temps" à Gatineau. Le titre du recueil est emprunté à un poème de René Char "Commune présence". "Tu es pressé d’écrireComme si tu étais en retard sur la vieS’il en est ainsi fais cortège à tes sourcesHâte-toiHâte-toi de transmettreTa part de merveilleux de rébellion de bienfaisanceEffectivement tu es en retard sur la vieLa vie inexprimableLa seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir"   La vie inexprimable, parce qu’inépuisable, atteint quelque chose de profond en soi. Le recueil est divisé en quatre parties: «Parfum quelque part», «Commencement n’est pas venu», «Blessure de l’invisible», «Le poids de l’ange». Ici, poésie et spiritualité marchent côte à côte dans l’incandescence d’une absence qui est une forme supérieure de présence. Je garde la féconde tension entre parole et silence, vie et mort. La fragilité...

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Livres: Laissez-moi l'extase


Christiane Rancé, Prenez-moi tout mais laissez-moi l'extase. Paris, Seuil, 2012, 282 pages. J’ai lu des dizaines de livres sur la prière et j'en ai écrit plusieurs, mais celui que je vous présente tranche sur la plupart des publications qui existent sur ce sujet. Le titre est emprunté à la poétesse américaine Emily Dickinson : Prenez-moi tout mais laissez-moi l’extase. L’auteure, Christiane Rancé, est grand reporter, essayiste et romancière. Elle a écrit des biographies sur Catherine de Sienne, Simone Weil, Tolstoï et Jésus. Elle nous livre ici une méditation poétique et profonde sur la prière, cette attitude existentielle qui n’appartient à aucune religion en particulier. « En nommant l’indicible, l’orant pénètre aussi le cœur du réel le plus réel, puisque Dieu est au cœur de toute chose (p. 92). Beaucoup plus que d’un discours sur la prière, l’auteure expose subtilement ses interrogations et ses découvertes. « J’aime la fluidité qui caractérise la prière. On ne va...

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Une relecture de vie


La fin de chaque année apporte son lot de bilans, rétrospectives, "Bye Bye". On en profite pour se souhaiter surtout la santé, en espérant que l'année nouvelle sera bonne et heureuse. La fin de l'année est aussi l'occasion de faire une "relecture de sa vie". C'est ce qu'une lectrice m'écrivait la semaine dernière, après avoir lue un texte sur ma trajectoire de vie: "Votre interview "relecture de vie", tout empreint de vérité, de simplicité et d'une espérance sereine nous interpelle en profondeur". Cette conversation avec Bertrand Révillion est parue dans la revue Panorama de juillet-août 2000 sous le titre: "Jacques Gauthier. La foi joyeuse du poète". J'avais oublié ce texte, même si on le retrouve sur mon site à l'onglet "Biographie". Le voici donc dans ce blogue. Certes, il en a coulé de l'eau depuis 12 ans. Je retiens surtout ceci qui remonte à la mémoire: ma rencontre avec Thérèse de Lisieux...

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La lumière du mystère


         Dans Le Devoir du samedi 24 novembre, Jean-François Nadeau commence son article Cessez-le-feu en citant un extrait de l’audience générale de Benoît XVI : « Si, face au mystère, la raison ne voit que l’obscurité, ce n’est pas à cause de l’absence de lumière, mais de son excès. » Je ne sais pas si Monsieur Nadeau a lu tout le texte, mais il conclut que la raison, ici la lumière, apparaît comme un ennemi, et que pour Benoît XVI, l’obscurité n’est autre que la lumière totale. Il l’accuse de détourner le sens des mots, avec « tous ces papes de l’obscurantisme, qu’ils soient catholiques, juifs ou musulmans ». Hors, le pape dit tout le contraire dans cette catéchèse du mercredi 21 novembre, en lien avec l’Année de la foi qu’il a lui-même décrétée. Il affirme que devant le mystère de Dieu, trop de lumière ne cache pas à la raison cette lumière, mais l’aveugle, tant...

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