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Le blogue de Jacques Gauthier

Un souffle de poésie en mars

Notre temps axé sur la performance et la vitesse manque terriblement de poésie. Heureusement, il y a le mois de mars, et le retour de la poésie dans l’espace public avec son Mois de la poésie au Canada et le Printemps des poètes en France. Les artistes sont « des tenaces, des résistants de la beauté, des combattants du verbe et de l’écrit », lit-on sur le site du Mois de la poésie 2018. « Résister parce que c’est un acte de vie ».

Prix Le Droit 2

Je viens de remporter le prix de poésie Le Droit 2018 pour mon 21e recueil, Un souffle de fin silence (2017, Le Noroît). «Le jury a souligné le rythme soutenu et efficace de l’œuvre, où la vie est joliment illustrée de la naissance à la mort, comme les saisons qui passent. Le jury a aimé cette poésie vécue et incarnée.» (Patrice Gaudreault, rédacteur en chef du Droit, à la remise du prix au Salon du livre de l'Outaouais, 1er mars 2018).

Je vous partage l’article de la journaliste Anicée Lejeune paru dans Le Droit du 3 mars, intitulé Pause poétique.

Auteur prolifique, Jacques Gauthier célèbre ses 40 ans d’écriture de poésie en recevant le prix Le Droit, dans la catégorie «poésie» pour son 21e recueil Un souffle de fin silence. Un ouvrage qui se veut plus personnel en effeuillant les différentes étapes de la vie de l’auteur, de sa naissance à sa mort.

«J’ai écrit plus de 1000 poèmes et j’avais besoin d’une rétrospective, de revoir ma vie en poésie, confie l’auteur originaire de la Mauricie et établi à Gatineau depuis une trentaine d’années. «Mais il y a aussi des clins d’œil: Jean de la Croix, Saint-Denys Garneau, et Leonard Cohen.»

Périple poétique sur la vie, Jacques Gauthier, fervent croyant, se devait de laisser subtilement une empreinte religieuse sur ce recueil autobiographique.

«C’est un véritable pari aujourd’hui [d’aborder la religion], c’est un peu anachronique. Mais, ça fait partie de ma vie. Et je trouve que le recueil montre que c’est possible de rendre signifiante une foi sans faire de prosélytisme, qu’elle soit aussi poésie.»

Jacques Gauthier a accordé aussi une place aux faits qui ont marqué l’actualité et l’ont bouleversé. On pense notamment aux vers sur la mort du petit Aylan Kurdi, ce réfugié échoué sur une plage de Turquie dont la photo avait fait le tour du monde en 2015.

«Ça m’a chaviré de voir ce petit garçon. Ç’aurait pu être le mien, se désole-t-il. C’est un des rares recueils que j’ai écrits, où un tel degré d’acuité entre la souffrance personnelle et universelle se mêle à l’espérance.»

Nécessaire à la survie

Si selon l’auteur, les salons du livre consacrent de plus en plus de lectures de poésie, elle reste néanmoins un genre littéraire peu populaire. «Elle sera toujours minoritaire et c’est bien comme ça. La poésie ne sert à rien. Alors c’est d’autant plus révolutionnaire aujourd’hui, parce qu’elle n’apporte aucun rendement», souligne le poète.

L’auteur estime qu’à l’heure des réseaux sociaux et de l’instantanéité, la société a les yeux rivés sur les écrans. «La poésie, c’est un acte de résistance où on se permet de respirer, de s’arrêter et de lire un poème. Elle est nécessaire pour vivre. Plus de poésie, on étouffe», précise M. Gauthier.

Outre des recueils de poésie, Jacques Gauthier a également une pléthore de récits, d’essais et un roman. «La prose me donne un équilibre et me permet de respirer entre deux poèmes», souligne celui qui compte également un livre à succès paru en 1999, intitulé La crise de la quarantaine.

Aujourd’hui, Jacques Gauthier, qui a enseigné pendant vingt ans à l’Université Saint-Paul d’Ottawa, se consacre à l’écriture, et aux conférences et aux retraites religieuses qu’il donne au Québec et en France.

Deux extraits d'Un souffle de fin silence

Arrivés nus sur cette terre
dans une nuit pleine de trous
nous résistons à la bourrasque
et dressons bien haut
sur le mât de l’espérance
l’oriflamme de la paix durable (p. 47)
 
Il nous reste encore des étreintes
pour traverser les hivers québécois
avant que nos corps vacillants
ne soient pris par les glaces
et qu’arrive la débâcle annoncée
des grandes eaux pascales
la délivrance finale (p. 19)
 

Pour lire un résumé de l'oeuvre, plus d'extraits, et des recensions dans les médias,  cliquez ici.

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mercredi 3 juillet 2024

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