La foi grandit en nous avec les grandes questions existentielles : Qui suis-je ? Quel est le sens et le but de la vie ? Qui est Dieu? Elle est une expérience de vie qui indique une direction, un chemin. La foi est personnelle à chacun et chacune, car nous n'avons pas tous le même cheminement. La foi chrétienne est une vertu théologale qui nous donne d’entrer en relation amoureuse avec un Dieu Trinité: le Père qui envoie son Fils qui nous donne l’Esprit Saint. Je traque ses traces sur mes chemins depuis l'enfance. L'essentiel de cette foi n'est pas tant de croire que Dieu existe, mais de croire que j'existe pour lui et qu'il m'aime. Dieu croit en nous beaucoup plus que nous croyons en lui. Toute l’histoire biblique nous présente un Dieu qui nous devance et nous attend, qui espère en nous et qui nous aime. La foi, don de...
Le blogue de Jacques Gauthier
Jésus, vainqueur de la mort,détache-moi de tout mal,attache-moi à ta croix glorieuse,pour que je ne voie que toi en moi. Fais que je m’abaissejusque dans mon néantpour que tu m’élèves jusqu'à ton cœur brûlant. Porte-moi dans tes bras quand je tombe en chemin,montre-moi ton visage,quand je n’en peux plus. J’avance à petits pasavec mon cœur d’enfant.je prends le bon tournant où je me laisse aimer. Je remets entre tes mains,mon esprit et ton corps,ma prière et ton pardon,mes frères et ta mère. Ô serviteur souffrant,qui donne ta vie par amour,fais entendre ta voix en moi,pour que je m’oublie dans ta joie. Ma prière est parue dans le Prions en Église Canada du 15 septembre 2024, p. 37. Pour aller plus loin, lire ces articles de mon blogue sur la Croix glorieuse:14 septembre: la Croix glorieuse, la vie donnée.La folie de la croix (13 septembre 2017).La croix assumée dans l'amour (12 septembre 2019) Ma vidéo d'une minute sur la charpente...
Sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897), qu’on appelle aussi Thérèse de l’Enfant-Jésus, ou plus familièrement la petite Thérèse, s’invite dans nos maisons. Elle nous tend la main et nous offre ce calendrier perpétuel qui contient 365 extraits de ses écrits et paroles. Elle nous invite à marcher sur sa « petite voie » d’amour et de sainteté, celle de l’enfance spirituelle, où elle nous révèle son grand désir : aimer Jésus et le faire aimer. Canonisée en 1925, « la plus grande sainte des temps modernes » n’est pas seulement la patronne des missions et docteure de l’Église, mais la sainte des petits pas, des mains vides, des cœurs d’enfant pour qui « tout est grâce ». Elle est avant tout une sœur et une amie qui vient alléger notre quotidien par sa présence aimante et sa grande simplicité. Thérèse n'a rien fait d'extraordinaire, sauf aimer. Sa vie est criante d'authenticité. C’est ce qui me frappe lorsque je lis...
Samedi après-midi, 27 avril. On nous annonce des orages. Je pense sans raison à Jean-Pierre Ferland. Je me demande où il est, comment va-t-il? Quelques heures plus tard, j’apprends avec émotion qu’il est décédé de causes naturelles dans un CHSLD de Lanaudière à l'âge de 89 ans. Je n’en reviens pas de cette prémonition; j'en parle à mon épouse. On fredonne Le soleil emmène au soleil : « Partir quelque part pour partir », sans oublier la fin, « Oh! comme c'est beau / Vu d'en haut ». Je me rappelle aussi l'envoûtante Je ne veux pas dormir ce soir. Je n’ai jamais rencontré l’auteur-compositeur qui s’est souvent défini comme un simple « faiseux de chansons ». Il ne se disait pas poète, car il se faisait une très haute idée de la poésie, et pourtant il l’était profondément. Il a gardé son cœur d’enfant et sa capacité de rêver, de s’émerveiller, de se renouveler. Il habitait les mots comme son...
La prière et l’amour sont intimement liés, comme l’eau l’est à la source, le sang au cœur, l’âme au corps. De grands priants comme Thérèse de Lisieux et Charles de Foucauld ont témoigné par leur vie que plus nous aimons, mieux nous prions. La prière, comme l’amour, exige la relation, la présence, la réciprocité, l’union. Il me semble que le Carême est un temps idéal pour éveiller le désir de prier et d’aimer. Un acte d’amour Est-ce que Dieu est au cœur de notre vie ? Si oui, la prière le sera aussi. Dieu nous aime et désire entrer en relation avec nous. La foi chrétienne nous le présente comme un Dieu Trinité qui n’est qu’amour et lumière. Le Père envoie son Fils dans le monde par l’Esprit Saint pour instaurer son royaume d’amour et de paix. Il nous sauve du péché et de la mort par la croix et la résurrection...
Ricardo Langlois pour La Métropole : Bonjour Jacques, je vous ai connu dans les années 2010 par votre blogue, j’aimais commenter vos articles. Vous avez une feuille de route impressionnante. D’abord vous avez été moine pendant quatre ans avant d’être professeur à l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Pourquoi avoir quitté la vie monastique? Parce que ce n’était pas là que le Seigneur me voulait, tout simplement. Je suis entré à l’abbaye cistercienne d’Oka en septembre 1973, après un séjour de six mois à la communauté de l’Arche en France, où je vivais avec des personnes handicapées. J’ai ressenti un appel du Christ à me consacrer à lui dans la prière. Cet appel, comme toute vocation, ne s’explique pas vraiment, ça se vit. À l’Arche, je découvrais la prière contemplative, la vie mystique avec saint Jean de la Croix, j’étais ravi par la figure du Christ. Je le suis encore. J’ai vécu quatre ans à...
À l’heure de la diversité et de la laïcité, Noël dérange. Pour les uns, la symbolique de cette fête chrétienne est trop présente dans l’espace public. Pour d’autres, les traditions héritées des ancêtres sont obsolètes : sapin, crèche, messe, cantiques, réveillon, cadeaux. De plus, la consommation excessive entraîne un gaspillage inutile qui nuit à la planète, alors que tant de gens n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Puis, il y a l’autre Noël, où l’on célèbre une naissance qui nous dépasse, une présence que l’on attend. On chante « l’amour infini » du « divin enfant » endormi sur la paille, « entre le bœuf et l’âne gris ». Depuis deux mille ans, il met au monde l’espérance en s’identifiant aux plus petits, en nous invitant à plus de simplicité et de partage. Sa lumière illumine la nuit, son mystère s’entoure de silence : « Douce nuit, sainte nuit ! Dans les cieux ! L'astre luit ». La foi...
La solennité de Tous les saints du 1er novembre me rappelle que plus on est humain, plus on est saint. Devenir humain est tout un art, imaginez devenir saint. Blaise Pascal en témoigne dans ses Pensées : « Pour faire d’un homme un saint, il faut bien que ce soit la grâce, et qui en doute ne sait ce que c’est que saint et qu’homme » (éd. Brunschvicg, no 508). Une œuvre de l’Esprit Devenir soi-même, devenir chrétien, devenir saint, c’est un tout. La sainteté est la libre réalisation de ce qu’il y a de meilleur en nous, de plus beau et de plus vrai. Certains diront que c’est de l’ordre du fantasme, loin du réel. Et si c’était notre vocation profonde, à la suite du Christ? Quel défi, nous rappelle le poète Pierre Emmanuel, qui écrit dans son Autobiographie : « Il est terrible d’être chrétien, et c’est l’agonie des plus grands saints que de penser qu’ils ne le sont...
Le 7 septembre 2019, le pape François confiait à des religieuses de Madagascar : « Thérèse m’accompagne à chaque pas et je veux en donner témoignage. Elle m’a enseigné à avancer, malgré mes douleurs. Mais c’est une amie fidèle et elle montre la route à suivre. » Dans l’exhortation apostolique « C’est la confiance », il témoigne de sa proximité avec Thérèse en misant avec elle sur la confiance en l’amour miséricordieux. Le titre reprend la phrase célèbre de la jeune carmélite : « C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour » (1). François affirme que ces mots « résument le génie de sa spiritualité et suffiraient à justifier qu’on l’ait déclarée Docteur de l’Église » (2). À l’école de Thérèse depuis longtemps, il sait par expérience que « c’est la confiance qui nous permet de remettre entre les mains de Dieu ce que lui seul peut faire » (45). Ce texte d'une trentaine de...
À l’occasion du lancement du magazine chrétien pour hommes Louis, un média numérique sous le patronage de saint Louis Martin, père de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, fêtée le 1er octobre, on me demande comment sa spiritualité peut aider les hommes à assumer leur identité propre. Ouf! Ce n’est pas une mince question. Je réponds spontanément : en désirant aimer et en suivant la voie de la confiance. Le désir d’aimer Le désir est une dimension constitutive de l’être humain. Créés à l’image de Dieu, nous sommes des êtres de relation à la recherche de la vie en abondance, de la plénitude de l’amour. Thérèse est habitée très jeune par ce désir d’aimer qui se manifeste par un immense appétit de vivre. Pour elle, ce désir a un nom, un visage, une présence : Jésus. Thérèse, patronne des missions, témoigne de l’amour de Jésus à partir de ce qu’elle vit et parle avec l’autorité du...
Paul Claudel a mis en épigraphe de sa pièce de théâtre, Le Soulier de satin, ce proverbe portugais assez connu : « Dieu écrit droit avec des lignes courbes. » Le Talmud en propose une autre version : « Dieu écrit droit, même si la lettre est tordue. » Comment déchiffrer cette écriture divine dans nos mots et nos silences ? Toute vie ne se délite-t-elle pas un peu quand on la raconte ? Et pourtant, nous tentons de relever les traces tangibles de cette présence d’amour en nous. Nous voulons trouver les mots que Dieu lui-même a prononcés pour que les choses soient : « Dieu dit : “Que la lumière soit.” Et la lumière fut » (Genèse 1,3) Le long entretien de la foi La foi me donne l’assurance, ou la prétention, de parler de Dieu, puisque je suis en contact avec lui depuis ma plus tendre enfance, en partie grâce...
Il y a des gens qui pensent que les croyants sont moins intelligents que la moyenne parce qu’ils ont besoin d’une « béquille », Dieu, pour aller de l’avant dans la vie. Ils les considèrent moins critiques, plus naïfs, vivant dans l’illusion et la sensiblerie. Et si la foi relevait de cette intelligence du cœur qui permet de nous dépasser et d’aimer? « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point », écrivait Pascal. Pour lui, le cœur est une meilleure voie d'accès à Dieu que la raison elle-même, qui est limitée. L’intelligence éclairée par l’amour La foi, d’après la philosophe Simone Weil, « c’est l’intelligence éclairée par l’amour ». Elle imprègne profondément notre existence et approche le mystère avec sa propre logique. Elle nous fait entrer dans une autre dimension de sens, un axe vertical, comme si on voyait l’invisible. La foi, qu’elle soit en soi, en l’autre, en Dieu, est...
J’apprends la mort de Benoît XVI au moment où je médite l’évangile de la messe du 31 décembre : « Au commencement était le Verbe » (Jn 1, 1). Ce prologue de saint Jean renvoie au premier verset de la Genèse et indique que Jésus est le Verbe de Dieu qui existe depuis toute éternité. Quel beau texte pour le jour de son décès, lui qui a tant aimé et cherché le Verbe fait chair. Il est arrivé là où tout commence, retrouvant dans la lumière du Christ sa famille et ses amis, comme il le souhaitait. Je n’ai pas la prétention de faire le bilan des 95 ans de sa vie ni critiquer ses prises de position. Qui suis-je d’ailleurs pour juger? Je tiens seulement à relever cinq points de son héritage spirituel et théologique qui m’ont nourri intérieurement. Priorité de Dieu Accorder la priorité à Dieu dans notre monde où le relativisme...
Thérèse Martin est née le 2 janvier 1873 à Alençon. Qu’on l’appelle la petite Thérèse, Thérèse de Lisieux ou Thérèse de l’Enfant Jésus, la « plus grande sainte des temps modernes » n’a pas fini de faire parler d’elle. Enfant chérie de l’Église et du monde, elle a dit peu de temps avant sa mort, le 30 septembre 1897 : « Vous verrez, tout le monde m’aimera. » Depuis, elle passe son ciel à faire du bien sur la terre. Canonisée en 1925, elle est déclarée patronne des missions deux ans plus tard, puis patronne secondaire de la France en 1944, avec Jeanne d’Arc. Reconnaissance de l’UNESCO L’État français, soutenu par l’Italie et la Belgique, a présenté la candidature de son illustre citoyenne à l’UNESCO afin de souligner en 2023 le 150e anniversaire de sa naissance. Ce sera aussi le 100e anniversaire de sa béatification, le 29 avril 1923. La Conférence des pays membres de...
La forte charge émotionnelle et symbolique de Noël nous échappe sans cesse. Comment peut-il en être autrement? Cette fête si riche de sens et de beauté est centrée sur l’attente d’une présence, la naissance de ce qui nous dépasse. Nous éprouvons souvent de la nostalgie ce jour-là, où joie et tristesse sont étroitement entremêlées. Nous ne serons jamais à la hauteur d’un tel mystère d’intériorité et d’adoration, à moins de rester enfants, ou poètes, ce qui revient au même. Nous voulons faire tant de choses alors qu’il suffit d’être. Les réveillons, les cadeaux, les cantiques ne sont pas de taille à rivaliser avec la révélation de l’enfant endormi sur la paille. Douce nuit, sainte nuit ! Dans les cieux ! L'astre luit. Le mystère annoncé s'accomplit. Cet enfant sur la paille endormi, C'est l'amour infini. L’éternelle enfance Dans mon autobiographie En sa présence, je montre que l’enfance n’est pas seulement le point de départ d’une vie,...
Une nuit, j’ai rêvé à la douceur de Dieu. Ou à son amour, si vous préférez. Je dormais profondément quand j’ai été envahi d’une lumière bienfaisante qui inondait mon corps d’une bonté et d’une douceur sans pareilles. Cette clarté berçait mon âme « comme un petit enfant contre sa mère » (Ps 130, 2). Je murmurais : « Je t’aime, Jésus. Je t’aime ». Ne vous méprenez pas, mes rêves ne sont pas toujours d’une telle élévation, mais ça arrive parfois, comme s’ils étaient un prolongement de ma relation au Christ. « Je dors, mais mon cœur veille », dit la bien-aimée du Cantique des Cantiques. Goûter la douceur de Dieu En me réveillant ce matin-là, je ressentais une grande joie. Mon temps habituel d’oraison silencieuse était vide de toute distraction, comme si le Christ reposait en moi. Il me brûlait le cœur de sa douce humilité : « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples,...
Interview avec Charlotte Poligone pour le magazine Chemins de traverse, Paris, automne 2022, p. 15. Quelle est la singularité de votre itinéraire spirituel ? D’avoir pris conscience très jeune que je suis aimé de Dieu, qu’il vit en moi et qu’il a pour nom, Jésus. Je lui ai toujours parlé comme à un ami, un vivant. Il me semble que je le prie depuis que je respire. Cette familiarité avec Jésus m’est venue de Marie. J’ai été baptisé le jour de son Immaculée Conception, en réponse à une prière de ma mère. Marie sera très présente à différentes étapes de ma vie. Dieu est présent dans votre vie depuis l’enfance, comment l’avez-vous redécouvert à l’âge adulte ? Il a toujours été présent, mais j’ai abandonné l’Église durant ma période hippie. En route vers la Californie, j’ai redécouvert le Christ dans une communauté de jeunes, en disant avec eux trois « Je vous salue...
Introduction de mon livre Thérèse Martin, un fabuleux destin. Paris, Éditions Première Partie, Collection "Nés pour le Ciel", 178 pages, 2022, 14,90€. Préface de Grégory Turpin. Diffusion au Canada par les éditions Novalis à l'automne 2022. Beaucoup de choses ont été dites et redites sur toi, Thérèse. Des livres en abondance, des films, des disques, des sites sur Internet. Moi, je préfère t’écrire une longue lettre à la deuxième personne. Le style que j’emprunte ressemble au tien, celui du langage parlé, plus près des confidences et du témoignage que de l’étude et de l’analyse. Le ton sera donc familier, intime, enthousiaste comme toi, ma petite sœur solidaire de mes luttes. Tu as toujours recherché le contact direct avec Jésus, le grand amour de ta vie. Tes mots si simples sont comme brûlés de l’intérieur par le feu divin de l’Esprit Saint. Quelle chance de pouvoir te lire en version originale, dans le génie de...
Le pape François a voulu souligner en 2021-2022 le cinquième anniversaire de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia sur l'amour dans la famille. Il a ainsi décrété une année de la famille qui se termine à Rome, du 22 au 26 juin 2022, par la 10e Rencontre mondiale des familles, dont le thème est: "L'amour familial: vocation et chemin de sainteté". L'amour au coeur de la famille ne se replie pas sur lui-même, mais s’ouvre sur l’autre. Il est un chemin de sainteté, à emprunter chaque jour dans la foi et la confiance. Idéalement, la famille a pour mission de former des êtres libres qui ont un sens critique et qui font tout pour que la dignité de la personne soit sauvegardée. C’est une éducation à l’amour où le rapport avec les autres ne se situe pas dans la domination, mais dans le service, à l’exemple de Jésus qui lava les pieds de ses Apôtres....
Voici le dernier article, d'une série de huit entretiens, de ma retraire avec saint Charles de Foucauld. Le 15 mai 2022, le pape François disait dans son homélie de la messe de canonisation de frère Charles et de neuf autres bienheureux: «Au début de notre être chrétien, il n'y a pas de doctrines ni d'œuvres, mais l'émerveillement de nous découvrir aimés, avant toute réponse de notre part». Cet amour gratuit de Dieu, qui est l’essentiel de la sainteté, a transformé la vie de Charles de Foucauld. Comme Jean Baptiste au désert, frère Charles, est un témoin qui nous montre Jésus, qui nous invite à vivre l’Évangile, à aller vers le Dieu des pauvres. Il veut être le visage de Jésus pour les autres, pour qu’en voyant sa bonté, on puisse dire que sa religion doit être bonne. Sa prière s’adresse surtout à Jésus. Il le fait souvent parler dans ses méditations, contemplant...
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