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Le blogue de Jacques Gauthier

Ce jour qui me précède

 

Nuit

La vie s'approche de moi, la plus intense et la plus discrète, la plus enveloppante et la plus intérieure.

Je ne me cache plus à son envahissement. Elle ne demande rien, sinon céder ce qui se crée dans la nuit de l'esprit.

La table étire le geste de partir. Au-delà de mes pas, la démesure de la joie.

***

 

Je ne suis pas assez nu pour t'aimer. Je ne suis pas assez dans la nuit pour te connaître. Ma solitude est une offrande jetée sur tes rivages. Le silence m'enracine dans ton immobilité.

Tu es là dès que je tourne le dos. Ta parole jaillit du tombeau des poètes. Elle pénètre mes vertèbres. Il n'y a plus d'images et de voix, seulement ta parole en travail qui presse de bénir l'univers.

Je ne suis nulle part qu'en toi, chemin qui vient vers moi.

***

Je tais ce qui ne se dit pas et qui s'écrit en moi. La prière m'est donnée avant même de la formuler.

Le silence s'épaissit autour de mes pensées. Je suis plus vivant dans la pénombre des plantes. Le vieux règne de la sève remonte à l'épaisseur de mon humanité transfigurée.

Tu fais de ma vie le ciel où tu habites. La béatitude me devance comme un germe d'adoration avant l'extase.

***

 Il y aura toujours toi avant moi, ce jour qui me précède.

 

Poèmes tirés du recueil Ce jour qui me précède, éditions du Noroît, p. 98, 101-103.

L'extrait "Je ne suis pas assez nu pour t'aimer" se retrouve dans mon Petit dictionnaire de Dieu, Novalis, p. 213, ainsi que dans la revue Prier la Parole, juillet-août 2017, no 87, p. 37.

 

12 juillet: Saints Louis et Zélie Martin
École de prière (57) Prier avec la création

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mercredi 3 juillet 2024

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