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Le blogue de Jacques Gauthier

C'est le Seigneur!

Au livre des Actes des Apôtres, attribué à l’évangéliste Luc, nous voyons les Apôtres témoigner de leur foi devant le grand conseil. Nous retrouvons là l’essentiel de l’annonce chrétienne : Jésus est mort pour le pardon des péchés, Dieu l’a ressuscité et exalté. Même si l’on interdit à Pierre et à ses compagnons de parler au nom de Jésus, ils ne peuvent pas se taire : « Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » (Actes 5, 32) Ils sont fouettés, puis relâchés, mais eux repartent « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. » (Actes 5, 41)

Comment ces hommes, jadis si peureux, sont-ils devenus aussi hardis dans leur foi ? C’est l’œuvre de l’Esprit de la Pentecôte, bien sûr, mais aussi des expériences profondes qu’ils ont vécues avec le Ressuscité lorsqu’il s’est manifesté à eux après Pâques. Jésus deviendra pour eux le Seigneur, comme l’indique le récit de sa manifestation sur le bord de la mer de Tibériade : « Le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » (Jean 21, 7) 

Jesus ressus

Le repas qui rassemble   

C’était une belle nuit, douce, sans vent. Quel temps idéal pour pêcher! Pierre ne résiste pas longtemps à l’appel du large : « Je m’en vais à la pêche. » (Jean 21, 3) Les fils de Zébédée, Thomas, Nathanaël et deux autres disciples le suivent. Ils n’ont rien pris cette nuit-là. Puis, une voix d’homme, venue de la rive, les fait sursauter. « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » (Jean 21, 5) Non, répondirent-ils. Et la voix de reprendre : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » (Jn 21, 6) 

Ils ne parviennent pas à tirer le filet, tellement il y a de poissons. Alors, Jean reconnaît le Maître et Pierre se jette à l’eau. Les autres disciples arrivent en barque, traînant le filet plein de poissons. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent un feu de braises avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus les invite à manger, tout simplement, comme avant sa mort, pour bien leur montrer qu’il n’est pas un fantôme et que la résurrection se vit au quotidien, dans l’ordinaire de la vie.  

Il faut les yeux de la foi pour reconnaître le Ressuscité qui « prend le pain et le leur donne » (Jean 21, 13) Les disciples se souviennent qu’il a déjà multiplié les pains dans le passé. Désormais, le Seigneur ressuscité refera ce miracle de la multiplication des pains en se rendant présent à chaque eucharistie. Il n’a pas abandonné les siens sur la croix, il sera toujours en communion avec eux au partage du pain et du vin.

Un temps nouveau 

La résurrection est le début d’un temps nouveau, et non la répétition de ce qui est survenu auparavant. Jésus est maintenant « le Seigneur » qui est passé de la mort à la vie, de ce monde au Père. C’est la nouvelle création du Premier-né d’entre les morts : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. » (Apocalypse 5, 12) 

Le Ressuscité remet ses disciples sur les chemins de la confiance en réhabilitant Pierre. Du triple reniement à la triple déclaration d’amour, il change le pêcheur en berger, et lui confie la charge pastorale de la communauté : « Sois le berger de mes brebis. »

Comme Jésus, Pierre devient le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Ainsi en est-il depuis des siècles, du chef des Apôtres, jusqu’au pape François. 

Article paru dans le Prions en Église Canada, 5 mai 2019, p. 31-32.

Pour aller plus loin: Jésus racontré par ses proches et Notre coeur n'était-il pas brûlant?

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mercredi 3 juillet 2024

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