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Le blogue de Jacques Gauthier

Jean-Pierre Ferland, une quête d'amour

Jean Pierre Ferland

Samedi après-midi, 27 avril. On nous annonce des orages. Je pense sans raison à Jean-Pierre Ferland. Je me demande où il est, comment va-t-il? Quelques heures plus tard, j’apprends avec émotion qu’il est décédé de causes naturelles dans un CHSLD de Lanaudière à l'âge de 89 ans. Je n’en reviens pas de cette prémonition; j'en parle à mon épouse. On fredonne Le soleil emmène au soleil : « Partir quelque part pour partir », sans oublier la fin, « Oh! comme c'est beau / Vu d'en haut ». Je me rappelle aussi l'envoûtante Je ne veux pas dormir ce soir. Je n’ai jamais rencontré l’auteur-compositeur qui s’est souvent défini comme un simple « faiseux de chansons ». Il ne se disait pas poète, car il se faisait une très haute idée de la poésie, et pourtant il l’était profondément. Il a gardé son cœur d’enfant et sa capacité de rêver, de s’émerveiller, de se renouveler. Il habitait les mots comme son...

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Le refrain des heures

Refrain des heures

Le refrain des heures (Écrits des Forges, 2022, 106 pages) est mon 22e recueil de poésie, et le 5e publié aux Écrits des Forges. Il contient cinquante-cinq poèmes, regroupés en quatre parties: Chansons des montées, Variations d’un amour, Requiem et Point d’orgue. Les mots de ce recueil expriment les sentiments qui m’habitent devant la beauté du monde et la souffrance humaine, la joie de croire et de vivre, l’amour de la nature et de Dieu. La poésie se fait incantatoire et méditative, proche de l’hymne, du chant. Plusieurs poèmes ressemblent à des chansons qui pourraient être mis en musique. Avis aux compositeurs. Chacun de mes recueils de poèmes révèle ma présence au monde et ma compréhension du réel. Le refrain des heures évoque le temps qui passe et s’inspire de ma vie : mon enfance à Grand-Mère, ma période hippie, le besoin de partir, l'approfondissement de la mystique chrétienne, la rencontre de mon épouse. La mort, qui fait partie...

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À la brunante

Jacques poeme

Te souviens-tu de mon désircroisant ton ombre à la brunantequand un suaire de silencerecouvrait la première neige Que de sentiers à dépisteravant d'entrevoir ta maisonque de forêts à traverseravant d'atteindre ton absence Amour qui naîtamour qui vientes-tu de l'autre côté du versanten dessous des chosesou derrière le décorau-dedans des hommes  N'oublie pas ces instants troublantsdes rendez-vous à la brunanteoù la passion mettait en cageles cœurs volages pour l'hiver Que de secrets à découvriravant la blessure des motsque de combats à revêtiravant la tendresse des corps Amour qui fuitamour qui partes-tu de l'autre côté du versanten dessous des chosesou derrière le décorau-dedans des hommes Rappelle-toi cette chansonquand tu m'attends à la brunantedans les moments de solitudeprès de ces neiges du couchant Que de nuits à te désireravant le baiser de l'auroreque de printemps à te guetteravant le cri de ta présence Amour qui passeamour qui durees-tu de l'autre côté du versanten dessous des chosesou derrière le décorau-dedans des hommes Du recueil...

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Leonard Cohen et son Dieu

LeonardCohen

Leonard Cohen, décédé le 7 novembre 2016 à l’âge de 82 ans, laisse une œuvre considérable. On commence à publier ses textes inédits, puisés à même les archives, comme The Flame, paru en français aux éd. du Seuil. Il écrit : « Je prie pour avoir le courage / À la fin / De voir la mort venir / En amie ». Ce n’est pas de ce livre que je veux vous parler, mais d’un autre qui risque de passer sous le radar tant le titre détonne dans nos sociétés sécularisées : Leonard Cohen et son Dieu. L’auteur-compositeur de Montréal est connu à travers le monde pour ses chansons au style incisif et obscur. Nous oublions que bon nombre de celles-ci évoquent sa quête religieuse. Les spécialistes eux-mêmes ont souvent passé à côté de ses thèmes religieux, peut-être parce qu’ils n’avaient pas les clés pour décrypter le message spirituel du poète. Il faut dire que la quête religieuse...

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Amen Leonard Cohen

Leonard Cohen

Il fait novembre et j’ai froid Leonardje me souviens de mes dix-sept ansla première fois que j’ai entenduta voix caverneuse d’outre-tombedevenue berceau de ma vie secrète J’ai voyagé les yeux fermésavec Suzanne et Marianneleurs ombres au Chelsea Hotella fenêtre givrée de ma chambre videmais c’est long et gris la solitude Puis Jésus marchait sur les eauxm’a saisi pour une traversée intimeme réveilla de mon sommeil de neigeme brûla le cœur à son foyer ardentdu fond de mille baisersson Esprit se répandit sur ma peau J’arrivais là où je n’étais plus un étrangerj’ai retrouvé les Sœurs de la Miséricordeet j’ai compris ta chanson perduel'espoir de rencontrer ton âme et la nôtreà la lueur d'une lune tatouée sur ton cœurquand l’amour s’ouvre comme une rose Avec toi je me suis agenouillé dans la nuitj’ai suivi la route intérieure de la libertéde toute l'énergie des esclaves J'ai cherché le mot justepuisé à ma soif d'absolude jeune moine cistercienméditation silencieusede...

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Sylvie Paquette chante Anne Hébert

Sylvie Paquette

Je me souviens de Sylvie Paquette, elle devait avoir 18 ans. C’était au début des années 80. J’étais animateur au Café Chrétien à Sainte-Thérèse-de-Blainville. Un soir, Sylvie était venue avec sa guitare, et sa mère, je crois, pour nous partager sa quête de joie. La passion était au rendez-vous, la voix aussi. Que de chemin parcouru depuis ! De Jésus à Anne Hébert, pourquoi pas ? Avec son album Terre originelle, c’est le retour aux grands courants bibliques qui ont nourri la culture et l'imaginaire de l’auteure des Songes en équilibre. Le poème Amour, qui n’est pas sans rappeler le souffle mystique du Cantique des Cantiques, ouvre magnifiquement l’album. La chanteuse, avec juste ce qu’il faut de fragilité et de maturité dans la voix, s’approprie les mots d’Anne Hébert pour en faire sa substance, comme s’ils coulaient dans ses veines. « Toi, la vigne et le fruit; toi, le vin et l’eau; toi, le...

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Nos frères les oiseaux

Mesange

Après un long hiver, nos frères les oiseaux nous reviennent de partout. En les regardant voler, en les entendant chanter, même très tôt le matin, je me dis que Dieu a créé les oiseaux pour sa joie et la nôtre. Au premier chapitre de la Genèse, le souffle de Dieu tourne sur les eaux comme un battement d’ailes. Après avoir créé la lumière, le firmament et la terre, il invente les arbres, puis les oiseaux d’un mouvement de sa paupière. Il fait chanter les arbres en y mettant les oiseaux de toutes les espèces. Jésus reconnaît la poésie qui éclate dans un vol d’oiseaux. Il nous invite à les regarder pour être libres comme eux, sans trop s'inquiéter du lendemain. « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup...

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Actualité de Thérèse de Lisieux




Qu’on l’appelle Thérèse Martin, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Thérèse de Lisieux, la petite Thérèse, on parle toujours de la même personne. C’est la sainte des petits pas, des recommencements, l’enfant chéri du monde et de l’Église. "L'âme de Thérèse de Lisieux est une petite fille qui tire Dieu par la manche", écrit Christian Bobin dans Les ruines du ciel. Peu de temps avant sa mort le 30 septembre 1897, à l’âge de 24 ans, elle avait prophétisé : « Vous verrez, tout le monde m’aimera ». Le temps lui a donné raison, surtout lorsqu’on voit l’immense succès de la pérégrination de ses reliques à travers le monde. J’en fus témoin au Québec pendant un mois à l’automne 2001. Elle qui voulait passer son ciel à faire du bien sur la terre et jeter une pluie de roses après sa mort tient promesse.   On peut se poser la question : Comment se fait-il que Thérèse de Lisieux...

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Le tendre Georges Moustaki


Georges Moustaki, chanteur français d’origine grecque, est mort le 23 mai à l’âge de 79 ans. Éternel rêveur et grand voyageur, il aura chanté la liberté, la solitude, la mer, surtout l’amour, d’une voix douce et tendre. Il aura pris le temps de vivre, revendiqué le droit à la paresse, déclaré l’état de bonheur permanent. Le métèque, qui n’était jamais seul avec sa solitude, a quitté ce jardin qu’on appelait la terre pour d’autres cieux. Il s’en est allé serein, emportant dans sa besace le grand amour qu’il portait à l’humanité : « Et nous ferons de chaque jour toute une éternité d’amour que nous vivrons à en mourir ». Ses chansons cool au style fluide ont bercé mon adolescence et mis un peu de poésie dans ma quête de sens et de liberté. Enfant, je me souviens d’un matin où Piaf chantait Milord dans ma chambre ensoleillée, premier tube de Moustaki. Le coup...

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