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Il est normal parfois de ne rien ressentir dans la prière, puisque toute émotion vient des sens et que Dieu est au-delà du sensible. C’est ce que le poète mystique Jean de la Croix appelle « la nuit obscure » : nuit par les sens et la raison qui sont privés de goût, nuit par la foi elle-même qui nous fait croire ce que nous ne voyons pas, nuit par Dieu lui-même qui est au-delà de tout ce qu’on pourrait en dire et comprendre. Ce Dieu, que «nul n’a jamais vu» (Jean 1, 18), mais que Jésus est venu révéler comme Père, est «un Dieu caché» (Isaïe 45, 15). Consolons-nous, tous les grands spirituels ont connu cette épreuve de l’aridité dans la prière. Dans la sécheresse spirituelle, Dieu semble absent, indifférent, caché dans un lourd silence. Ce sentiment d’être abandonné de Dieu est ressenti comme un vide intérieur, une solitude aride, un manque existentiel....